Il faut changer la politique et les politiques !

« Nous vous avons entendus ! » ont chanté en chœur les politiques de tous bords. Tu parles ! Plus personne ne les croit. L’extrême gauche est en panne sèche, côté Hollande et Valls c’est l’immobilisme assumé, quant à la droite c’est le retour des vieux démons, la « droite la plus bête du monde » est de retour. Reste le FN qui se régale et compte bien engranger sur les peurs et les ressentiments jusqu’en 2017. C’est compter sans la société civile.

De toute part des voix, petites certes, mais nombreuses s’élèvent : il faut changer la politique, et d’abord les politiques, car (à part peut-être quelques exceptions) ils ou elles ne sauront pas se remettre en question. LaTéléLibre vous présente aujourd’hui un homme qui expérimente une autre façon de faire de la politique. Il n’est pas tout jeune, mais ses idées révolutionnaires, il les pratique dans sa commune de Loos-en Gohelle (Pas-de-Calais) depuis 20 ans. La ville minière sinistrée est devenue aujourd’hui pionnière dans le domaine de la démocratie participative et des énergies douces. Partout dans le monde, des centaines de villes essaye un chemin similaire.

Dans la période qui s’ouvre LaTéléLibre va chercher des espoirs dans cette époque sombre.

Il faudrait peut-être commencer à aimer le 21è siècle, que le développement durable soit vu comme un développement désirable ! Qu’on puisse se développer sans saccager la planète, en retrouvant du vivre ensemble. C’est un beau projet, c’est un beau rêve quand même ! Bon, quand est-ce qu’on y va ?.. »
Jean-François Caron, maire de Loos-en-Gohelle

 

Loos en Gohelle : une ville en Transition

On a un ancien modèle de développement qui est mort, mais le problème c’est que le nouveau modèle de développement n’est pas encore apparu »

Voilà la quête de Jean-François Caron. Le maire écolo de Loos-en-Gohelle cherche en effet à faire de sa petite ville de 7000 habitants du Nord-Pas-de-Calais un laboratoire de création d’un nouveau modèle, parmi les 2000 initiatives existant dans le monde et les 150 en France, qui forment le réseau grandissant des Villes en Transition. L’objectif de ces villes : faire face au pic pétrolier et au changement climatique.

Et à Loos-en-Gohelle, le maire n’a pas attendu la création du réseau en 2006 pour enclencher la Transition, car depuis la fermeture définitive de la mine en 1986, changer est devenu un besoin. L’équilibre de cette ville minière était fondé sur un modèle de développement économique dont l’exploitation du charbon était devenu le symbole ; c’est aujourd’hui le développement durable qui est devenu son leitmotiv. Bâtiments écoconstruits, 15km de ceinture verte, 30 hectares de terres en agriculture biologique, véhicules électriques…

En 2011 Loos-en-Gohelle devient une ville pilote du développement durable, et en 2014, l’agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie (Ademe) labellise la ville « démonstrateur national ville durable ». Elle devient ainsi une ville pionnière de la Transition en France.

Un outil : la résilience, ou « rebondir après un choc ». L’objectif : « tirer les leçons du passé et prendre le meilleur du présent pour construire un monde durable et désirable pour tous ». Ainsi, la fosse 11/19 de la mine de Loos-en-Gohelle est devenue la « base 11/19 », pôle d’excellence du développement durable et de la culture. Le maire parvient même à faire inscrire le site qui devait être détruit au Patrimoine mondial de l’Unesco.

La seule chose qui m’intéresse c’est comment on reprend prise sur son destin, comment on se relève »

La prochaine étape pour Jean-François Caron : mettre en évidence les liens entre toutes ces villes en Transition, faire système et ainsi, réinventer la politique. À suivre…

John Paul Lepers
Flore Viénot
Montage : Mélanie Duquesne
Musique : Thibault Pomares

Des Liens

• Le réseau des villes en Transition en France
• Le réseau des villes en Transition dans le monde