Pilule : Stop La Panique !
Publié le | par Alice Pflätzer
Au mois de décembre dernier a éclaté le scandale des effets secondaires lié aux pilules de 3e et 4e générations. Ainsi, en Janvier, les ventes de pilules ont chuté de 23%. Les femmes perdent confiance en ce médicament et beaucoup se questionnent sur la possibilité de changer de mode de contraception. Pour répondre à leurs interrogations, le planning familial, militant de première heure, est à leur disposition avec des consultations anonymes et gratuites.
« Plutôt mourir que de tomber enceinte maintenant »
Voici une phrase qui était régulièrement scandée aux pauses café de la fac lors de discussions entre filles. De là à s’imaginer que l’une d’entre elles pourrait réellement risquer la mort suite à des effets secondaires liés à la pilule, il y avait un monde. En décembre dernier, Marion Larat fut la première jeune femme à faire le lien entre la prise de pilule et un arrêt vasculaire cérébral. Suite à la médiatisation de cet événement, un vent de panique s’est fait ressentir.
Les pilules de 3e et 4e génération ont été montrées du doigt. Diane 35, une pilule communément prescrite pour traiter également l’acné chez les jeunes femmes adolescentes, a été interdite. Une série de plaintes a été déposé par des victimes présumées de la pilule. Les risques encourus ont fait surface notamment les risques de thromboses (formations de caillots dans le réseau veineux) et d’embolies (obstruction d’une artère).
Les femmes se sont interrogées à nouveau sur ce médicament; si bien intégré dans les mœurs, on en avait presque oublié l’existence d’effets secondaires qui accompagnent bon nombre de médicaments et donnent lieu aux constantes mises en garde des pharmaciens et médecins.
Les femmes boudent cette contraception dont le droit et l’accès avait donné lieu à un combat pour une liberté sexuelle durement acquise. Le scandale de la pilule attire l’attention sur les autres formes de contraception délaissées et notamment le stérilet (dispositif intra-utérin ou DIU)
C’est en se rendant au planning familial que nous avons pu nous rendre compte d’une réalité non exacerbée par la crainte ambiante. Le planning familial crée en 1956 a permis l’émancipation de la femme ainsi que l’accès pour tous à la contraception avec un accueil qui peut être anonyme et gratuit. Le lieu se dit féministe et d’éducation populaire. C’est régulièrement que des bénévoles, conseillers et médecins accueillent des jeunes femmes en quête d’informations.
« Stop la panique ! »
Voilà ce que nous conseille Marie-Claire Abiker, conseillère au planning familial. Le scandale de la pilule a eu quelques répercussions sur le taux d’IVG mais également sur les interrogations des femmes concernant leur contraception. À ses côtés, Danièle Lucas Elmassian, médecin, nous explique que les jeunes femmes avaient déjà commencé à se poser des questions bien avant l’affaire et que celle ci n’a fait que confirmer le choix de certaines. En effet, au planning familial on observe une tendance générale depuis quelques temps à vouloir changer de contraception pour aller d’une contraception hormonale vers une contraception mécanique ou sans hormones. Le stérilet (ou DIU) suscite un nouvel attrait alors qu’il avait été pendant longtemps déconseillé aux femmes n’ayant pas eu d’enfants.
« Un bon contraceptif est un contraceptif que la femme a accepté » nous expliquent-elles.
Le vent de panique créé par la médiatisation des affaires concernant la pilule ne doit pas pour autant faire adopter un comportement irresponsable. Il est important de se renseigner et de choisir en connaissance de cause afin de trouver la contraception adéquate.
Journalistes : Alice Pfältzer, Yasmine Tashk
Images : Mickael Royer