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Tunisie : Rap et Libertés Bafoués

Publié le | par

La journaliste franco-tunisienne Hind Meddeb dénonce l’injustice dont est victime le rappeur « Weld El 15 », condamné à deux ans de prison pour une chanson contre la police. Reportage à Paris

Le 13 juin 2013, Aladine Yacoubi allias Weld El 15 a écopé de 2 ans de prison ferme pour avoir écrit une chanson intitulée « Boulicia Kleb » (« Les policiers sont des chiens »). Une fois le verdict rendu, la tension monte à la sortie du tribunal. Hind Meddeb journaliste Franco-Tunisienne et amie du rappeur s’insurge et affirme qu’avec une telle décision de la part des tribunaux, les paroles de la chansons sont encore plus justifiées. C’est suite à cette déclaration qu’elle est à son tour arrêtée par la police. Afin d’être libérée, elle doit accepter de signer des papiers dont elle n’a aucune de copie et qui plus est, sont écrits en Arabe classique, langue que la journaliste ne sait pas lire. Depuis, Hind Meddeb a choisi de regagner la France afin de faire part de son expérience dans les médias et de demander la libération de son ami Aladine Yacoubi.

Paris, 25 juin 2013 « Une chanson ne tue pas ».

Hind Meddeb de retour à Paris où elle vit, nous retrouve à la manifestation de la Fontaine des innocents, qui défend les libertés et exige leur garantie dans la nouvelle constitution en Tunisie. Nous sommes le 25 juin 2013, et c’est ce même soir qu’a lieu le procès en appel d’Aladine à Tunis.

Autour de la fontaine, ni cris, ni slogans, mais simplement des personnes qui se retrouvent pour manifester leur volonté de continuer le combat. On me parle de toutes sortes de libertés étouffées en Tunisie. On m’explique que la justice est à deux vitesses, qu’elle n’est pas indépendante, qu’on enferme facilement des artistes, des manifestants ou des Femen mais qu’on laisse courir des terroristes qui attaquent l’ambassade américaine. Hind Meddeb est révoltée. Comment peut-on enfermer une personne pour des paroles ? «Une chanson ne tue pas » c’est ce qu’elle répète en attendant le résultat du procès en appel de Weld el 15… qui finalement n’arrivera pas ce soir là mais seulement le 2 juillet.

2 Juillet 2013 : « la plume est la langue de l’âme ». 

Les deux ans de prison ferme de Weld el 15 sont finalement réduits à six mois avec sursis. Petite victoire pour les défenseurs des libertés en Tunisie. Mais Weld el 15 sorti, affirme que le combat n’est pas fini, « [qu’il] a quand même été condamné pour une chanson et [qu’il] a lu dans les yeux des juges qu’ils n’étaient pas indépendants ». Le rappeur souhaite ne rien lâcher et continuer le combat par la plume et les rimes, le tout en rythme.

 

Alice Pfältzer
Image: Vivien Chareyre
Montage: Alice Pfältzer

Le clip Boulicia Kleb du rappeur Weld El 15

 

 

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