Suite du « clash » entre Sarkozy et la chaîne de télé CBS. Voici d’abord le making of de l’interview, distillé sur Dailymotion. Sarkozy est très énervé que David Martinon (son porte-parole) ait organisé cet entretien, alors que son emploi du temps était surchargé:

Nicolas Sarkozy se comporte ici avec une violence qui montre un manque de self control. Le président donne des leçons à tous le monde après avoir volontairement utilisé son couple et sa famille à son projet de conquête du pouvoir. Quitter une interview parce que la question ne lui plait pas, traiter son porte parole d’imbécile manque pour le moins d’élégance.

A regarder ci-dessous, la vidéo complète de l’émission, suivie de l’analyse de notre correspondant à Atlanta, Nicolas Condom.

Dimanche 28 octobre, CBS diffusait dans son émission-phare qui existe depuis 1968 “60 minutes” un portrait du nouveau Président de la République français, Nicolas Sarkozy. La bande-annonce, avait tout pour attirer les téléspectateurs : on annonce un portrait dans lequel sera décrypté « Sarko l’Américain », ou comment un président français peut être un admirateur des Etats-Unis, le tout se concluant par une image de M. Nicolas Sarkozy mettant un terme brutalement à l’interview mené par la journaliste de CBS, après avoir dit « Quel imbécile » à propos de son porte-parole.

Avant même sa diffusion sur CBS, Jean-Marc Morandini mettait en ligne sur son site internet la vidéo en parlant de « clash », info ensuite reprise sur toute la blogosphère française.

Le reportage valait-il cette mise en scène ? Portrait sans concession ou coup de vent ? A vrai dire rien de nouveau pour qui connait la vie politique française. Pas de quoi créer des dizaines d’articles de blog à ce sujet. Le président est d’abord opposé aux anciens présidents par sa volonté de se rapprocher des Etats-Unis pour lesquels il confirme avoir une grande passion, être fier de son surnom « Sarko l’Américain ». Non seulement il veut être l’ami des Etats-Unis, mais il veut aussi faire des reformes en France pour moderniser le pays.

Un reportage qui n’apprend rien aux Français mais est utile aux Américains qui n’ont jamais entendu parler de Nicolas Sarkozy si ce n’est peut-être lors de ses vacances au mois d’aout. Le fameux « clash » annoncé ? Le mot « imbécile » ? Pour le second, le président français s’emporte avec la spontanéité qu’on lui connait devant les cameras, car son attaché de presse a convenu le rendez-vous avec les journalistes, un jour ou il avait déjà son emploi du temps très chargé. La fin de l’interview ? La journaliste lui a posé une question au sujet de son épouse Cecilia, dans la mesure où l’interview a été réalisée il y a deux semaines, alors que la seule réponse de l’Elysée aux questions des journalistes était le « no comment » de M. David Martinon. Il ne répond pas, elle lui repose la question, il dit que s’il avait quelque chose à annoncer il ne le ferait évidemment pas à CBS et termine l’interview. Reaction surprenante pour les journalistes americains, qui apprennent ce que les journalistes francais savent deja : le President de la Republique est une forte personnalite au temperament vif et au franc-parler. Les journalistes etrangers, moins reverents que les journalistes francais, savent donc a quoi s’attendre apres l’exclusion des journalistes non-francais lors de sa conference de presse a l’ONU ou sa reaction la semaine derniere au sommet de Lisbonne, faisant la morale aux journalistes avides de people.

Nicolas Condom