NOTRE FILM SUR LES GITANS FAIT DÉBAT

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Depuis la diffusion du road-doc « Qui a peur des gitans? », plusieurs débats ont été organisés autour du film.

Une journaliste de La Voix du Nord était présente lors d’une projection à Roubaix.

« Qui a peur des gitans ? » : à la Solidarité, un débat pour faire bouger les mentalités

vendredi 30.10.2009, 05:02 – La Voix du Nord

 Se parler, le meilleur moyen delutter contre les préjugés.
Se parler, le meilleur moyen delutter contre les préjugés.

VIVRE ENSEMBLE

À partir du film de John Paul Lepers « Qui a peur des gitans ? ».

Les habitants ont pu débattre du mode de vie des gitans, à la Solidarité. Ce film essaie de dépasser les préjugés, générateurs d’exclusion, et fait découvrir au public les qualités des gens du voyage, mais aussi leurs défauts, comme nous en avons tous !

De Lyon à Perpignan, le journaliste sillonne les villes de France à bord d’un camping-car pour s’attaquer à un sujet qui dérange et donne la parole à une minorité « déjà condamnée par les nazis ». L’équipe de John Paul Lepers a réalisé un documentaire inédit : « Nous n’avions pas envie de faire un film sur les Roms qui viennent de l’Europe de l’Est, mais sur les 400 000 Français depuis des siècles qui sont considérés comme étrangers ». Des Français avec un mode de vie différent, différence qui fait peur.

Dans le documentaire, une dame témoigne : « je veux travailler. Quand j’ai été à l’ANPE, j’ai compris qu’il fallait un CAP pour faire du ménage. Moi, je ne sais ni lire ni écrire ». Leur mode de vie, leurs voyages répétés ne permettent pas une scolarité stable. Mais l’école n’est-elle pas obligatoire jusqu’à 16 ans en France ? « Des efforts sont à fournir des deux côtés », souligne John Paul Lepers. « Les gadjés, comme on les appelle, ont peur des gitans. Mais les gitans aussi ont peur des sédentaires : j’ai peur que ma fille aille à l’école avec les gadjés », témoigne une maman gitane. Et l’illettrisme est un handicap, mais aussi une force : « nous restons solidaires entre nous ».

« Il faut les approcher, plaide Nawal Badaoui, coordinatrice de l’association La Solidarité. Leur parler. Faire un petit sourire à un enfant. C’est déjà beaucoup. » Beaucoup pour lutter contre une peur qui naît de la méconnaissance. La peur vient même parfois de ceux-là mêmes qui ont vécu la même histoire : « J’ai quitté mon pays, l’Algérie. Je suis arrivée avec mon mari et mes sept enfants et on habitait dans un garage ». Curieusement, c’est cette même femme qui dit : « j’ai quand même peur des gitans ».

Pour Nawal Badaoui, « c’est un paradoxe inexplicable ».

Les préjugés ont aussi alimenté la polémique autour des gitans : « On m’a volé mon porte-monnaie au marché. C’est une femme gitane qui était à côté de moi », a déclaré une participante. Une femme répond alors avec un français très modeste : « je suis rentrée dans un magasin et la vendeuse m’a accusée de vol. Elle m’a fouillée et elle n’a rien trouvé ». Préjugés, accusation : le débat autour de ce film va probablement permettre aux participants de changer un regard souvent injuste.

• FATIHA TOUIMI (CLP)NO


DOC: “QUI A PEUR DES GITANS?”

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Les commentaires (4)

  1. Bien sur que je l’ai vu. Super reportage :)

    Je n’ai pas été étonné qu’il soit repris ici en débat car très récemment, le projet d’installation d’un terrain d’accueil officiel des Roms suscite de vives réactions reprises par l’opposition municipale et des associations de … « citoyens ».

  2. Bravo JPL ! C’est bien comme ça qu’il faut concevoir le journalisme : Provoquer le débat, poser les bonnes questions et éclairer le grand public.
    Je suis fier de ma télé que j’aime ! (malgré certains trucs que vous savez bien que je n’aime pas… mais bon, on ne va pas revenir là-dessus, hein ?)