"EDWY, TU CHARRIES"

Publié le | par

LIBRE POST

Denis Robert, le « Journaliste-enquêteur-romancier-artiste-peintre-relaxé » et ami,  nous fait parvenir cette tribune. Il tient à éclaircir une polémique avec un confrère, Edwy Plenel

« Il n’avait qu’à pas m’énerver.

Edwy tu charries.

Lors d’une récente interview (3 février 2010) à Siné Hebdo après ma relaxe dans le procès Clearstream, à la question « Vous n’avez pas été vraiment soutenu par la presse ? », j’expliquais que les journalistes avaient été
nombreux à me soutenir. J’ajoutais que « même » Plenel était venu « me serrer la main » après être allé « trois ans plus tôt dans le bureau des juges pour m’accuser d’avoir mis son nom dans les listings ». J’ajoutais « Tout le monde peut changer » comme un signe d’absolution. Va en paix Edwy, je te pardonne.

Ce passage repris par un blogueur (Boddisatva, le 10 février 2010) a suscité  un débat sur Mediapart. Après avoir été alerté par Google, j’y avais lu, avec un certain agacement, qu’Edwy qualifiait mes propos de « pur fantasme». Mon naturel aimable me poussait à laisser pisser.  Mais plusieurs personnes, dont certains abonnés m’ont alerté et ont voulu réagir. En vain. Plus de lien, plus de possibilité d’éclairer les abonnés de
Mediapart: http://www.mediapart.fr/club/blog/boddisatva/070210/denis-robert-evoque-edwy
-plenel-dans-sine-hebdo.

Voilà ce qu’Edwy expliquait :  « Je précise à l’intention des lecteurs de bonne foi que ce propos de Denis Robert (…) est un pur fantasme de  notre confrère qui parfois raisonne en romancier plutôt qu’en enquêteur. Je n’ai évidemment jamais accusé Denis Robert d’avoir mis mon nom sur les faux listings de Clearstream. Ni dans mon procès-verbal devant les juges d’instruction, ni lors de ma déposition devant le tribunal…».

Je n’avais pas envie de répondre mais plusieurs personnes m’ont interrogés sur le bien fondé du propos. Je sais qu’Edwy s’est félicité de ma relaxe. Je l’en remercie. C’était la moindre des choses, mais je ne voudrais pas qu’une contrevérité reste ici comme une vérité établie. Lui et moi avons peu de valeurs en commun sauf peut être une idée assez élevée de ce que doit être un journaliste. Honnêteté, rigueur, indépendance d’esprit…
Je voudrais dire ici que je crois sincèrement que dans les raisons qui ont poussé les juges d’Huy et Pons à me mettre en examen, le témoignage d’Edwy Plenel a pesé.

plenel-couleur-72dpi
Le 13 juin 2006, voilà ce qu’il est allé dire aux magistrats de la galerie financière.

Question des juges : « D’après vous, pourquoi votre nom figure- t-il dans les listings Clearstream ? » Réponse d’Edwy Plenel : « Je ne peux faire que des hypothèses. Je n’ai aucun contentieux, à ma connaissance, avec les divers
protagonistes de votre instruction (…) La seule personne dont le nom apparaisse comme l’un des acteurs de cette histoire, qui a toujours revendiqué un contentieux à mon endroit, est l’écrivain Denis Robert. »
Plenel développe ensuite une critique délirante (selon moi) de mon livre Révélation$ à l’origine de l’affaire Clearstream. Il ajoute « Ces  listings pouvaient sembler bizarres mais à partir du moment où l’on épousait la thèse
de Denis Robert sur Clearstream, on tombait dans leur piège. Le point de départ de cette affaire est hélas pour moi, une erreur journalistique. »
Puis : « Je ne sais pas qui a mis mon nom et je n’accuse personne. Je rappelle simplement ce contentieux avec Denis Robert, qui me semble lui aussi être passé du réel à la fiction. A chaque étape du scénario du corbeau, l’enquête initiale sur Clearstream est présente. Imad Lahoud rentre en contact avec Denis Robert, Denis Robert met en contact Florian Bourges avec Imad Lahoud et le juge Van Rumbeke tente de comprendre Clearstream en
s’adressant à Denis Robert (…). Ensuite, Plenel motivé par sa volonté d’aider les juges va faire encore plus fort. Il déplie un petit papier qu’il lit aux magistrats : «  Quand, le 8 juillet 2004, Le Point accorde crédit, au point de faire sa une, aux dénonciations du corbeau, cette mise en scène est  accompagnée d’un article de Denis Robert, qui affirme : « même si la méthode, un corbeau dans la finance, est limite, je crois qu’il n’y en avait pas d’autres pour qu’éclate enfin ce qui, à mes yeux, est la plus grande arnaque financière jamais racontée ». Et Plenel de dicter mon  article aux magistrats. Je le remercie d’être aller si loin dans le soutien à mes idées.
En trois pages de PV, deux me sont consacrées. Ce 13 juin 2006 donc, après ne pas m’avoir dénoncé aux juges, le brave Eddy est rentré chez lui avec sûrement le sentiment du devoir accompli. Il a ainsi pu continuer son numéro
de champion du journalisme sur les plateaux de Canal, au Parti Socialiste, à Marianne, dans les jupons de Dominique de Villepin. Et sur son site où chaque fois qu’il le peut, il donne une leçon de courage et de déontologie.
C’est évidemment moi qui fantasme et lui qui sait ce qui est juste et bon.
Si vous avez des copains à Mediapart, faites leur mes amitiés et demandez leur d’aller jeter un œil à ce vieux lien qui avait bizarrement disparu et que je viens de retrouver :
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20060622.OBS2714/exclusif


ce_quedwy_plenela_dit_aux_juges.html.

Bien à vous.

Denis Robert (le 18/2/2010)

(merci à Diego Aranega pour son joli dessin) »

Partager cet article

Les commentaires (4)

  1. Très intéressant!

    C’est bien ce que fait plenel mais je me méfie toujours (c’est un peu facile dans son cas, certains de ses propos et puis son passé) et cette mise au point de Denis Robert vient confirmer mes méfiances.

  2. Le moustachu doit toujours être regardé avec méfiance. Le barbichu est une espèce toute aussi sûre d’elle même mais oh combien moins retorse et donc plus facile à circonvenir.

  3. Encre une mise au point…!
    Jusqu’à quand ?
    Ils vont finir par lui foutre la paix, à Denis Robert, merde !

  4. c’est marrant, comme tout s’éclaire, on comprend mieux la présence de ce brave Edwy dans le reportage d’Arte ; « 8 journalistes en colère » pour représenter les ‘bon médias du net » … Entre Pujadas, Val, Elkabach et Chabot, tels les Incorruptibles, ces valeureux journalistes indépendants dénonçant les dérives D-média !!!