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SOUS LES PAVÉS… JACQUES ATTALI, L’ACTU – 2/3

Publié le | par

DEUXIÈME PARTIE

LES QUESTIONS D’ACTU DES JOURNALISTES

A l’occasion de la sortie de ‘son’ rapport de la Commission « pour la libération de la croissance française », Jacques Attali est aujourd’hui le 4ème invité de «Sous les pavés».

Les paradis fiscaux : le scandale allemand des comptes au Lichtenstein

La discussion se porte sur l’argent, la morale, la richesse… Pour lui, le scandale allemand révèle cette « verrue sur l’Europe » que constitue les paradis fiscaux. Deux immoralités sont en jeu, nous dit-il : l’immoralité de la pauvreté apparente (on cache une richesse) et l’immoralité de la richesse sale. Il parle de la France, qui est en train de changer, mais où longtemps a régné une « conception française » selon laquelle « le pouvoir est un substitut à l’argent ». Maintenant, développe t-il, c’est une conception « catholique des choses »…
Et puis Jacques Attali tient à le souligner, pour lui, l’argent n’est pas nécessairement sale. La richesse est bienvenue, quand elle se met au service de la lutte contre la pauvreté. A la question « vous êtes riche ? » il répond d’abord philosophiquement : « Ah oui, à bien des points de vue ». Et puis précise : «Je n’ai hérité de rien, j’ai gagné de l’argent, ce que j’ai gagné avec les livres ».

La proposition présidentielle de parrainage d’enfant juif victime de la Shoah par les élèves de CM2

L’ancien conseiller de François Mitterrand se sent « impliqué dans l’histoire du peuple juif » mais ne va pas aux « dîners mondains » (en faisant allusion au dîner du CRIF). Et il avoue : « Quand je l’ai entendu la première fois, j’ai trouvé ça très bien ». « Mais, le fait de ne pas l’avoir préparé à l’avance, de ne pas avoir associé celle qui aurait dû être associé plus que personne (…) Simone Veil me paraît une erreur ‘tactique’ ». Une chose pourtant l’a choquée, le fait que, dans le discours, il était question des enfants juifs ‘français’, sachant qu’il y a « beaucoup plus d’enfants juifs non français que d’enfants juifs français qui ont été lâchement envoyés dans les camps ». Pourquoi que les français ? Au final donc, « une bonne idée affreusement mal présentée, affreusement mal préparée »…
Au passage, il exprime ce regret que, dans notre pays , un vrai travail sur la collaboration n’ai pas eu lieu … Il parle de ce travail de mémoire que nous n’avons pas fait, que les Allemands, les Autrichiens ont fait. Soulignant que les derniers « survivants » vont disparaître…
Et puis forcément, le sujet y mène, il évoque Mitterrand, et donc Bousquet, bien sûr. Un dîner avec Bousquet, bien avant le livre de Péan, et ses révélations, au cours duquel Mitterrand, pour explication, lui souffle : « il a sauvé la vie » à tous ceux qui sont autour de la table…


le « casse toi pauvre con »

Le visionnage (encore, et encore) de la vidéo du Parisien.fr entraîne ce petit monde à parler calmement de l’action et de la majesté, Jacques Attali déplore pourtant la société d’hyper surveillance généralisée qui est devenue la nôtre et pardonne Nicolas Sarkozy, « un ami ». « Pas un ami politique, mais un ami personnel ». On lui demande ce qu’il pense, de la fonction présidentielle qui s’abîme : « Progressivement, l’Etat s’est dissout dans la réalité de la globalisation et donc, le Président n’est que l’incarnation de cette dissolution… Quel qu’il soit… ».
Pour lui, Nicolas Sarkozy a atteint le but de sa vie et désormais, il s’en cherche un autre… Réformer la France? peut-être, sans doute… Sarkozy, Jacques Attali l’attend : s’il veut agir, pour moderniser le pays, affirmer sa stature de chef d’Etat, c’est simple, une seule fenêtre s’offre à lui : c’est tout de suite, au lendemain des municipales, avant juin 2009, les prochaines élections…
Et pourtant, devant une vidéo de la Télélibre dans laquelle Michel Onfray parle de Nicolas Sarkozy, l’ex sherpa de Mitterrand parle du « très grand danger qui se passe dans Paris, c’est de faire de la politique comme on fait du Shakespeare, c’est-à-dire en examinant seulement le caractère d’un homme… ».
Interrogé sur la mise en avant dans les médias des conseillers du Président de la République, Guéant, Mignon et Guaino, il comprend : « c’est son choix, je comprends qu’il les laisse parler… » . Toutefois, il est très ferme sur un point : « Je comprends très mal, je suis même extrêmement choqué, quand un conseiller dit : c’est moi qui ai écrit un discours, ça, je trouve ça inacceptable ».

Viendra très bientôt, dans une troisième partie, le débat sur LE rapport, et donc sur l’ouverture, le mal français, l’état de la France : Attali essaye de tenir le cap, se défend, explique que son rapport est un rapport « apolitique » « pour le pays » : Taxis, carte scolaire, allocations familiales, mobilité sociale, un rapport libéral, trop libéral, pas libéral, les blocages français. Et cet immobilisme politique « depuis 86 » dit Attali. Et Sarkozy, toujours. A un détour, c’est John Paul qui s’exclame mais c’est un gouvernement de droite : « ils vont pas donner de l’argent aux pauvres quand même ! »…

Enfin séquence au bar, autour d’un verre de blanc, Jacques Attali, qui ne boit pas dans la vie, avale une lichette et se confie, sur ceux qu’il admire, sur ces passages dans les bidonvilles lointains qui lui permettent, à lui qui se veut si profondément et « extraordinairement désintéressé » de relativiser, et puis Ségolène, qui « sera Présidente de la République », dixit Attali et de Sarko encore…

Karine Yaniv

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Les commentaires (20)

  1. Salète! J’ai l’impression qu’il est là chez moi dans mon salon, à discuter de tout et de rien. Mon impression était la bonne, ce type est une mine de savoir et d’humanisme.

  2. Bon, j’ai des problèmes pour voir les reportages, je me suis donc contenté de la 1ere partie et de lire les synthèses…
    le personnage de jacques attali m’a toujours gêné… intelligent certes, mais loin d’être un génie!! quant à son humanisme, à d’autres!! je ne peux accepter l’idée que l’on puisse discerner sarko l’homme et le politique, ou alors on accepte la duplicité des politiques, et on considère qu’ils n’ont de conviction que celle d’être élus, peu importe l’idéologie qui peut leur servir de tremplin, la fin justifie donc les moyens!! comment peut on être au service de mitterand, qui faute d’être un homme honnête (au sens du 18e) était néanmoins et de l’avis de tous un être cultivé et intelligent, et être proche d’un homme comme sarkozy qui, s’il partage l’arrivisme avec le précédent, n’a pas deux doigts de culture et a un profond mépris pour tout ce qui est cultivé ou intelligent!! personnellement, quand je l’entends dire qu’il n’y a pas assez de supermarchés, je suis vert (de toute façon, c’est une couleur que je préfère à beaucoup d’autres, même si…). j’espère pouvoir entendre le reste, pour l’instant je constate que contrairement à d’autres qui ont tout perdu en quittant l’algérie (d’ailleurs la remarque sur l’indépendance algérienne qu’il fait me laisse pantois! il s’agit bien des propos de quelqu’un qui n’est pas algérien, en fait – même si beaucoup là bas sont conscients que les choses n’ont pas vraiment évolué dans le sens attendu et qu’ils se sentent floués!! mon père, qui fit partie de l’ora – organisation de résistance armée – et maquisard dès 42, puis militaire de carrière, ne m’a dit qu’une seule chose sur l’algérie: « j’aurais été algérien, j’aurais été fellagah » et c’est loin d’être un révolutionnaire!!!), donc contrairement à ceux qui ont beaucoup perdu en quittant l’algérie, son père a eu les moyens de lui payer l’intégrale de la pléiade – je vais pas pleurer donc, tant mieux pour lui, mais visiblement M. Attali a bénéficié d’une enfance relativement aisée et cultivée, ce qui facilite pas mal les choses. quant à être 1er partout par la suite, ne fait pas forcément de lui quelqu’un dont la parole est d’évangile: on peut être très instruit et être un sombre crétin par ailleurs!! j’attends donc de voir le reste pour me faire une opinion, mais j’avoue que le parcours de l’homme et certaines de ses déclarations ne plaident pas pour lui, en tout cas en ce qui me concerne, moi, humble vermisseau.

  3. ah, j’oubliais, comme un être aussi intelligent et instruit peut-il avoir été séduit dans un premier temps par la proposition de sarko sur la mémoire de la shoah et l’incarnation du souvenir d’un enfant juif martyr en un élève de cm2??? simone veil, qui a connu elle les camps, a été choquée immédiatement par une telle proposition, ce qui prouve que M. Attali n’est pas très vif, ou peut être a t’il tout simplement de graves lacunes dans bien des domaines!!!

  4. L’action n’exclue ni la distance, ni la modestie.
    Attali se plante, il me semble, dans sa défense de la « fonction ».
    C’est ma principale critique.

  5. quel pédant cet Attali! n’oublions qu’il a déjà plagié au moins un livre, et que les autres sont écrits par des nègres!

  6. Je partage l’avis de Cazo : les propos d’Attali me mettent mal à l’aise depuis quelques années…
    Je ne mets pas en doute son intelligence et sa culture, mais tout cela ne fait pas de lui, pour autant, un « grand sage ».
    Visionnaire, il l’est sans doute parce que très rompu à la politique, très savant de l’Histoire, en distance dans son rapport à l’époque.
    C ‘est cela sans doute qui le rapprochait de Mitterand.
    Autre point commun : un certain machiavélisme…et j’en suis venue à me demander si ses propositions « pour la libération… » n’étaient pas au 3ème degré, une stratégie pour précipiter sarkozy au fond du gouffre…
    Mais là…ou il serait excellent comédien, ou je me suis totalement plantée sur le personnage…

    A moins qu’il soit lui aussi , victime de son auto suffisance ( ça arrive même aux gens intelligents ) au point de ne pas vouloir accepter ses erreurs de jugement et préférer continuer à défendre l’indéfendable que de remettre en question des positions pour le moins inconfortables parce que contradictoires.

  7. Pour le moment ,la plus intéressante émission de sous les pavés,la dernière phrase de Jacques Attali ma bien fais marré en tout cas.
    Pour ma part j’aime sa sincérité intellectuel qui le différencie des hommes politique,je trouve certain commentaire assez idiot : Ne pas pensé comme vous ne signifie pas penser faux.Bien que je ne défende pas exactement ses points de vues.
    Encore un document très sympa de la télélibre en attendant la suite. Continué comme sa et bonne chance pour votre développement.

  8. Qu’on aime ou qu’on déteste, on ne peux que respecter l’intellect attalien dont la tendance naturelle est d’élever le niveau de réflexion a l’inversion de l’ecosysteme. Dans le bruit médiatique ambiant, réduit à une simplification cacophonique (acteurs, sportifs, animateurs TV, rappeurs), il est heureux parfois d’en décrypter la complexité des dissonances ou des symphonies (Edgar Morin, Attali, de Rosnay, Bernard Stiegler, Frederic Taddei etc..)

  9. @2 Quels sont les critères du « sombre crétin « ?
    Attali n’est pas l’évangile ! mais il a au moins le mérite de penser ! ce n’est pas si fréquent aujourd’hui ! et souvent de penser à contre courant , ce qui dérange et peut déclencher la réflexion des formatés que nous sommes plus ou moins .
    Son attitude vis à vis des politiques me parait celle d’un homme libre . Il n’est pas dans la lutte , il n’est pas dans la guerre ,il n’est pas dans le raccolage .
    LTL, encore des moments comme cela,qui ne visent pas l’unanimité, mais informent vraiment , avec des journalistes sans contrainte de ton , de questions , Je vais planter dans ma vie ce petit brin de liberté… J’espère qu’il poussera .
    P.S. je ne partage pas du tout la « bonne idée  » d’ « occuper » l’imaginaire d’un enfant avec un enfant martyr .même si toute ma compassion va à chacun de ces enfants martyrs .

  10. @ gwendal: merci pour l’info, je pensais qu’elle avait été plus prompte à réagir face à cette proposition!
    @ lucifer: les critères du sombre crétin sont peut être ceux de l’autosuffisance et de l’autosatisfaction qui font dire des conneries comme celle qu’il n’y pas assez de supermarchés en france: je suis désolé, mais une telle proposition est complètement idiote compte tenu que l’on devrait s’orienter vers une économie de proximité, et donc limiter les transports, les marges arrières, payer le juste prix aux producteurs, etc… Celle de supprimer la licence des taxis manque cruellement de prise en compte de la situation et du coût prohibitif qu’elle a coûté aux précédents (étonnant pour qui se veut avisé)… et pour ce qui est de penser, il y a beaucoup de gens que l’on entend moins, qui sont moins médiatiques, et dont la pensée vaut bien la sienne, et qui en terme d’humanisme, sont bien plus crédibles: albert jacquard, le regretté rené dumont, axel kahn, bernard marris… et qui ont une qualité qui semble faire défaut à M. Attali : l’humilité…
    Ceci dit, je reconnais l’intelligence et l’acuité politique de l’homme, mais je ne peux l’admirer comme j’admire les précédents…

  11. j’ai enfin pu voir l’interview… et je m’étonne qu’on l’on puisse boire ses paroles!! passons sur la métaphore de l’épicier dans laquelle il se prend les pieds et qui n’est pas très brillante… 1) premier constat: il n’est pas un homme politique… désolé, il n’est pas un homme de parti, nuance, on ne peut se considérer comme tel quand on a fait partie des arcanes du pouvoir depuis fort longtemps et que l’on se prononce pour des orientations dans les choix de société actuellement. 2) il est un vrai politique quand il élude le fond de la question sur l’argent sale et sur ce que compte faire Sarko avec ces contribuables aisés qui échappent au fisc (encore un coup de cette satanée angela, décidément, il va l’aimer de moins en moins, le petit). Langue de bois. 3) je déteste la façon qu’il a de mélanger la religion avec la morale, pour ce qui est de l’argent: c’est facile, et ce n’est absolument pas une réponse convaincante. 3) oui, 14-18 n’a rien à voir avec 39-45, mais là encore on renvoie à la religion (c’était le diable). en bon historien, était-il si difficile de dire que le règlement de 14-18 (annexion de la ruhr, plus d’armée, occupation, etc, ont conduit à une quête identitaire ultranationaliste du peuple allemand, construction qui procède souvent par la désignation d’un bouc-émissaire, ici le peuple juif, ailleurs les tutsis, etc… trop long sans doute?). Non, la volonté encore une fois semble être d’amalgamer histoire-politique et religion. 4) il défend les propos de M. Sarko, quand d’autres confrontés à pire ne se sont pas laissés aller à de telles répliques (Chirac, De Gaulle, Fabius et son oeuf, Cresson…) D’ailleurs, que n’avons-nous pas entendu sur les propos tenus par Edith Cresson en tant que 1er ministre de la part de la droite qui défend aujourd’hui ceux du président: certes, ils n’étaient pas brillants et tenus plus publiquement, Ok, mais faut pas s’étonner après qu’un fils de gendarme traite son prof de connard… Bon, je vais m’arrêter là, et je rajoute à ma liste d’intellectuels plus respectables Michel Onfray.

  12. juste un détail qui m’intéresse en plus du débat : la référence du « pavé » de citations de Mai 68. Vous l’avez ? on peut le trouver où ?

  13. Drôle d’interview où j’ai trouvé plus de réponses dans les questions elles-mêmes que dans les réponses !
    « La mémoire de la shoah était-elle vraiment en danger ? »
    « Une personne aussi agitée et speed que NS peut-elle être crédible comme président de la République ? »
    « Peut-on diriger un pays comme on dirige une entreprise ? » . (avec un bémol : une entreprise est aussi composée d’êtres humains …) .
    Des réponses évasives, convenues, sans audace .
    C’est bien d’avoir beaucoup de diplômes, on apprend plein de choses dans les hautes écoles, mais on en sort formaté, rigidifié, uniformisé . Ca vous structure le cerveau d’une certaine manière et vous ne pouvez plus adopter d’autres angles de vue . L’intellect perd sa souplesse, le ressenti est anesthésié, la capacité de vision et d’anticipation amoindries .

  14. cazo, je partage également ton/tes analyse(s) et avis.

    attali comme d’autre est en fait un « faux amis », j’ai pas trouver mieux comme expression.

    Il fut avec de bonnes personnes, il est effectivement cultivé, intelligent, sûrement, mais il est clair que tout cela ne fait pas forcement de lui un homme bien.

    Les exemples ne manquent pas.