HÉRITAGE

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MAI 68-MAI 08

Que reste t-il de 1968 ? La question est posée, la réponse, les réponses restent incertaines.

Un sujet tourné les 15 et 16 mai 2008, dans le cadre des « Rencontres Idéales des Arts Décalés », de l’Atelier Culture : « La Piscine » (Université du Littoral – Dunkerque), dont le thème était : 1965-1975 les 10 ans qui ont changé le monde ».

Constat teinté de la nostalgie d’une utopie révolue, constat terni par une forme de désenchantement, mais aussi parfois constat plein de révolte et d’énergie.

Une réflexion enrichie par la lecture d’affiches de 1968 détournées et transposées en 2008.

Mais n’oublions pas : « L’avenir ne contiendra que ce que nous y mettrons maintenant »

Philipppe Jonneskindt

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Les commentaires (18)

  1. subversif, provocateur ; réducteur aussi
    Chacun son fantasme de 68 ! l’artiste cuisinier dit juste : la recherche sécuritaire est aux antipodes des rêves de 68 !
    Il y a en effet beaucoup d’analogies entre les mai ,68-08 ,mais pas assez pour déclencher une explosion! Où sont nos rêves et quelle en est la puissance ?

  2. ouais c’est ben vrai !
    dire que l’on est plus egoiste j’en sais rien !
    les responsables de famille le sont et l’ont été en 68 aussi.
    les affiches sont super et pourquoi pas ne pas les distribuer?

  3. OK avec Tillie
    ne pas sombrer dans l’obsession sécuritaire
    la liberté ou la sécurité
    c’est comme boire ou conduire

    sinon 68, j’avais 21 ans, j’étais innocent…quoique…

    Non, rien de rien, non, je ne regrette rien….

  4. Un désir, un souhait, un espoir… que ces affiches puissantes fleurissent sur nos murs, qu’elles ouvrent les yeux de nos concitoyens assoupis ou hypnotisés par les discours creux, répétitifs, mensongers, méprisants, qu’elles éclairent leur conscience obscurcie par des élucubrations de pantins dérisoires… Qu’elles inondent les médias et que l’on respire enfin!!

  5. Le mai 68 que j’ai vécu:

    Ce qu’il est convenu d’appeler les « événements » de mai 1968 est généralement décrit comme une fantastique partie de campagne lors de laquelle la jeunesse, quasi-unanime, aurait ouvert la voie à une heureuse transformation de la société. Dans une société prétendue oppressive, sclérosée, obscurantiste, on aurait assisté à l’éclosion de la liberté, de la spontanéité, et même de l’intelligence. La libération des mœurs, des esprits, des énergies, aurait été le fruit de ce mouvement joyeux et somme toute bon enfant, en dépit de quelques heurts inévitables avec les forces de police. En quelque sorte, comme Jack Lang le dira plus tard lors de l’accession de Mitterrand au pouvoir, on serait en mai 68 passé de l’ombre à la Lumière…

    En lisant ce que l’on écrit à ce sujet, j’avoue mon inquiétude et même mon effarement sur la façon dont on écrit l’Histoire, à cent lieues de la réalité. Une réalité dont je prétends, avec beaucoup d’autres que l’on n’entend jamais, avoir été un témoin direct, puisque ma première année d’études universitaires fut précisément l’année 67-68… à Nanterre, annexe toute récente encore en construction des facultés de Lettres et de Droit de l’unique (!) Université de Paris, depuis éclatée en treize morceaux.

    Une Dialectique totalitaire…
    Première légende : la spontanéité et le goût de « liberté » des meneurs du Mouvement. J’atteste que l’immense majorité de ceux-ci étaient marxistes purs et durs, mis à part quelques anarchistes encore plus violents que les autres. Certes, ils ne possédaient pas les milliers de pages du « Capital » de Karl Marx. La plupart se contentaient, dans le meilleur des cas, des cinquante-deux pages du « Manifeste du Parti Communiste » du même Marx et d’Engels, opuscule qui, par la magie du matérialisme dialectique et prétendu scientifique, permettait d’expliquer le Monde entier, passé, présent et avenir. Idées, institutions, conflits, droit, art, religion : tout n’était que produit de l’affrontement des classes, lui-même implacablement déterminé par l’évolution des rapports économiques de production. Comme c’était simple. Simple, mais effrayant.

    Manipulation des foules.
    Deuxième légende : le goût du « débat » et de la libre « discussion » qui aurait éclos un peu partout. Que les événements aient servi de chambre de décompression à des Français dont le morne quotidien était rythmé par le « Métro-boulot-dodo », c’est certain. Que ce défoulement ait donné lieu à une volumineuse logorrhée, c’est exact. Mais celle-ci était parfaitement orientée. Et surtout, tout ce qui ne s’exprimait pas dans le sens révolutionnaire, non seulement n’avait pas droit de cité, mais était banni par une violence physique assumée avec une totale bonne conscience. Il ne faut pas croire que cette violence visait seulement les étudiants, l’immense « majorité silencieuse » désireuse de travailler et de passer ses examens. Cela certes suffisait, si on l’affirmait fort et clair, à être qualifié de « fasciste ». A fortiori, revendiquer l’apolitisme dans le syndicalisme étudiant, ce qui était le cas de la FNEF (Fédération Nationale des Etudiants de France), nécessairement conservatrice depuis que la gauche et l’extrême gauche s’étaient emparés de l’UNEF dans le cadre d’une politisation revendiquée, suffisait aussi à faire de vous un «fasciste ».
    « Fascistes » ceux qui ne souhaitaient pas la victoire des communistes au Viêt-Nam. « Fasciste » aussi De Gaulle et les gaullistes. « Fascistes » même aux yeux des trotskystes, maoïstes, dans leurs nombreuses chapelles, les communistes « orthodoxes ». Guy Konopnicki, ancien responsable national des Jeunesses communistes, devenu ensuite élu écologiste et aujourd’hui journaliste à Marianne, qui était alors responsable nanterrois de l’UEC (Union des Etudiants Communistes), doit s’en souvenir encore…
    Cette violence procédait d’un sentiment de haine à l’encontre de tout ce qui n’était pas dans le mouvement ou de tout ce qu’il voulait détruire. Une haine intellectuellement absurde, soit dit en passant, puisque l’économisme de leur pauvre doctrine aurait du pousser les gauchistes à ne voir dans leurs adversaires que des êtres déterminés par leur situation de classe.
    On oublie que le principal fait déclencheur des événements ne fut pas l’apostrophe à Missoffe, Ministre de la Jeunesse et des Sports venu inaugurer la piscine du campus, de Cohn-Bendit lui reprochant la prétendue répression de la sexualité étudiante (Missoffe lui répondit de piquer une tête dans la piscine si la question l’obsédait trop). Ce ne fut pas davantage l’invasion par les gauchistes masculins du dortoir des filles à la résidence universitaire. Ces événements étaient passés inaperçus. Ce fut l’interpellation de quelques-uns des meneurs à la suite du quasi-lynchage en cours de l’étudiant réfractaire Kerauten.

    Car contre le « fasciste » tout est permis. Qui n’a pas vu l’éviction de Pierre Juquin, chassé par les Maoïstes de l’amphithéâtre où il était venu parler, ou plus tard l’élimination par la force de Jean Foyer, Professeur de droit, ancien Garde des Sceaux de De Gaulle, qui n’a du son salut qu’à la fuite, peut croire naïvement au caractère libératoire de ce happening. Mais quand on a subi cette folie durant des mois, voire des années (car à Nanterre, somme toute, les années 69 et suivantes ont été encore plus pénibles que 68), on n’a guère d’illusion à ce sujet.
    Par réaction, il est résulté des événements une génération de soixante-huitards « de droite », dont il n’est jamais question. Rien qu’à Nanterre Lettres, j’ai rencontré et connu les futurs journalistes Michel Chamard (Valeurs Actuelles, Le Figaro, responsable de la communication chez Philippe de Villiers), Pierre Beylau (Le Quotidien de Paris, puis Le Point), Patrick Buisson (LCI puis La Chaîne Histoire), Alain Pothier dit Sanders (Présent) les universitaires Jacques Népote (ethnologue au CNRS), Bernard Lugan (historien), Stéphane Rials (juriste), le magistrat et essayiste Didier Gallot, mais aussi Marie-France Charles, devenue plus tard Marie-France Stirbois, député, Alain Renaud, qui fut secrétaire général du Front National, etc.
    Ayant souffert avec eux du climat étouffant qu’y faisaient régner les gauchistes, je ne prétends pas pour autant qu’ils partagent aujourd’hui toutes mes options politiques. Je crois en revanche pouvoir affirmer que les événements les ont définitivement vaccinés, s’il en était besoin, des idéologies de gauche, et que ces mêmes événements n’ont pas été étrangers à leurs vocations intellectuelles ou politiques. Ceux-là, on ne les interroge jamais sur 68.

    Un chaos pré-révolutionnaire.
    Ils diraient peut-être avec moi, à l’encontre de ceux qui n’ont vu dans tout cela qu’un monôme finalement sans gravité, que les choses étaient beaucoup plus sérieuses qu’on n’affecte de le croire aujourd’hui. Quiconque a vécu de près le déroulement de ces événements peut témoigner de l’effondrement de toutes les structures d’autorité, dans les Universités, les Entreprises, les Administrations. Le jeune homme que j’étais a vu avec effarement les professeurs molestés, comme le doyen Ricoeur, grand philosophe, ignominieusement promené dans une poubelle ; les locaux saccagés, mais aussi les hommes d’affaires, les cadres supérieurs, les dirigeants des quartiers bourgeois faire la queue à leurs banques dans l’espoir d’en retirer 500 francs, montant maximum des retraits autorisés, expédier leurs familles en Suisse, quand leurs épouses se battaient littéralement pour s’approprier les derniers paquets de sucre disponibles à Inno Passy…une société qui s’effondre sous elle. Avec mai 68, j’ai compris ce qui s’était passé en France de 1789 à 1793, en Russie en 1917, en Chine ou en Algérie. J’ai compris les diverses phases du processus révolutionnaire : Provocations visant à délégitimer l’autorité / Fiction de démocratie directe par des « Assemblées » prétendues « générales » soigneusement tenues en main, version estudiantine du soviet révolutionnaire / diabolisation des adversaires justifiant leur élimination / dialectisation du corps social : qui n’est pas avec nous est un ennemi / matraquage de la propagande annihilant tout sens critique, etc. Et ça marche !
    L’engrenage qui a conduit tous les rouages mis en place par la gauche : syndicats, associations, partis, à emboîter le pas au mouvement aurait très bien pu déboucher sur une vacance du pouvoir, la guerre civile, l’anarchie, ou une situation du type de celle que la France à connue en 1793. Avec d’incalculables conséquences sur le plan national et international. Car certes, l’Union Soviétique n’était pas mécontente de la politique étrangère du Général De Gaulle, et l’on sait que son attitude a été déterminante dans la réserve du Parti Communiste « français ». Mais si le régime gaulliste avait été balayé, en conséquence par exemple de la démission de son chef, l’URSS ne se serait certainement pas désintéressée de la prise du pouvoir en France.

    Finalement, que reste-t-il de Mai 68 ?
    Beaucoup de scories, sans doute. J’en dégagerai quelques-unes, conjoncturelles, ou structurelles.

    Conjoncturelle, et cependant capitale, fut la victoire apparente des idéologies marxisantes dans de larges pans de la société dont la jeunesse. Cette victoire fut considérée à tort comme acquise par les dirigeants politiques de tous bords, et cela a sans nul doute contribué, non seulement à la survie, mais à la progression du totalitarisme communiste dans le monde. Les dirigeants occidentaux, par lâcheté, lassitude, ou complicité s’y sont en effet résignés. Car, ne l’oublions pas, le phénomène 68, même s’il n’a pas eu partout la même ampleur qu’en France, a été mondial. La victoire militaire des communistes en Indochine par exemple en fut une conséquence. Les événements portaient en germe le désengagement occidental de l’Indochine, et par conséquent la débâcle de 1975, la chute de Phnom Penh et de Saigon, que pour ma part je me refuserai toujours à appeler Ho Chi Minh Ville. Rappelons à l’époque les comptes-rendus laudateurs par le journal Le Monde de l’arrivée des Khmers Rouges. Certes, les communistes ont davantage gagné cette guerre dans les colonnes du Washington Post et sur le campus de Berkeley que dans les colonnes du Monde et sur le campus de Nanterre, mais le phénomène est le même. On peut dire que le communisme y a gagné, intellectuellement et politiquement vingt ans de répit. Car si le système soviétique s’est finalement effondré, une chose est sûre : c’est à ses propres échecs et au courage d’une poignée de dissidents de l’intérieur qu’on le doit, et non aux élites intellectuelles ou politiques occidentales. Quant au communisme oriental, qui tient encore dans ses serres plus d’un milliard et demi d’êtres humains, en Chine, en Indochine et en Corée, tous les espoirs nous sont permis, puisque nos soixante-huitards viennent de découvrir, avec les événements du Tibet, le caractère condamnable du régime de dictature qui sévit en Chine par la violence et la terreur depuis tout de même soixante années ! Allons camarades, encore un petit effort !

    Une conséquence structurelle est sans nul doute le triomphe de « l’esprit de 68 ». Il n’avait rien de primesautier, on l’a vu, et l’ardeur révolutionnaire en a plus ou moins rapidement disparu, au fur et à mesure que les « soixante-huitards » accédaient aux bienfaits de cette société de consommation qu’ils avaient tant décriée. Les uns directement, les autres après quelques détours par le Larzac ou autre lieu. Il en est resté une appréhension cynique de la Société, un esprit de persiflage systématique des idéaux, des engagements, des institutions, des hiérarchies, des valeurs traditionnelles. Esprit qu’illustre assez bien le ton général du journal « Libération », fondé par l’alors Maoïste Serge July avec le concours de Jean-Paul Sartre, et passé de l’état de brûlot maoïste à celui de journal officiel des « Bobos », soutenu par les banques et détenu par Rothschild. Quand on a vu cela, on peut tout voir.
    N’allez pas jusqu’à croire cependant que cet esprit-là relève de l’irrespect gaulois qui s’est toujours plus ou moins manifesté en France à l’égard des pouvoirs établis, et qui, certes, rend notre pays plus difficile à gouverner qu’un autre. Mais en l’occurrence, c’est beaucoup plus profond. Car ce nihilisme bourgeois a ses dogmes et ses tabous. La sympathie et l’indulgence que l’on aura pour les pires criminels se mue par exemple en hostilité viscérale à l’égard de tout ce qui, de près ou de loin, ose encore défendre les valeurs traditionnelles. A titre d’exemple de leur pruderie, les nouveaux Tartuffe publient quotidiennement des petites annonces proposant relations sexuelles de toutes natures, à l’endroit, à l’envers, à deux, à trois ou en partouzes, mais s’indignent s’ils ont cru entendre (d’ailleurs faussement) d’un élu de la droite nationale que Marine Le Pen était « dragable ».

    La vérité, c’est que le soixante-huitard a échoué. Il s’est trompé sur tous les tableaux. Il a été, au moins intellectuellement ou moralement, le complice de l’un des pires systèmes que le monde ait connu, dans quelque variante que ce soit. La prétendue guerre de libération du Viêt-Nam a débouché sur l’oppression du Viêt-Nam, et il en a été ainsi de toutes les autres prétendues guerres de libération. La prétendue libération sexuelle a en fait surtout libéré les hommes, libres de ne pas s’engager envers leur partenaire et d’en changer comme bon leur semble, puisque la pilule et l’avortement les dégagent de toute responsabilité. Les soixante-huitards arrivent maintenant à l’âge du Viagra. « La chair est triste hélas, et j’ai lu tous les livres », pourraient-ils s’écrier avec le poète Stéphane Mallarmé.

    Internationalistes toujours, mais plus prolétariens.
    Le prolétariat français, paré de toutes les vertus quand on voyait en lui une force potentiellement révolutionnaire, est devenu objet d’indifférence, voire de sarcasme ou de mépris dès lors qu’il est apparu comme recherchant avant tout l’amélioration légitime de sa condition, et que, frappé par les conséquences d’une immigration massive que l’on installait dans les quartiers ouvriers, il a commencé à se plaindre de devenir étranger dans son propre pays. Dès lors, et surtout bien sûr s’il vote Le Pen, l’ouvrier français n’est plus pour le soixante-huitard qu’un « beauf » raciste et stupide, du type de celui dont se gausse le dessinateur Cabu à longueur de dessin.
    Aujourd’hui, Daniel Cohn-Bendit, « rangé des voitures », est l’un des personnages les plus en vue de l’établissement. Ayant toujours entretenu l’ambiguïté sur le point de savoir à quelle chapelle du gauchisme il appartenait, il ne donne certes plus dans l’internationalisme prolétarien, ainsi que la plupart de ses contemporains, mises à part quelques exceptions trotskystes comme Krivine. Comme beaucoup de soixante-huitards, le prolétariat ne paraît plus guère l’intéresser depuis que le prolétaire est revenu en nombre à des valeurs de droite. Mais il reste l’internationalisme. Celui-ci s’est mué en mondialisme, avec une nouvelle force capable de contribuer à la destruction de l’ordre ancien : les peuples du tiers-monde, spécialement quand ils viennent s’installer dans les pays occidentaux.
    Ce mondialisme peut revêtir diverses formes, d’ailleurs non nécessairement exclusives les unes des autres. Il y a le mondialisme technocratique, celui qui attribue le pouvoir à une petite caste de « sachants » de préférence dans le cadre d’un nomadisme généralisé des populations, des produits, des capitaux, comme l’a très bien décrit et annoncé Attali dans son livre consacré à la civilisation nomade (L’Homme nomade, Fayard éd.). Attali qui fut le gourou de Mitterrand, et qui est aujourd’hui l’un des gourous de Sarkozy. Il y a le mondialisme idéologique, qui fait des « droits-de-l’homme » d’ailleurs à géométrie variable, le cache-sexe de ses ambitions dominatrices ; le mondialisme « anti-raciste », véritable religion qui n’a rien à voir avec la défense d’étrangers supposés vivre des situations difficiles dans leur pays d’accueil, mais qui est un projet de société visant à l’universel métissage, laïque et obligatoire, mais pas gratuit pour autant ; le mondialisme Rousseauiste de type écolo, qui veut que la Nature soit bonne et que seule la Société la corrompe, proposant la Rédemption de l’Humanité pour la sauver de l’enfer du réchauffement climatique et la conduire au Paradis du « développement durable ».
    Il y a enfin le mondialisme économique, qui repose sur la disparition des frontières. Certes, dans l’esprit du public d’aujourd’hui, cette dernière forme n’est pas le produit du gauchisme, mais se rattacherait plutôt aux puissances financières, aux intérêts économiques du capitalisme, aux doctrines du libéralisme et de l’ultra-libéralisme. On aurait tort d’oublier cependant que l’un des plus nets partisans du libre-échange, à cause précisément de son caractère destructeur, fut Karl Marx.

    Le destin de beaucoup de « soixante-huitards » me fait irrésistiblement penser à la célèbre chanson de Jacques Brel sur ces jeunes gens qui « montrent leur cul » aux bourgeois qu’ils traitent de cochon, et qui, devenus quelques années plus tard de respectables notaires, s’indignent à leur tour des voyous qui osent les traiter de la même façon. L’un des plus en vue a récemment déclaré, paraît-il : « Nous nous étions révoltés pour ne pas devenir ce que nous sommes finalement devenus ». Malgré son malaise existentiel, toute lucidité n’aurait donc pas abandonné cette génération. Puisse-t-elle un jour prendre l’exacte mesure de son aveuglement, mais aussi de sa stérilité et de son égoïsme. Et puissent les enfants et petits-enfants des soixante-huitards rompre avec cet héritage délétère, et reconstruire patiemment, sur la base des valeurs qui ont fait la beauté de notre civilisation.

  6. Stérilité…Aveuglement…Egoisme…Héritage délétère…!!!

    Un si long baratin pour dire autant de conneries.

    Arrète de te regarder dans le miroir, mec !

  7. Un baratin si court, tellement définitif, teinté d’une pique d’ordre personnel en guise de réponse illustre parfaitement ce que dénonce le dénommé Bruno.

  8. @Bruno Et bien , les êtres et les évènements sont blancs ou noirs et toute révolution ou révolte par rapport à l’ordre établi serait forcément gauchiste!!!
    Je conviens que Sarkosy est sans doute un produit de droite de mai 68. S’il n’était pas du côté des étudiant, il est tout de même l’exemple type du « jouir sans entrave »… pour qui en a les moyens financiers. Mais il est loin des valeurs altruistes que tu semble nier en ce qui concerne mai 68.
    Mais je vois dans ces thèmes de 68 bien plus que des partis politiques, des systèmes, des contres stériles. Je ne l’ai pas vécu, mais je sais que si tel avait été le cas, et même en n’étant ni communiste, ni marxiste, ni léniniste, mon camp n’aurait pas été celui des crs, ni celui d’une société qui se veut fermée à toute évolution.
    Il y avait bien un souci dans ce système que tu semble regretter, car s’il a fallu que les étudiants et les ouvrier en arrivent là pour faire entendre une voix, c’est bien que celle-ci était quelque peu étouffée.
    Si en 1789, les bourgeois ont mis le feu, c’est peu être qu’eux étaient conscients de la situation et qu’ils avaient les moyens de s’organiser. Les plus pauvres et les plus malheureux n’en ont souvent guère la force ou l’espoir.
    Ceci dit, tu ne peux pas comparer pèle-mêle, lai 68, 1789, la révolution russe… chaque époque à des circinstances différentes, des modes de pensée différents, des situations politico-économiques différentes (en 68, en France, on ne vivait pas sous un Tsar!!!)
    Aujourd’hui ce sont les classes moyennes qui ont une certaine conscience de ce que le monde ne tourne pas rond. Et elle porte avec elle ceux qui d’ordinaire n’ont pas la voix assez fortes (étrangers sans-papiers, travailleurs pauvres, mal-logés, sdf…)
    Par contre, on peut regrouper, comme tu l’as fait les évènements de mai 68 qui se sont déroulés à travers toute l’Europe et aux Etats-Unis, en cela que les peuples ont eu un premier réveil face à une domination écrasante des puissants sur les plus faibles.
    Je suis d’accords avec toi sur le fait dommageable d’avoir collé là-dessus le communisme, le marxisme, le léninisme et autres idéologies. Mais tu ne peux nier qu’il y avait derrière toutes ces différentes appréciations, une volonté commune (et peut-être non consciente d’être commune à tous) de vouloir quelque chose de meilleur pour l’être humain.
    Quand à la petite réflexion sur Marine Le Pen, si on peut vouloir la liberté sexuelle (et surtout la non condamnation de certains êtres humains pour leur identité sexuelle), on ne peut pas dire que Marine Le Pen soit dragable… non pas sexuellement, et ce serait manquer d’esprit, mais c’est bien évidemment parce qu’elle est à la

  9. @Bruno Et bien , les êtres et les évènements sont blancs ou noirs et toute révolution ou révolte par rapport à l’ordre établi serait forcément gauchiste!!!
    Je conviens que Sarkosy est sans doute un produit de droite de mai 68. S’il n’était pas du côté des étudiant, il est tout de même l’exemple type du « jouir sans entrave »… pour qui en a les moyens financiers. Mais il est loin des valeurs altruistes que tu semble nier en ce qui concerne mai 68.
    Mais je vois dans ces thèmes de 68 bien plus que des partis politiques, des systèmes, des contres stériles. Je ne l’ai pas vécu, mais je sais que si tel avait été le cas, et même en n’étant ni communiste, ni marxiste, ni léniniste, mon camp n’aurait pas été celui des crs, ni celui d’une société qui se veut fermée à toute évolution.
    Il y avait bien un souci dans ce système que tu semble regretter, car s’il a fallu que les étudiants et les ouvrier en arrivent là pour faire entendre une voix, c’est bien que celle-ci était quelque peu étouffée.
    Si en 1789, les bourgeois ont mis le feu, c’est peu être qu’eux étaient conscients de la situation et qu’ils avaient les moyens de s’organiser. Les plus pauvres et les plus malheureux n’en ont souvent guère la force ou l’espoir.
    Ceci dit, tu ne peux pas comparer pèle-mêle, lai 68, 1789, la révolution russe… chaque époque à des circinstances différentes, des modes de pensée différents, des situations politico-économiques différentes (en 68, en France, on ne vivait pas sous un Tsar!!!)
    Aujourd’hui ce sont les classes moyennes qui ont une certaine conscience de ce que le monde ne tourne pas rond. Et elle porte avec elle ceux qui d’ordinaire n’ont pas la voix assez fortes (étrangers sans-papiers, travailleurs pauvres, mal-logés, sdf…)
    Par contre, on peut regrouper, comme tu l’as fait les évènements de mai 68 qui se sont déroulés à travers toute l’Europe et aux Etats-Unis, en cela que les peuples ont eu un premier réveil face à une domination écrasante des puissants sur les plus faibles.
    Je suis d’accords avec toi sur le fait dommageable d’avoir collé là-dessus le communisme, le marxisme, le léninisme et autres idéologies. Mais tu ne peux nier qu’il y avait derrière toutes ces différentes appréciations, une volonté commune (et peut-être non consciente d’être commune à tous) de vouloir quelque chose de meilleur pour l’être humain.
    Quand à la petite réflexion sur Marine Le Pen, si on peut vouloir la liberté sexuelle (et surtout la non condamnation de certains êtres humains pour leur identité sexuelle), on ne peut pas dire que Marine Le Pen soit dragable… non pas sexuellement, et ce serait manquer d’esprit, mais c’est bien évidemment parce qu’elle est à la tête d’un parti qui à les mêmes idéaux qu’un homme qui a fait exterminer plus de 6 millions de personnes pour ce qu’ils étaient. Non, Marine Le Pen n’est pas dragable!
    Et bien que n’ayant pas vécu les évènements, mai 68 n’a sans doute pas été tout blanc, ni dans son déroulement, ni dans ses conséquences, mais je reste convaincu qu’il est loin d’avoir été tout noir!

  10. on a 100 fois plus de raison actuellement de se révolter qu’en 68,quant à comparer de gaulle et sarko!!! cher Mr Jonneszkindt vous êtes affligeant.
    Le premier était aussi supérieurement intelligent que l’autre est bête,aussi peu interressé par le métal que l’autre est « bling bling »
    j’en passe et des meilleurs.
    Quant aux jeunes interrogés ds le film que savent-ils de 68?l’ont-ils vécus?
    Le dernier ds le film c’est pas Jacques Tilly?
    Bref!il est plus que temps de bondir sur les barricades et de trouver des dirigeants intègres et intelligents !!! s’il y en a en france!

  11. Bruno, c’est bien ciselé, intelligent, pas dénué d’intérêt, mais tu as deux poils de cul entre les dents et ça distrait du propos.

    Ces poils de cul, est-il utile de le préciser, se nomment « droite nationale » et « anticommunisme ».

    Il serait aussi facile de disqualifier la pensée et les mouvements politiques de cette obédience comme tu le fais du marxisme et lapidairement de l’anarchisme, et ce autant en ce qui concerne 68 que d’autres périodes. Suivant l’exemple de Puerta je ne le ferais donc pas.

    Aprés avoir hésité un instant à me limiter à beugler « Fasciste! », ce qui nous aurait fait rire un peu comme chantait un moustachu qui emporte mes suffrage façe à ton Brel, il m’a paru toutefois important de nettoyer un minimum la place en faisant remarquer que tes propos sur instrumentalisation du prolétariat rejoignent exactement ta présente pratique. Et, accessoirement, mais dans la même matière, que le beauf de Cabu existe en deux versions de copains comme cochon dont l’une est tout l’inverse de prolétarienne.

  12. Surtout que c’est la 2eme fois qu’il nous pond son copier coller de vomis le bruno.

  13. Un bien beau rapport sur mai 68, Bruno, vous avez fait du bon boulot, repos maintenant!… Vivre les faits, les interpréter… tout ce que vous rapportez est sans doute vrai, mais c’est votre façon d’aténuer ou d’omettre certains événements, leur donner une portée restreinte sans replacer cette info dans un contexte plus large, c’est votre mai 68, pas celui de tous ceux qui l’ont vécu… de plus, l’esprit humain est souvent plus enclin à trouver des liens de cause à effet a posteriori qu’à anticiper les conséquences de ses actes. J’ai vu un excellent doc sur les dessous des mouvements d’extrême gauche italiens, basés sur l’enquête d’un juge, il se trouve que tous ces mouvements ont été noyautés par l’extrême droite ultra-nationaliste, surveillés – services secrets, cia, loge p2 -, et manipulés de façon à leur faire faire des attentats criminels qui devaient permettre une prise de pouvoir en réaction par cette ultra-droite. Ce qui s’est passé en Italie, qui est aujourd’hui débalé et démontré – des membres de ces organisations d’extrême droite témoignent dans le film – s’est certainement produit en France (sac, apparecteurs, voltigeurs). Lorsqu’un objet est exposé à la lumière (de nos connaissances), on peut voir la face éclairée, la part d’ombre, mais il très difficile de voir le dessous des choses….

  14. mai 68, j’avais 5 ans, enfin les jeunes pouvaient s’exprimer au lieu d’être muselé par la gravité de l’après guerre, libération sexuelle pour les femmes autant pour les hommes, l’école, les médias, la mode, j’entendais dire les rêves à voix hautes, de l’utopie qui regonflait l’espoir de jours meilleurs; mais cette année c’était comme si on avait redistribué les cartes, de nos jours les plus malins semblent avoir dissimulé leurs habiles tricheries et sont en train de reprendre la main dans le jeux. Ils changent les règles au détriment des masses médias, du plus grand nombre, les vautours rodent, les requins nous bouffent, j’ai l’impression qu’on est en plein cauchemar s. La démocratie est en mutation chez nous, passera ou cassera, ce que je crains c’est que beaucoup trop soient laissés par terre mais de nos jours nous vivons une explosion démographique mondiale qui laisse supposer que l’homme laissera mourir les plus pauvres par instinct de survie, par habitude de la compétition, par égoïsme aussi, il n’y a qu’à voir ce qui se passe en Afrique. A mes yeux, l’individualisme actuelle est plus ou moins consécutif de 68, à force de désillusions et de promesses non tenues depuis, les bafoués se parent d’indifférence alors qu’il n’est pas dit qu’ils le soient, les violences s’expriment de façon presque gratuites et les formes de violences viennent de là où on n’imagine pas qu’elles soient, l’état graisse la patte de ceux qu’elle ne veut plus voir se révolter : les pauvres, sdf et smicard à la petite semaine jusqu’à détenir le pouvoir de les contenir, . Le plus ? se situe au niveau de la culture qui est descendue elle aussi dans la rue en 68.
    Je suis seule à vous écrire sans personne pour en débattre ( Solitude 2008 oblige et pas parce qu’on le veut bien et que le racisme au « pauvre » et au « mal payé » existe bien!) et personne pour dire si je déraisonne, l’exprimer librement pour vous « la télé libre » et vous encourager vivement… à rester libre.. encore que en 68, on pouvait esperer qu’un jour à la retraite on filerait de beaux jours pénards, mais là en 2008 je doute qu’un jour me soit donné à la retraite enfin un peu de répit pour souffler et commencer à vivre dignement, chercher du travail est un travail en soi, en trouver à la petite semaine c’est survivre et maigrir sans régime dès le 13 du mois. Je passe du coq à l’âne mais il y a une chose qui n’a pas vraiment changé depuis 68, c’est qu’on ne s’adresse pas aux moins nantis comme on s’adresserai au plus vernis, dans la réalité il est inconcevable au vue de notre éducation scolaire de ne pas réussir, choisir d’être comme un passant dans la rue, juste dans l’observation de « l’animal », de beaucoup d’absurdités, d’erreurs maintes fois répétés, comme si le genre humain était frappé d’amnésie, comme s’il était programmé pour l’être, oublieux ou bien inattentionné…