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LE MUR DE LA MÉMOIRE CRÉE LA DISCORDE

Publié le | par

MÉMOIRE DE GUERRE D’ALGÉRIE

Le 25 novembre 2007 un mur à la mémoire des disparus de la guerre d’Algérie a été inauguré à Perpignan en présence de M. Marleix, secrétaire d’Etat aux anciens combattants de l’époque. Ce mur commémoratif n’a pas vraiment cessé, depuis, d’alimenter la discorde.

A l’heure où le « devoir de mémoire » prend souvent la forme d’injonctions venues d’en haut et se focalise sur des événements « consensuels », cette inauguration a été l’occasion d’écouter des mémoires différentes d’une guerre si peu oubliée dans une région qui a accueilli nombre de pieds-noirs et de harkis.

Figurent ici les témoignages et réflexions de Roger Hillel et Jacky Malléa, membres du collectif « Pour un centre de documentation à Perpignan sur l’histoire franco-algérienne », de Djelloul Mimouni président de Ajir 66, et d’Eric Savaraise, maître de conférence à l’université de Perpignan.

La polémique porte sur la liste de 2.619 disparus français et harkis, contestée.

Sur ce mur sont gravés les noms de personnes enlevées essentiellement par le Front de Libération Nationale combattant pour l’indépendance de l’Algérie. N’y figure pas par exemple le nom de Maurice Audin enlevé, torturé par l’armée française, puis disparu. Devaient y être gravés aussi le nom des Harkis ayant combattus aux cotés de l’armée française et qui ont été abandonnés aux mains du FLN, au lendemain de l’indépendance Encore faudrait-il pouvoir obtenir ces noms auprès des autorités algériennes.

Au-delà ; ce qu’on reproche à ce projet de mur, c’est qu’il ait été porté par une association et une seule, le Cercle algérianiste de Perpignan, fortement appuyé par M. Pujol adjoint au maire, M. JP Alduy. Au mépris des historiens, par exemples de l’université de Perpignan.

Dans ces locaux restaurés du couvent des Clarisses, devrait voir le jour un musée-centre de documentation de l’Algérie française. Au moment de l’inauguration, il a été impossible d’obtenir une quelconque position de la part du Cercle algérianiste. De ce côté là, on se défend de vouloir faire un musée mais bien un centre de documentation ouvert aux étudiants et historiens.
Ce projet est contesté par un collectif « Non au mur-musée » réunissant des partis politiques de gauche (mais pas le parti socialiste), des syndicats et des associations de défense des droits de l’homme qui soulignent que les ressources documentaires du Cercle algérianiste sont empreintes de nostalgie de l’Algérie française, et ne pourraient constituer le fond d’un centre documentaire non partisan.

Plus récemment, le « mur » a refait parlé de lui puisque la famille Donnat (bien vivante) a découvert son nom gravé à plusieurs reprises. Comble de l’ironie – macabre – le père, Gaston Donnat , décédé depuis, était un militant anti-colonialiste. Sa famille a refusé que son nom reste gravé aux côtés de ceux de membres de l’OAS. Ces noms ont été effacés.

Agnès Petit-Gilles

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Les commentaires (23)

  1. Quand on confond ‘mémoire’ et ‘Histoire’ …
    Encore faudrait-il que l’on reconnaisse enfin qu’en terme de ‘devoir de mémoire’, nous héritons plutôt de mémoires qui nous imposent des devoirs, particuliers, propres à chaque mémoires.
    Et si nous souhaitons aborder ce qui relève, dans chaque mémoire, de l’universel (exploitation, oppression, partage, révolte, peur, etc.), on se doit de l’aborder par l’Histoire et donc d’intégrer la représentation de l’Autre pour éviter la concurence mémorielle.
    Comme si l’on n’avait plus confiance dans notre élaboration collective de l’Histoire et que chaque ‘mémoire’ cherchait à tous prix à ‘s’imposer’ dans notre Histoire, par peur d’un oubli collectif .. Ce faisant, on re-suscite, par delà le passé, les rapports de domination en développant la compétition des mémoires.

  2. Tu as raison Zebu ,chaque nouvelle generation veut vivre son histoire sans vouloir oublier,toutefois,celles de leurs aines.Ce besoin d’oxygene,pousse naturellement le passe un peu plus loin a chaque fois.Nos peurs,nos craintes ne sont plus les memes et question ,pourquoi un mur ici,plutot qu’ailleurs ?On se bute dans ces murs ou sont inscrits les victimes des erreurs du passe.Ces murs devraient avoir une porte que l’on pourrait franchir,s’ouvrant symboliquement sur l’avenir.

  3. Si je comprends bien il n’y aurait pas une mémoire, mais plusieures… Pas une Histoire, mais plusieures interprétations de l’Histoire. Oui mais ça on le sait déjà, d’autant plus que l’histoire en question est relativement jeune et encore présente dans les esprits… Cela dit, l’Histoire à toujours été écrite pas le pouvoir en place et ce que je crois savoir des édiles successifs de Perpignan laisse facilement deviner l’orientation souhaitée.
    Je propose la solution suivante : Il n’y a qu’à décorer un autre mur, si possible en vis-à-vis, avec les noms des Harkis, des indépendantistes enlevés par l’OAS et autres porteurs de valise. Comme ça, les morts pourront continuer à s’engueuler par delà la place, comme le font leurs enfants et leurs petits-enfants.
    Mieux, il n’y a qu’à organiser également une grande rencontre annuelle au milieu de la place, où les participants s’affronteront à coup de chaussettes remplies d’olives… Le vainqueur remporte, outre un panier garni, les clefs de la mairie et le droit de choisir où on met les bacs de géraniums sur ladite place…

  4. Je suis pour le concept de la porte ouverte dans chaque mur de la mémoire (post 2, Providence). Très beau, mois barrière, et utile pour traverser notre histoire et la place du village.
    John Paul

  5. @ gwendal : Mouis, j’enfonce des … portes ouvertes, bien que j’aurais préférer enfoncer des murs. Ce ‘projet’ mémoriel n’est pas le seul en France à voir le jour (marseille également je crois) et les historiens, de diverses opinions, y sont rarement associés. On a décidément du mal à réaliser ce que certains historiens français et algériens ont appeler de leurs voeux : co-réaliser des mémoires sur la guerre d’algérie et co-rédiger des manuels d’histoire.

  6. A Marseille, apparemment c’est pas si pire … en comparaison de Perpignan et Montpellier, où Lou Frèchou s’est fait une spécialité d’un soutien inconditionnel aux rapatriés (il est vrai qu’il fut élu en 79 grâce à ses ‘engagements’ en leurs faveurs à la mairie).
    Je mets pour info l’article d’alors de libé et surtout la ‘sortie’ gracieuse de Lou Frèchou, digne des ‘sous hommes’ d’il y a quelques temps (et qu’apparemment le PS local a oublié. Moi non).
    C’est ici : http://www.liberation.fr/transversales/grandsangles/279619.FR.php
    Et là : http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article975

  7. oui! pourquoi un mur ? un mur qui représente bien notre esprit borné . mur de berlin , rideau de fer, mur d’israel ,mur aus usa ;
    mur du souvenir … ça veut tout dire ! Ne pourrait-on inventer un pont, une route un chemin où seraient écrits pêle-mêle les noms des absents , des victimes . et où les gens passent et vivent ?
    Après l’abolition de la peine de mort, il faut l’abolition de la peine de guerre.
    La guerre est conne, la guerre est conne, la guerre est conne , ..

    rassurez-vous petits qui allez mourir en Afghanistan, vous aurez un musée !.et même peut-être un mur !

  8. ça m’a fait penser que j’avais vu un truc dans le diplo sur ce sujet. J’ai arrêter de bouffer des ogm deux secondes et soudainement je me suis rappelé que Benjamin Stora a écris un bouquin dessus : ‘La guerre des mémoires – La France face à son passé colonial’.
    Quelqu’un l’a lu ?

  9. Errata: « l’Histoire a toujours été écrite par le pouvoir en place » Sorry…
    Personnellement j’ai toujours eu du mal à considérer le fait qu’il existe une Histoire avec un grand H. Je n’y crois pas. L’histoire est écrite par des hommes donc forcément faillible, donc forcément erronée. Ce n’est pas une « science exacte ». Avec le temps on peut, peut-être, arriver à un consensus, mais il restera toujours des versions différentes des événements.
    D’autant plus que les protagonistes de cette histoire-là, sont encore vivant, ou du moins leur descendance. Il persiste un côté passionnel qui nuit à l’analyse, à la recherche de la vérité.

  10. Tout ca me semble, une fois de plus une tentative de réhabiliter gentillement la colonisation française. Tant qu’on continuera a’ apprendre que De Gaulle est celui qui a permis l’indépendance de l’Algérie, on n’a pas fini.
    C’est l’histoire de la droite française qui est en jeu, on déconne pas avec ca…
    beau petit reportage en tout cas.

  11. @Providence
    C’est une belle idée , la porte, je souscris.

    Et j’y ajouterais même quelques fenêtres pour laisser passer quelques rayons de soleil et permettre à chacun d’aller regarder de l’autre côté.

    Je n’ai jamais vécu en Algérie.
    Mais, moi aussi , il m’arrive des larmes chaque fois que je vois dans le monde des hommes qui se déchirent et s’entre- tuent .

  12. même avec des fenêtres ou des portes , un mur reste un mur !
    nous aurons donc une planète pleine de murs …sympa!

  13. um mur pour se protéger ,
    un mur pour se défendre,
    un mur pour attaquer ,
    un mur pour séparer ,
    un mur pour se souvenir,
    un mur pour pas oublier bravo l’imagination !

  14. Les hommes, ça aime bien les murs…Quand c’est pas pour enfermer quelque-chose ou quelqu’un, c’est pour ne pas oublier qu’on a enfermé quelque-chose ou quelqu’un.

  15. @Lucifer,n’as tu pas ete conçu derriere un mur?et puis un jour tu as franchi la porte.Voila, c’est pas plus complique que ça.Ne melangeons pas tout.Ce que je voulais dire n’a rien a voir avec les murs dont tu parles.

  16. Si je me souviens bien, la Guerre d’ algérie était considérée comme « maintient de l’ordre » tous les morts étaient donc français. L’ état contre ses citoyens.
    Un « mai 68 » mortel celui là dés 58 et pour plusieursannées.

  17. Ceux qui n’aiment pas les murs de la mémoire devraient exposer leur sentiment au mémorial de la shoah.

  18. Disont que le mémorial de la Shoah ne présente pas une vision parcellaire et partisane -sauf pour les négationnistes- de l’ Histoire ; au contraire de ce mur de l’ OAS …

  19. Dans le nouveau musée de Yad Vashem, ils ont ‘cassé’ les murs et mis des photos et des vidéos, comme des fenêtres … vers le passé et les hommes.
    Et pour le ‘Hall of names’, le mur est circulaire, avec une coupole, ouverte vers la lumière.
    Evidemment, on est loin de tout ça en France …

  20. Un mur de la Mémoire pour chaque camp se faisant face? D’accord , mais avec quelques meurtrières et mâchicoulis voire des barbelés et un mirador .Connaissant les Homme, on ne saurait jamais être trop prudents.