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UN PHOTOGRAPHE PREND LA RUE

Publié le | par

MAI 68

Ils y croient encore! À l’occasion de notre reportage sur une exposition de photos de 68, des vieux révolutionnaires pensent que ça va pêter, aux États-Unis, comme en France « d’ici 2 ans ».

Jean-Claude Seine avait 24 ans en 1968 : armé de son « caillou » à lui, il photographie le mois de mai. 40 ans plus tard, ses instantanés sont exposés dans les rues de Paris. Promenade en image noir & blanc avec le reporter-photographe et évocation de ce passé mythique…

piquet de grève à l’usine gaubin-daude d’Asnières

Son caillou à lui, c’est l’objectif de son Nikon F1. Il suit à l’époque les semaines chaudes de mobilisation sociale et politique. jean-Claude Seine est révolutionnaire. Il y croit, quand il photographie les étudiants, les barricades, la rue, les ouvriers, les usines. Et aujourd’hui il y croit toujours. Ses clichés sont visibles sur les murs de la rue Barbet, dans le 7 ème arrondissement – l’expo est organisée par le Conseil Général d’Ile de France et va durer 15 jours…

Voici un extrait d’un beau texte de Jean-Claude Seine, sur 68…


« 
Des logements avec le gaz à l’étage. La salle de bain.
Une dauphine.
Une tente de camping, ou une « chose » presque inaccessible ; une caravane, de quoi occuper un coin de plage en charentaises sous un ciel bleu. Bon ! Pas de quoi en principe, faire une révolution.
L’ouvrier français a un naturel généreux.
Depuis la révolution, il défend toujours les plus pauvres que lui, c’est un partageux ; la liberté pour le monde le hante !
Bref, il ne rechigne pas à faire grève pour la paix en Algérie, contre la guerre au Vietnam, il défend toutes les causes libertaires, même lointaines et surtout on ne touche pas à son bébé, la REPUBLIQUE – Le gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple.
Sourire ou gauloise collée à la lèvre. Bleu de chauffe et godasses de sécurité aux pieds.
(…) »

Jean-Claude SEINE

La suite du texte sur le blog de Jean-Claude Seine.




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Les commentaires (45)

  1. Messieurs de la rédaction soyez gentil rendez ses 10 ans a mon père ! 1968 c’était il à 40 ans… pas 50…

    Merci pour tout !

  2. Les photos sont superbes, pour la bande son, à ceux qui veulent se mettre ou se remettre dans l’ambiance je conseille « 1968-2008 N’EFFACEZ PAS NOS TRACES », classiques de 68 et nouvel album de Dominique Grange dans un album illustré par Tardi. Prix non prolétarien mais pas excessif:19€.

  3. Je vais peut être arriver à en passer une version d’époque sur ma signature parce que dans le corps du message ça bloque. Cruel diléme, la quelle choisir…Allez, la plus « bath » bien sûr, c’est ce qu’on disait à l’époque, non?

  4. juste pour vous exprimer mon interêt et mon assiduité à la télé libre, espérant qu’elle ne versera pas dans un amas de segolisme sirupeux.
    Comptant sur l’esprit libre et alternatif de l’équipe de la télé libre

  5. Très joli reportage, l’un des plus érotisés
    de la télé libre.
    Soleil, JPL est tout guilleret, le chanteur d’Opéra
    improbable, le reste n’est que pur plaisir et désir;
    évoquations heureuses d’un instant.
    Mais tout de même, la liberté est une noble quête,
    la lutte n’est qu’un moyen.

  6. Je suis convaincu qu’il y a un moyen de renverser la situation actuelle du monde, qui tourne mal à cause des mêmes raisons, sur tous les continents.
    Je ne sais pas si la solution est dans la rue. Et c’est en écrivant tout juste cette phrase que j’en suis finalement convaincu (que c’est bien dans la rue et par la rue que se trouve la solution).
    Elle -la rue- nous semble sans doute aujourd’hui dérisoire, les manifs d’une petite partie de la population sur un sujet précis sont souvent perçues par le reste de la population comme quelque chose d’éphémère (ce qui est réel) et finalement un peu pittoresque, un truc pour se faire plaisir (à tort). Et pourquoi? Parce que nous sommes convaincu que la liberté d’expression se suffit à elle-même et qu’elle est capable de changer les choses. Ce qui n’est pas le cas. C’est sans doute ce qui manquait en 68, mais j’y reviendrai plus tard.
    Même pour les organisations la fin n’est pas dans la manifestation elle-même, le but pour elles étant de « négocier », donc d’être éventuellement en force pour le faire. Mais cela reste de la négociation.
    Or, si le but qui devrait être celui de tout citoyen est de changer la donne, la fin n’est pas la négociation (qui est une modification des conséquences de la donne, pas un changement de celle-ci) mais la lutte (comme le dit très bien Mr Seine.) qui doit effacer la donne existante pour en recréer une nouvelle sur de nouvelles bases.
    J’en reviens à ce que je disais quand je parlais de ce qui manquait peut-être à mai 68.
    Avant cet évènement, la société française était fermée, l’échange des idées avait bien sûr lieu, mais ni à l’échelle d’aujourd’hui, ni avec le recul que l’on a sur l’échec du communisme et la violence du capitalisme (violence du communisme aussi, mais dans ce qu’en ont fait les régimes totalitaires, alors que le capitalisme est violent de part son idéologie même.)
    Mai 68 a été un vent de contestation en bloc face à cette société fermée, et peu importe ce qui allait être écrit ensuite (en cas de victoire), on se disait même qu’il ne fallait plutôt rien écrire du tout et que la Liberté se ferait d’elle-même.
    C’est là que je crois que ce qui manquait à Mai 68, ça aura été une « préparation de l’après ». On a cru qu’il fallait juste s’opposer à la loi, aux règles établies, à l’autorité, à la morale… C’est ce qui a été son erreur, la loi peut effectivement être mauvaise (comme toutes celles que les néo-conservateurs libéraux mettent en place) mais le but est de lui donner le rôle de protectrice et d’émancipatrice.

    En revanche, dans notre situation actuelle, nous sommes convaincu que le seul fait de savoir, ou d’imaginer le monde que l’on voudrait, protégeant le plus faible, mettant l’accent sur la citoyenneté, sur le partage des richesses, sur l’environnement, sur les divers modes de vie et les diverses cultures à respecter, sur une culture riche et non appauvrie par la standardisation, etc… suffira à changer les choses.
    On avance un peu plus lorsqu’on se dit que chaque pensée ou « groupe de pensée » (alter-mondialiste, collectifs de défense des sans-papiers, collectifs anti-pub, communiste révolutionnaire, et je ne saurai les citer tous) doit se mélanger et communiquer avec les autres groupes.
    Là où ça devient difficile c’est la façon de mettre en actes les paroles qui se rejoignent alors… Elire Ségolène Royal ou tout autre socio-démocrate… on serait très très très loin du compte, Elire Besancenot, ce serait évisemment très réducteur et sans doute inefficace (car une fois au pouvoir…?), intégrer la proportionnelle à l’ Assemblée… on rajoute des têtes et continue comme en l’an 40.
    Et c’est là que l’idée qui nous manque quand on se dit « mais qu’est-ce qu’on peut bien faire? » « On peut rien faire seul » c’est tou simplement l’idée de sortir de sa maison et de tout arrêter, de lever le bras et d’aller dans la rue. De faire de la rue et de la manifestation (à la Mai 68 j’entends) une fin en soi (puisque nous savons aujourd’hui que nous n’en resterons pas là en cas de victoire), un but. Il faut pousser le peuple à se réveiller et à se mettre en branle.
    Il faut donc, tout en continuant à réfléchir à l’après, commencer le présent. et ce non pas en réaction à chaque passage télé de Sarko ou à chaque nouvelle loi qu’il nous sort, mais sur une seule et même idée, commune non seulement à tous les Français, mais à toute l’Humanité. Cette idée à laquelle pensent la ménagère de moins de 50 ans, le jeune lycéen bcbg, la ptite « racaille » de cité, le rappeur talentueux, le chanteur d’opéra, l’ouvrier aux mains durcies, le cadre aux mains blanches, l’homme politique plein de remords, le journaliste citoyen, l’artiste engagé ou pas, le policier en faction, le commercial qui veut niquer tout le monde parce que lui-même a souffert, le directeur de prison qui cauchemarde la nuit, le prisonnier privé de Soleil, l’enfant qui imagine, le consommateur qui veut vivre mieux et qui sent que ce n’est pas dans prochain achat qu’il trouvera le bonheur mais qu’il s’en approchera peut-être… Cette idée à laquelle pense tout-être humain lorsqu’il se dit que quelque chose ne tourne pas rond. Il est possible de réveiller en chacun de nous et dans le coeur de chacun de ceux qui nous entourent ce petit pincement qui nous dit que nous valons mieux, en tant que simple être humain, que ce que le monde (organisé par un petit nombre, et par nous-même, et par nous tous qui suivons sans broncher) fait de nous.
    Cette idée qui a un jour pris vie dans chacun de nous doit grandir, nous devons nous forcer les uns les autres à la faire grandir, en nous-même et en l’autre. Si elle n’a jamais traverser la pensée d’un homme, il faut lui la souffler et souffler ensuite pour faire grandir le brasier.
    Nous valons mieux que ce que le monde fait de nous, je vaux mieux que ce que je fais de moi-même, l’autre vaux bien mieux que ce que je fais de lui, …
    En mettant bien sûr au centre de tout l’éthique, c’est-à-dire l’amour.

    Je m’invite donc dès aujourd’hui et j’invite chacun à pousser le peuple au réveil par cette idée qui nous est commune à tous.

    Mai 68 n’est pas à commémorer, il est à recommencer et cette fois à finir!

  7. ouaah… quel lyrisme ! Merci, hervé….ça fait du bien de retrouver ici l’esprit de 68 intact, et toujours prêt à souffler sur nos petits brasiers de l’âme…
    Ca me rappelle aussi ce slogan qui circulait un peu partout, en provenance de Berkeley – il me semble :
     » Si tu veux changer le monde, change d’abord TON esprit ! « 

  8. Putain, c’est beau ce que tu dis Hervé.

    Et foutrement vrai!

    Je discuterais juste sur un point, il n’y a pas 36 manières de changer le monde.
    Soit par la « force » le réveil du peuple, sa prise de conscience collective, puis son union.
    Soit en se servant du système comme on peut le mieux l’utiliser pour mieux le renverser, Besancenot au pouvoir ce n’est pas impossible je pense et ca ne serait pas forcement un échec.
    Suffit qu’il applique ce qu’il(s) a(ont) prévus, le plus rapidement possible, et il ne devrait y avoir de problème.
    Surtout que nous serions là pour le lui (leur) (nous) rappeler.

    Certes une belle lutte unis aurait peut être plus de gueule, mais une belle fête unis l’est bien également :) .
    (la lutte permet peut etre et est aussi le résultat de la fameuse prise de conscience/réveil dont on parle, là est peut etre la grande différence, qui est ma fois tres importante)
    Alors je ne sais pas, on verra bien comment cela se passe.

    Mais oui, allons y !
    Terminons ce qui fut commencer en ce mai de 68 !

  9. @Pseudo. Je suis tout à fait d’accord avec toi sur une élection possible d’Olivier à la tête de notre pays, je suis d’ailleurs un soutien assuré du nouveau parti anti-capitaliste qu’il veut mettre en place.
    Après, si c’est dans le cadre des institutions actuelles, j’ai peur qu’il se retrouve bien seul face au bipartisme qui règne sur ce pays. A moins que le peuple, convaincu par une campagne présidentielle (dont il faudra alors qu’elle soit vraiment puissante face à la droite et aux socialistes), ne donne une majorité écrasante à son nouveau parti…
    Et encore, un seul parti au pouvoir, dans le cadre de nos institutions, je ne sais pas ce que ça peut donner.
    Par contre, s’il arrive au pouvoir et qu’il met en place des Etats Generaux pour refonder une République digne de ce nom (ce serait marrant venant d’un communiste révolutionnaire), à ce moment là, il y aurait vraiment une chance pour commencer à faire tourner le monde dans l’autre sens (le bon cette fois), en prenant en compte chaque « groupe d’idée » (dont je parlais tout à l’heur quand je me suis envolé).
    Ceci éviterait aussi par la même occasion une vision trop réductrice de la politique à mettre en place (uniquement basée sur un anti-capitalisme, qui comme son nom l’indique se pose contre quelque chose… or un pouvoir ne s’exerce pas Contre mais Pour, et pour construire)…
    Mmmm je crois que je vais aller reposer mes méninges, la nuit porte conseil et vu que je passe mes nuits sur La télé Libre, sur le site de la LCR, sur le Sarkophage et autres bouffées de démocraties, je n’ai plus beaucoup de conseils et je risque d’en donner de mauvais…. D’ailleurs comme disait Brel, « tais-toi donc Grand Jacques ».
    Bonne nuit les amis, bonjour au prochain!

  10. Ceci dit encore une chose… Là je ne risque pas de me tromper puisque c’est ce cher Ghandi qui disait cela:

    « L’esprit de la démocratie n’est pas une chose mécanique qui peut être ajustée par l’abolition des formes. Il nécessite un changement dans le coeur. »

  11. Yup.

    Je suis bien d’accord.

    A priori les idée « pour » âpres les « contre » ne manque pas, et puis il suffirait de demander au peuple pour en récolter :) .

    Bon aller.

    Bonne nuit donc.

  12. Reportage assez conventionnel au début qui vire à la rencontre fortuite et à la convergence des souvenirs… La présence de cette américaine et du chanteur d’opéra démontre bien qu’une exposition dans la rue est un moment de rencontre et de partage.
    Sinon, je salue ici le texte d’Hervé. Je pense moi aussi que la vrai démocratie ne s’exprime pas par les urnes mais par la rue. Les urnes élisent un représentant sur la foi de ses promesses, mais la rue reste souveraine et se réserve le droit de renier le choix des urnes. C’est ce que l’on appelle une révolution.
    Révolution. Un mot que nos détracteurs ont beau jeu de rattacher à la mouvance trotskiste et à l’expérience communiste et son cortège de malheur. Mais la révolution, celle qui est dans le cœur de chaque français un peu conscient, et non pas avachi sur son canapé à gober TF1, c’est celle de 1789. C’est le changement radical, la roue qui tourne. C’est comme au tarot, ou la treizième carte représente la mort. Elle fait peur cette carte, mais pourtant si elle représente la fin de quelque chose, elle est aussi le synonyme du début d’une autre.

    @Aslan. Génial ton lien vers les chansons !
    Ps : Vive le Nikon F1, le meilleur, le plus fidele ! Le mien m’a suivit pendant 20 ans. L’avènement du numérique l’a confiné dans son sac au fond d’un placard… (Et je ne fais plus d’aussi bonnes photos…)

  13. Les manifestations, les pétitions et les grèves ont succédé aux pavés, c’est la preuve d’une certaine maturité de notre société …
    Que dire de la Somalie ou du Liban qui reste dans les profondeurs du misérabilisme..

  14. Maturité de notre société, surtout que notre société pouvait mieux vivre et mieux être, avec de meilleures décisions politiques depuis 30 ans, moins de pillages, moins de chomages et moins d’inégalités ….

  15. Il me semble vous avoir vu hier soir dans le doc sur mai 68 sur canal, M. Hervé Le Goff, et vous lire est tout aussi revigorant que vous entendre et vous voir. Et c’est pour toutes ces raisons que le 22, tout le monde dans la rue!!

    Hier, j’ai entendu M. Sarkozy déclarer « que 12 pays européens avaient le plein emploi… » dans un petit flash illustratif pour un débat dans « n’ayons pas peur des mots » sur i-télé: eh bien, malgré la présence du directeur de libé, PERSONNE n’a jugé bon de s’insurger en dénonçant un pareil mensonge… AUCUN PAYS EUROPEEN N’A LE PLEIN EMPLOI, EVIDEMMENT!!! le plein emploi, seul l’URSS s’en est prévalu…je vous passe les techniques sophistiquées pour faire baisser le nombre de chômeurs (être déclaré inapte au travail, par ex, comme en GB ou au Pays Bas, ne compter qu’une catégorie sur 6 comme en France, etc…). chose intéressante, il y a deux ans, alors que la GB affichait un chômage à 4.7% il me semble, 16% des enfants scolarisés avaient leur deux parents sans emploi. De plus, il y a une différence entre être travailleur précaire et être cadre au chômage!! Je crois que le chiffre dont on devrait parler le plus, c’est le nombre croissant de gens aux revenus insuffisants… car il est là le problème qui risque de coûter cher au nanoprésident!

  16. A part le photographe qui est pret a remettre ça l’americaine et le chanteur d’opera n’ont pas grand chose a raconter .

  17. Évidemment, il fallait que mon père se retrouve dans le reportage le plus déluré de la télélibre !

    Vraiment mignon et plein d’affection ce petit reportage. Pour ma part c’est un peu ce que j’attends des WebTV, un peu d’originalité, de fraîcheur, un ton décalé et des gens qu’on ne laisserait pas s’exprimer d’ordinaire à la télévision.

    J’adore le principe des points rouges également. Continuez comme ça et j’achète une casquette (rires).

  18. Voici le texte complet qui accompagne mes photos sur mon site1. LE GRAND ORDINAIRE DE LA CLASSE OUVRIERE

    METRO BOULOT DODO

    Avant 1968 le métro boulot dodo résume assez bien les jours de l’existence de la classe ouvrière. Ajoutons les CONGES PAYES et le tableau de la France laborieuse de DE GAULE est brossé.
    Oui mais !
    N’en déplaise à ceux qui considèrent les ouvriers comme du bétail à traire, il faut tenir compte
    des LUTTES OUVRIERES
    Elles sont récurrentes, toutes simples, ma foi de bon sens, surtout en pleine croissance.
    En vrac :
    Travailler un peu moins (40 heures) le 48 heures et plus s’appliquait dans de nombreuses usines.
    Des conditions décentes de travail.
    Un peu plus d’argent à la fin du mois.
    Des logements avec le gaz à l’étage. La salle de bain.
    Une dauphine.
    Une tente de camping, ou une « chose » presque inaccessible ; une caravane, de quoi occuper un coin de plage en charentaises sous un ciel bleu. Bon ! Pas de quoi en principe, faire une révolution.
    L’ouvrier français a un naturel généreux.
    Depuis la révolution, il défend toujours les plus pauvres que lui, c’est un partageux ; la liberté pour le monde le hante !
    Bref, il ne rechigne pas à faire grève pour la paix en Algérie, contre la guerre au Vietnam, il défend toutes les causes libertaires, même lointaines et surtout on ne touche pas à son bébé, la REPUBLIQUE – Le gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple.
    Sourire ou gauloise collée à la lèvre. Bleu de chauffe et godasses de sécurité aux pieds.
    Pas très rock ‘n roll’, il bosse, il ne rechigne jamais à la tâche, il assume sa condition d’exploité.
    Dans ces années des trente glorieuses le travail ne manque pas.
    Les patrons importent par cargos de la main-d’œuvre de l’autre coté de la Méditerranée. Algériens, marocains, tunisiens arrivent par milliers. La gare de Lyon déverse toutes les nuits ces paysans à la recherche d’un peu plus d’argent pour nourrir la famille restée au bled. Ils s’entassent dans des bidonvilles comme leurs frères portugais. Ca tourne ! L Elles ont souvent l’obligation de céder aux avances des petits chefs pour une petite « dérogation ». Pour la promesse d’une promo ou la bienveillance du chef d’équipe, le regard ailleurs quand les membres ne répondent plus ou si peu.
    Le tableau n’est pas exhaustif malheureusement. Et les jeunes ?
    Les jeunes, ils bossent comme les parents, le samedi soir, le bal, le yé- yé, la drague.
    Le dimanche, le repas de famille.
    Le jeune ouvrier s’emmerde, la jeune ouvrière aussi, elle attend le prince charmant.La vie proposée, ils, elles la vivent tous les jours, c’est pas le pied !

    Et l’ascenseur social républicain ?
    Oh si peu ! 2 à 3% d’enfants d’ouvrier arrivent à l’université.
    En ces années 60, de nouveaux produits captifs apparaissent : le transistor, le tourne- disque, le 45 tours, la vespa, les Levis…
    La vie est belle, les filles sont jolies à croquer, une envie d’acheter taraude ces jeunes prolétaires.
    J’achète donc je suis. Une consommation de masse, le nouvel opium du peuple s’installe.Tout roule et parait sans faille.

    e couple patron/ouvrier fonctionne, chacun a besoin de l’autre, l’augmentation de salaire arrachée par la grève est le corollaire du duel accepté « capital/travail ». A l’atelier, au bureau, les petits chefs sont importants. Le patron reconnaissant les différencie. La blouse blanche ou le costard-cravate déambule dans les allées, le chrono à la main, l’avertissement dans la poche pour le syndicaliste.
    Le chefaillon est positif, toujours prêt à donner une promo pour le type inconscient, exploseur de cadence. La récompense contre la dénonciation se pratique volontiers.
    Oh ! Les ouvrières ça existe ?
    Oui. Elles arrivent ! Toujours en courant, déjà fatiguées, les petits matins pour elles c’est la galère. Je résume : la veille, après le travail, les momes, ses questions, ses devoirs à surveiller,la mauvaise note à gérer, le dîner à préparer, la vaisselle à faire, le lavage des fringues, les raccommodages, le repassage toujours remis au lendemain.
    Les moments de repos sont rares.
    Enfin le soir tombé, devant Léon Zitrone à la télé, elles partent dans des rêves de princesses.
    Pas pour longtemps, le lit conjugal attend. D’accord ou pas, son homme la force avec amour mais il ne comprend pas si elle se refuse.
    Les pauvres !
    La première aliénation pour elles est domestique.
    Revenons aux petits matins, surtout ne pas rater le car.
    La deuxième aliénation : Le boulot. Les 9 heures à faire comme son homme. Pas de remise de peine pour les femmes.
    A l’usine, les collègues ne sont pas toujours solidaires, les blagues vaseuses circulent, au choix : la pincette, la tape sur le cul, le rentre dedans et la proposition ultime !
    Stop ! Nous allons parler de la troisième peine (je n’ose pas écrire aliénation), celle dont elles ne parlent jamais – l’analyse n’existe pas dans la classe ouvrière –
    1967 un philosophe belge écrit
    Nous ne voulons pas d’un monde où la certitude de ne pas mourir de faim s’échange contre le risque de mourir d’ennui.
    Cette phrase tirée de l’introduction du Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations de Raoul Vaneigem va faire son nid. 1967 les prémices d’une future année pas comme les autres planent. Les étudiants râlent. En Mars à Nanterre une poignée d’étudiants occupe la cité des filles. Ils veulent absolument la mixité dans les cités U.
    Y en a marre les filles d’un coté, les garçons de l’autre.
    A 20 ans ça pose problème !
    Les jeunes ouvriers râlent.Ils veulent plus de place au sein de l’usine, du syndicat.Beaucoup de grèves revendicatives se déclenchent.
    Les possibilités d’avancement sont très lentes. Les vieux tiennent la place.
    C’est l’année de la création de l’ANPE La France connaît ses premiers chômeurs.
    La CGT annonce l’organisation d’une rencontre débat avec sa jeunesse.Un hasard ?

    LES JOURS DE MAI
    1968 le printemps arrive avec son cortège d’espérances.Les étudiants continuent de râler. En Mars ils remettent le couvert avec les cités des filles. Pas de ségrégation ! A Nanterre se crée le mouvement du 22 MARS.
    L’acte fondateur : Une histoire de filles !
    En mai fais ce qu’il te plait !
    A Paris, les étudiants manifestent, décident de fermer les facs, ils réclament TOUT !
    Le pouvoir ne veut rien savoir, il ne donne RIEN, envoie les CRS.
    Dégagez moi les universités, ce n’est pas un terrain de jeu pour « hooligans ».

  19. LA SUITE A Nantes le 14 Mai les employés de SUD AVIATION votent la grève générale et occupent l’usine contre la misère, le chômage, les licenciements, les bas salaires, la répression, pour les libertés syndicales. Ca se gâte.
    La grève s’installe.
    A Paris, les gavroches érudits du quartier latin déshabillent les rues. Les pavés ont des ailes, Les barricades fleurissent.
    C’est toujours comme ça à Paris.
    1648-1789-1830-1848-1871-1914-1944-1968 pour preuves de l’importance de cette maladie « démonter les rues ». A croire que c’est génétique. Les grandes phrases de la vie couvrent les murs de la capitale :
    Sous les pavés la plage Il est interdit d’interdire Cours camarade, le vieux monde est derrière toi.
    Les usines aux ouvriers
    Prenez vos désirs pour la réalité
    Le patron a besoin de toi, tu n’as pas besoin de lui
    Le réveil sonne : PREMIÈRE humiliation de la journée !
    Depuis 1936, j’ai lutté pour les augmentations de salaire. Mon père avant moi a lutté pour les augmentations de salaire. Maintenant j’ai une télé, un frigo, un camping- car. Et cependant, j’ai toujours vécu la vie d’un con. Ne négociez pas avec les patrons. Abolissez-les. LE PROLETAIRE PASSE DU SILENCE A LA PAROLE
    Le 13 mai la grève générale est déclarée
    Cette année-là, le printemps est particulièrement ensoleillé, les terrasses des cafés sont pleines, on y refait le monde de table en table, entre deux A.G.
    Les usines vides deviennent le refuge des rouges queues, l’herbe perce le macadam, quelques violettes se disputent l’humus d’entre deux rails muets.
    Le silence s’écoute! sauf aux piquets de grève, la parole libérée prend du sens.
    On se parle, on échange, on s’embrasse, on n’en revient pas et on décide un monde meilleur.
    Bref !ça ressemble à un film de R .CLAIR ou de J. RENOIR.
    Halte à la répression ! Vive l’unité des travailleurs et des étudiants
    De la République à Denfert-Rochereau, main dans la main :
    Ils sont 800 000 à crier ‘ SOLIDARITE’
    Le17 mai, 25 000 salariés de Renault Billancourt sur l’île Seguin, votent à main levée l’occupation de l’entreprise. Cette démonstration de force siffle le départ des grèves massives sur tout le territoire.Les ouvriers, les employés découvrent ce qu’ils ne devraient jamais oublier : solidaires, unis, ils peuvent changer leurs conditions.
    En province, dans des recoins inattendus de la république, la grève avec occupation règne.
    Le paquebot FRANCE en vue de Southampton fait demi tour, rentre au port du Havre. Les marins, le personnel de bord, tous en grève décident l’occupation du navire à quai.
    Sur un chantier à Paris, un jeune ouvrier, unique employé d’une petite entreprise de chauffage, s’assoit sur un tabouret et déclare qu’il fait grève. Son patron désemparé appelle les flics.
    Un car de police arrive, un brigadier avec quatre hommes en tenue de rigueur débarquent précipitamment, prêts à en découdre.
    Imaginez la scène : Un homme assis sagement sur un tabouret occupant à lui seul le chantier .Une occupation massive, un désordre, une séquestration ?
    A Amiens, sur le bord de la route, devant l’entrée de l’usine Optalix, des ouvrières assises dans l’herbe pique-niquent, le bonheur transforme ces femmes toutes simples. Elles se sont mises en grève toutes seules. Elles gardent ! Cette usine leur appartient pour la première fois.Elles attendent un syndicaliste pour formaliser leurs revendications.
    Boulogne-sur-mer. Les usines en grève se touchent. Les employés des usines Corbec, Pujol et Dhiers organisent des matches de foot sur macadam. En face, les ouvriers de la maison Constant non grévistes regardent à l’envie.
    La discussion s’engage, ils aimeraient bien arrêter le travail mais le patron menace de les virer. Une solution est trouvée. La clameur de 300 grévistes chantant l’Internationale, bardés de banderoles, de drapeaux écarlates, envoyés en renfort de Boulogne envahissent la zone industrielle. Le patron cède. Les 40 prolos de sa boite peuvent participer au tournoi de foot.
    L’histoire ne dit pas qui a gagné.
    Carton rouge et drapeau rouge à la fédération française de football. Au petit matin, des journalistes sportifs accompagnés d’un joueur du RED STAR occupent les bureaux des F F F. Le seul moyen de consulter une gestion déjà contestable !
    Dans la foulée, la fin de l’esclavage des joueurs pros.
    Le 17 à Rhône-Poulenc de Saint-Fons l’occupation du site décidée, les prolos s’organisent :
    Une belle chicane de fûts cerclés remplis d’eau devant le portail, les lances à incendie mises en batterie, les équipes de surveillance formées, les consignes de sécurité données, prudence oblige !
    La partie de boule peut commencer.
    La cloche de la cantine en grève sonne, les cuisiniers grévistes se réquisitionnent.
    Il faut nourrir le piquet de grève !
    Les journées sont longues à Rhône-Poulenc. Entre les assemblées générales matin et soir, la sécurité de l’usine, la pétanque, les concerts, les rencontres débats sur la culture.
    On ne chôme pas, et la culture ça libère! Les jours passent. La France attend avec ses 9 millions de grévistes.Le pouvoir et les patrons sont inquiets devant l’ampleur du mouvement.
    Les syndicats demandent l’ouverture d’une négociation générale.
    Le 25 mai le grand jour arrive, rue de grenelle, le ministère des affaires sociales ouvre ses portes en grande pompe.
    ‘Ya’ du beau linge : le CNPF les PME, la CGT, la CFDT, FO, CGC, CFTC, la FEN, tout ce monde a un objectif : trouver un accord imposé par la grève : Une plus juste rémunération du travail dans la reconnaissance et l’amélioration de la condition ouvrière.
    Le respect en plus, SVP !
    Ca discute dur !
    Le 27mai un procès-verbal sanctionne les discutions il s’appellera « le constat de grenelle »
    On consulte la base, elle rechigne, elle continue le combat. Les négociations sont difficiles.
    Les cheminées, les machines délaissées n’en finissent pas d’être inutiles.
    Le 29 mai, le général De Gaulle quitte Paris pour Baden-Baden .Un vieux camarade, le général Massu l’accueille, le petit doigt sur la couture. Ils envisagent quoi ? Nous ne le savons toujours pas ! Le lendemain, le général revient, convoque son 1er ministre Georges Pompidou, dissout le gouvernement, en forme un autre.
    Le parti gaulliste organise une manifestation monstre sur les Champs-Elysées.
    La bourgeoise crie ‘Non à l’anarchie’ et envahit les salons de thé.
    L’ouvrière de sa banlieue répond haut et fort ‘Des sous Charlot’ et renforce le piquet de grève.
    Début Juin., les discussions battent leur plein pour arracher du bonus au constat de grenelle, des accords se réalisent sur beaucoup de revendications. Dans ce ciel bleu, un gros nuage bien noir persiste .Le patronat de la métallurgie traîne les pieds, refuse de céder aux demandes des metallos.
    Le 7 juin la police intervient à Renault- Flins.
    Le lendemain, la solidarité s’organise à la Régie, des manifestations importantes déferlent des usines, les étudiants solidaires guerroient avec les CRS.
    Le10 juin, un jeune lycéen, Gilles Tautin meurt à Flins. Le quartier latin s’enflamme, la police charge, on compte une centaine de blessés.
    Le 11juin chez Peugeot à Montbéliard la police « nettoie » les usines. Le choc est violent, deux ouvriers meurent.
    Jean Beylot 24 ans est tué par balles ; Henri Blanchet touché par une grenade offensive s’écroule ; le 13 il succombe.
    TROIS MORTS, le bilan est lourd, la France du travail, des facultés, des quartiers populaires pleure, crie sa colère.
    Le 12 juin la police évacue les usines de Renault Flins et de Peugeot Montbéliard. La discussion reprend, des accords jugés positifs sont réalisés.
    Le17/18/19 juin les ouvriers de Renault, Peugeot, Berliet, reprennent le travail.Le 30 juin, Usinor Dunkerque, Caterpillard et Paris- Rhône ouvrent leurs portes, les derniers grévistes retrouvent le chemin du travail.

    Trois exemples de la nécessité de ce mouvement :
    Les 40 heures pour tout le monde.
    Les libertés syndicales ( le droit et les moyens d’exercer une activité syndicale à l’intérieur de l’entreprise.)
    Le bulletin de salaire d’un employé :
    mai 68 – 918,69 Francs-
    décembre 68 -1845,37 Francs – Bon ! Les vacances arrivent. Le plein de la dauphine. La tente de camping sur le toit, direction la côte. Au choix : la Côte d’Azur, là, on a l’impression d’être riche.Ou, de l’autre coté du Rhône, dans des bidonvilles de toile de Sète à Argelès. Le prolétaire devant son verre de Pastis savoure sa victoire.

    LE RETOUR DE MANIVELLE

    Les patrons ne cèdent que sous la contrainte. Ne l’oubliez jamais ! Dans les années suivantes, le CNPF s’interroge sur les dégâts de ce Mai.
    Il trouve la parade aux acquis de la classe ouvrière : L’ouverture des frontières, la délocalisation des entreprises et l’ultime argument, un capitalisme mijoté.
    LA MONDIALISATION.
    Les héritiers du Comité des Forges ne prennent jamais de vacances quand il s’agit d’exploiter la « masse salariale ». Ils s’organisent, avec l’Europe l’argent circule vite, les usines jouent à saute- mouton par dessus les frontières.
    Le chantage au travail devient une pratique courante, l’intérimaire, le précaire, le travailleur clandestin envahit les ateliers.
    La concurrence enchaîne le prolo à sa condition d’ouvrier jetable 1million, 2millions, 3millions de chômeurs.
    L’exode des usines françaises commence et
    devient permanent, devant les bureaux de chômage les queues sont aussi permanentes !
    Les friches industrielles s’ouvrent comme des chancres ici et là, montrant les entrailles inertes de notre industrie, parfois il suffit de brancher l’électricité et hop, tout marche!
    Le prolétaire en rêve, comme Cendrillon avec sa citrouille.
    Les solidarités se brisent, le sauve qui peut individuel redevient souvent la règle.
    La France ouvrière court à la recherche de l’emploi.
    La misère s’installe dans les régions sinistrées, le pouvoir silencieux , renvoie la responsabilité aux industriels.
    Les patrons gênés se disent impuissants devant la mondialisation.
    C’est le Graal du capital.
    Faut bien comprendre que le Graal est avant tout un contenant ; à chaque patron de l’emplir du « Sang de l’exploité de son choix », pour le transformer en un contenu divin. ‘L’ARGENT’.
    Mais il en reste des travailleurs chez nous!
    Oui. Traumatisés, ils vont travailler, la peur au ventre, le fantôme d’un chômeur les accompagne toujours. Ils vivent cela comme une fatalité.
    En silence, ils acceptent tout et parfois n’importe quoi pour sauver leur emploi. L’avenir pour eux ne s’imagine pas. Le DRH veille à l’ajustement de l’homme au rendement du capital. Le pouvoir complice sert de soupape de sécurité, il brasse de l’air, parle de la liberté du travail, de la nécessité de s’adapter, pour devenir travailleur pauvre , retraité avant l’age , SDF ? Le patron conscient a décidé de les gratifier.
    Non pas d’une augmentation de salaire mais
    D’une augmentation positive du sens de sa qualification. Fallait y penser ! Exemples : En recherche d’un emploi (chômeur) Opérateur sur machine numérique (O.Q) Agent de production (O.S) Technicien de surface (balayeur) Paysagiste (jardinier) Moniteur (chef) Agent d’ambiance (animateur) Médiateur de cité (flic)

    Alors que faut-il faire ?

    Ou tu fais comme on te le dit : bosse, consomme et regarde la télé
    Ou du passé tu fais table pleine et tu inventes ton avenir

    Jean-Claude SEINE

  20. VRAIMENT LA SUITE! A Nantes le 14 Mai les employés de SUD AVIATION votent la grève générale et occupent l’usine contre la misère, le chômage, les licenciements, les bas salaires, la répression, pour les libertés syndicales. Ca se gâte.
    La grève s’installe.
    A Paris, les gavroches érudits du quartier latin déshabillent les rues. Les pavés ont des ailes,
    Les barricades fleurissent.
    C’est toujours comme ça à Paris.
    1648-1789-1830-1848-1871-1914-1944-1968 pour preuves de l’importance de cette maladie « démonter les rues ». A croire que c’est génétique. Les grandes phrases de la vie couvrent les murs de la capitale :
    Sous les pavés la plage Il est interdit d’interdire cours camarade, le vieux monde est derrière toi.
    Les usines aux ouvriers
    Prenez vos désirs pour la réalité
    Le patron a besoin de toi, tu n’as pas besoin de lui
    Le réveil sonne : PREMIÈRE humiliation de la journée !
    Depuis 1936, j’ai lutté pour les augmentations de salaire. Mon père avant moi a lutté pour les augmentations de salaire. Maintenant j’ai une télé, un frigo, un camping- car. Et cependant, j’ai toujours vécu la vie d’un con. Ne négociez pas avec les patrons. Abolissez-les.

    LE PROLETAIRE PASSE DU SILENCE A LA PAROLE
    Le 13 mai la grève générale est déclarée
    Cette année-là, le printemps est particulièrement ensoleillé, les terrasses des cafés sont pleines, on y refait le monde de table en table, entre deux A.G.
    Les usines vides deviennent le refuge des rouges queues, l’herbe perce le macadam, quelques violettes se disputent l’humus d’entre deux rails muets.
    Le silence s’écoute! sauf aux piquets de grève, la parole libérée prend du sens.
    On se parle, on échange, on s’embrasse, on n’en revient pas et on décide un monde meilleur.
    Bref !ça ressemble à un film de R .CLAIR ou de J. RENOIR.
    Halte à la répression ! Vive l’unité des travailleurs et des étudiants
    De la République à Denfert-Rochereau, main dans la main :
    Ils sont 800 000 à crier ‘ SOLIDARITE’
    Le17 mai, 25 000 salariés de Renault Billancourt sur l’île Seguin, votent à main levée l’occupation de l’entreprise. Cette démonstration de force siffle le départ des grèves massives sur tout le territoire.Les ouvriers, les employés découvrent ce qu’ils ne devraient jamais oublier : solidaires, unis, ils peuvent changer leurs conditions.
    En province, dans des recoins inattendus de la république, la grève avec occupation règne.
    Le paquebot FRANCE en vue de Southampton fait demi tour, rentre au port du Havre. Les marins, le personnel de bord, tous en grève décident l’occupation du navire à quai.
    Sur un chantier à Paris, un jeune ouvrier, unique employé d’une petite entreprise de chauffage, s’assoit sur un tabouret et déclare qu’il fait grève. Son patron désemparé appelle les flics.
    Un car de police arrive, un brigadier avec quatre hommes en tenue de rigueur débarquent précipitamment, prêts à en découdre.
    Imaginez la scène : Un homme assis sagement sur un tabouret occupant à lui seul le chantier .Une occupation massive, un désordre, une séquestration ?
    A Amiens, sur le bord de la route, devant l’entrée de l’usine Optalix, des ouvrières assises dans l’herbe pique-niquent, le bonheur transforme ces femmes toutes simples. Elles se sont mises en grève toutes seules. Elles gardent ! Cette usine leur appartient pour la première fois.Elles attendent un syndicaliste pour formaliser leurs revendications.
    Boulogne-sur-mer. Les usines en grève se touchent. Les employés des usines Corbec, Pujol et Dhiers organisent des matches de foot sur macadam. En face, les ouvriers de la maison Constant non grévistes regardent à l’envie.
    La discussion s’engage, ils aimeraient bien arrêter le travail mais le patron menace de les virer. Une solution est trouvée. La clameur de 300 grévistes chantant l’Internationale, bardés de banderoles, de drapeaux écarlates, envoyés en renfort de Boulogne envahissent la zone industrielle. Le patron cède. Les 40 prolos de sa boite peuvent participer au tournoi de foot.
    L’histoire ne dit pas qui a gagné.
    Carton rouge et drapeau rouge à la fédération française de football. Au petit matin, des journalistes sportifs accompagnés d’un joueur du RED STAR occupent les bureaux des F F F. Le seul moyen de consulter une gestion déjà contestable !
    Dans la foulée, la fin de l’esclavage des joueurs pros.
    Le 17 à Rhône-Poulenc de Saint-Fons l’occupation du site décidée, les prolos s’organisent :
    Une belle chicane de fûts cerclés remplis d’eau devant le portail, les lances à incendie mises en batterie, les équipes de surveillance formées, les consignes de sécurité données, prudence oblige !
    La partie de boule peut commencer.
    La cloche de la cantine en grève sonne, les cuisiniers grévistes se réquisitionnent.
    Il faut nourrir le piquet de grève !
    Les journées sont longues à Rhône-Poulenc. Entre les assemblées générales matin et soir, la sécurité de l’usine, la pétanque, les concerts, les rencontres débats sur la culture.
    On ne chôme pas, et la culture ça libère!

    Les jours passent. La France attend avec ses 9 millions de grévistes.
    Le pouvoir et les patrons sont inquiets devant l’ampleur du mouvement.
    Les syndicats demandent l’ouverture d’une négociation générale.
    Le 25 mai le grand jour arrive, rue de grenelle, le ministère des affaires sociales ouvre ses portes en grande pompe.
    ‘Ya’ du beau linge : le CNPF les PME, la CGT, la CFDT, FO, CGC, CFTC, la FEN, tout ce monde a un objectif : trouver un accord imposé par la grève : Une plus juste rémunération du travail dans la reconnaissance et l’amélioration de la condition ouvrière.
    Le respect en plus, SVP !
    Ca discute dur !
    Le 27mai un procès-verbal sanctionne les discutions il s’appellera « le constat de grenelle
    On consulte la base, elle rechigne, elle continue le combat. Les négociations sont difficiles.
    Les cheminées, les machines délaissées n’en finissent pas d’être inutiles.
    Le 29 mai, le général De Gaulle quitte Paris pour Baden-Baden .Un vieux camarade, le général Massu l’accueille, le petit doigt sur la couture. Ils envisagent quoi ? Nous ne le savons toujours pas ! Le lendemain, le général revient, convoque son 1er ministre Georges Pompidou, dissout le gouvernement, en forme un autre.
    Le parti gaulliste organise une manifestation monstre sur les Champs-Elysées.
    La bourgeoise crie ‘Non à l’anarchie’ et envahit les salons de thé.
    L’ouvrière de sa banlieue répond haut et fort ‘Des sous Charlot’ et renforce le piquet de grève.
    Début Juin., les discussions battent leur plein pour arracher du bonus au constat de grenelle, des accords se réalisent sur beaucoup de revendications. Dans ce ciel bleu, un gros nuage bien noir persiste .Le patronat de la métallurgie traîne les pieds, refuse de céder aux demandes des metallos.
    Le 7 juin la police intervient à Renault- Flins.
    Le lendemain, la solidarité s’organise à la Régie, des manifestations importantes déferlent des usines, les étudiants solidaires guerroient avec les CRS.
    Le10 juin, un jeune lycéen, Gilles Tautin meurt à Flins. Le quartier latin s’enflamme, la police charge, on compte une centaine de blessés.
    Le 11juin chez Peugeot à Montbéliard la police « nettoie » les usines. Le choc est violent, deux ouvriers meurent.
    Jean Beylot 24 ans est tué par balles ; Henri Blanchet touché par une grenade offensive s’écroule ; le 13 il succombe.
    TROIS MORTS, le bilan est lourd, la France du travail, des facultés, des quartiers populaires pleure, crie sa colère.
    Le 12 juin la police évacue les usines de Renault Flins et de Peugeot Montbéliard. La discussion reprend, des accords jugés positifs sont réalisés.
    Le17/18/19 juin les ouvriers de Renault, Peugeot, Berliet, reprennent le travail.Le 30 juin, Usinor Dunkerque, Caterpillard et Paris- Rhône ouvrent leurs portes, les derniers grévistes retrouvent le chemin du travail.

    Trois exemples de la nécessité de ce mouvement :
    Les 40 heures pour tout le monde.
    Les libertés syndicales ( le droit et les moyens d’exercer une activité syndicale à l’intérieur de l’entreprise.)
    Le bulletin de salaire d’un employé :
    mai 68 – 918,69 Francs-
    décembre 68 -1845,37 Francs – Bon ! Les vacances arrivent. Le plein de la dauphine. La tente de camping sur le toit, direction la côte. Au choix : la Côte d’Azur, là, on a l’impression d’être riche.Ou, de l’autre coté du Rhône, dans des bidonvilles de toile de Sète à Argelès. Le prolétaire devant son verre de Pastis savoure sa victoire.

    LE RETOUR DE MANIVELLE

    Les patrons ne cèdent que sous la contrainte. Ne l’oubliez jamais ! Dans les années suivantes, le CNPF s’interroge sur les dégâts de ce Mai.
    Il trouve la parade aux acquis de la classe ouvrière : L’ouverture des frontières, la délocalisation des entreprises et l’ultime argument, un capitalisme mijoté.
    LA MONDIALISATION.
    Les héritiers du Comité des Forges ne prennent jamais de vacances quand il s’agit d’exploiter la « masse salariale ». Ils s’organisent, avec l’Europe l’argent circule vite, les usines jouent à saute- mouton par dessus les frontières.
    Le chantage au travail devient une pratique courante, l’intérimaire, le précaire, le travailleur clandestin envahit les ateliers.
    La concurrence enchaîne le prolo à sa condition d’ouvrier jetable 1million, 2millions, 3millions de chômeurs. L’exode des usines françaises commence et
    devient permanent, devant les bureaux de chômage les queues sont aussi permanentes !
    Les friches industrielles s’ouvrent comme des chancres ici et là, montrant les entrailles inertes de notre industrie, parfois il suffit de brancher l’électricité et hop, tout marche!
    Le prolétaire en rêve, comme Cendrillon avec sa citrouille.
    Les solidarités se brisent, le sauve qui peut individuel redevient souvent la règle.
    La France ouvrière court à la recherche de l’emploi.
    La misère s’installe dans les régions sinistrées, le pouvoir silencieux , renvoie la responsabilité aux industriels.
    Les patrons gênés se disent impuissants devant la mondialisation.
    C’est le Graal du capital.
    Faut bien comprendre que le Graal est avant tout un contenant ; à chaque patron de l’emplir du « Sang de l’exploité de son choix », pour le
    transformer en un contenu divin. ‘L’ARGENT’.
    Mais il en reste des travailleurs chez nous!
    Oui. Traumatisés, ils vont travailler, la peur au ventre, le fantôme d’un chômeur les accompagne toujours. Ils vivent cela comme une fatalité.
    En silence, ils acceptent tout et parfois n’importe quoi pour sauver leur emploi. L’avenir pour eux ne s’imagine pas. Le DRH veille à l’ajustement de l’homme au rendement du capital. Le pouvoir complice sert de soupape de sécurité, il brasse de l’air, parle de la liberté du travail, de la nécessité de s’adapter, pour devenir travailleur pauvre , retraité avant l’age , SDF ? Le patron conscient a décidé de les gratifier.
    Non pas d’une augmentation de salaire mais
    D’une augmentation positive du sens de sa qualification. Fallait y penser ! Exemples : En recherche d’un emploi (chômeur) Opérateur sur machine numérique (O.Q) Agent de production (O.S) Technicien de surface (balayeur) Paysagiste (jardinier) Moniteur (chef) Agent d’ambiance (animateur) Médiateur de cité (flic)
    Alors que faut-il faire ? Ou tu fais comme on te le dit : bosse, consomme et regarde la télé
    Ou du passé tu fais table pleine et tu inventes ton avenir

  21. RE..SUITE A Nantes le 14 Mai les employés de SUD AVIATION votent la grève générale et occupent l’usine contre la misère, le chômage, les licenciements, les bas salaires, la répression, pour les libertés syndicales. Ca se gâte.
    La grève s’installe.
    A Paris, les gavroches érudits du quartier latin déshabillent les rues. Les pavés ont des ailes,
    Les barricades fleurissent.
    C’est toujours comme ça à Paris.
    1648-1789-1830-1848-1871-1914-1944-1968 pour preuves de l’importance de cette maladie « démonter les rues ». A croire que c’est génétique. Les grandes phrases de la vie couvrent les murs de la capitale :
    Sous les pavés la plage Il est interdit d’interdire Cours camarade, le vieux monde est derrière toi.
    Les usines aux ouvriers
    Prenez vos désirs pour la réalité
    Le patron a besoin de toi, tu n’as pas besoin de lui
    Le réveil sonne : PREMIÈRE humiliation de la journée !
    Depuis 1936, j’ai lutté pour les augmentations de salaire. Mon père avant moi a lutté pour les augmentations de salaire. Maintenant j’ai une télé, un frigo, un camping- car. Et cependant, j’ai toujours vécu la vie d’un con. Ne négociez pas avec les patrons. Abolissez-les. LE PROLETAIRE PASSE DU SILENCE A LA PAROLE

    Le 13 mai la grève générale est déclarée
    Cette année-là, le printemps est particulièrement ensoleillé, les terrasses des cafés sont pleines, on y refait le monde de table en table, entre deux A.G.
    Les usines vides deviennent le refuge des rouges queues, l’herbe perce le macadam, quelques violettes se disputent l’humus d’entre deux rails muets.
    Le silence s’écoute! sauf aux piquets de grève, la parole libérée prend du sens.
    On se parle, on échange, on s’embrasse, on n’en revient pas et on décide un monde meilleur.
    Bref !ça ressemble à un film de R .CLAIR ou de J. RENOIR.
    Halte à la répression ! Vive l’unité des travailleurs et des étudiants
    De la République à Denfert-Rochereau, main dans la main :
    Ils sont 800 000 à crier ‘ SOLIDARITE’
    Le17 mai, 25 000 salariés de Renault Billancourt sur l’île Seguin, votent à main levée l’occupation de l’entreprise. Cette démonstration de force siffle le départ des grèves massives sur tout le territoire.Les ouvriers, les employés découvrent ce qu’ils ne devraient jamais oublier : solidaires, unis, ils peuvent changer leurs conditions.
    En province, dans des recoins inattendus de la république, la grève avec occupation règne.
    Le paquebot FRANCE en vue de Southampton fait demi tour, rentre au port du Havre. Les marins, le personnel de bord, tous en grève décident l’occupation du navire à quai.Sur un chantier à Paris, un jeune ouvrier, unique employé d’une petite entreprise de chauffage, s’assoit sur un tabouret et déclare qu’il fait grève. Son patron désemparé appelle les flics.
    Un car de police arrive, un brigadier avec quatre hommes en tenue de rigueur débarquent précipitamment, prêts à en découdre.
    Imaginez la scène : Un homme assis sagement sur un tabouret occupant à lui seul le chantier .Une occupation massive, un désordre, une séquestration ?
    A Amiens, sur le bord de la route, devant l’entrée de l’usine Optalix, des ouvrières assises dans l’herbe pique-niquent, le bonheur transforme ces femmes toutes simples. Elles se sont mises en grève toutes seules. Elles gardent ! Cette usine leur appartient pour la première fois.Elles attendent un syndicaliste pour formaliser leurs revendications.
    Boulogne-sur-mer. Les usines en grève se touchent. Les employés des usines Corbec, Pujol et Dhiers organisent des matches de foot sur macadam. En face, les ouvriers de la maison Constant non grévistes regardent à l’envie.
    La discussion s’engage, ils aimeraient bien arrêter le travail mais le patron menace de les virer. Une solution est trouvée. La clameur de 300 grévistes chantant l’Internationale, bardés de banderoles, de drapeaux écarlates, envoyés en renfort de Boulogne envahissent la zone industrielle. Le patron cède. Les 40 prolos de sa boite peuvent participer au tournoi de foot.
    L’histoire ne dit pas qui a gagné.
    Carton rouge et drapeau rouge à la fédération française de football. Au petit matin, des journalistes sportifs accompagnés d’un joueur du RED STAR occupent les bureaux des F F F. Le seul moyen de consulter une gestion déjà contestable !
    Dans la foulée, la fin de l’esclavage des joueurs pros.
    Le 17 à Rhône-Poulenc de Saint-Fons l’occupation du site décidée, les prolos s’organisent :
    Une belle chicane de fûts cerclés remplis d’eau devant le portail, les lances à incendie mises en batterie, les équipes de surveillance formées, les consignes de sécurité données, prudence oblige !
    La partie de boule peut commencer.
    La cloche de la cantine en grève sonne, les cuisiniers grévistes se réquisitionnent.
    Il faut nourrir le piquet de grève !
    Les journées sont longues à Rhône-Poulenc. Entre les assemblées générales matin et soir, la sécurité de l’usine, la pétanque, les concerts, les rencontres débats sur la culture.
    On ne chôme pas, et la culture ça libère!

    Les jours passent. La France attend avec ses 9 millions de grévistes.

    Le pouvoir et les patrons sont inquiets devant l’ampleur du mouvement.
    Les syndicats demandent l’ouverture d’une négociation générale.
    Le 25 mai le grand jour arrive, rue de grenelle, le ministère des affaires sociales ouvre ses portes en grande pompe.
    ‘Ya’ du beau linge : le CNPF les PME, la CGT, la CFDT, FO, CGC, CFTC, la FEN, tout ce monde a un objectif : trouver un accord imposé par la grève : Une plus juste rémunération du travail dans la reconnaissance et l’amélioration de la condition ouvrière.
    Le respect en plus, SVP !
    Ca discute dur !
    Le 27mai un procès-verbal sanctionne les discutions il s’appellera « le constat de grenelle »
    On consulte la base, elle rechigne, elle continue le combat. Les négociations sont difficiles.
    Les cheminées, les machines délaissées n’en finissent pas d’être inutiles.
    Le 29 mai, le général De Gaulle quitte Paris pour Baden-Baden .Un vieux camarade, le général Massu l’accueille, le petit doigt sur la couture. Ils envisagent quoi ? Nous ne le savons toujours pas ! Le lendemain, le général revient, convoque son 1er ministre Georges Pompidou, dissout le gouvernement, en forme un autre.
    Le parti gaulliste organise une manifestation monstre sur les Champs-Elysées.
    La bourgeoise crie ‘Non à l’anarchie’ et envahit les salons de thé.
    L’ouvrière de sa banlieue répond haut et fort ‘Des sous Charlot’ et renforce le piquet de grève
    Début Juin., les discussions battent leur plein pour arracher du bonus au constat de grenelle, des accords se réalisent sur beaucoup de revendications. Dans ce ciel bleu, un gros nuage bien noir persiste .Le patronat de la métallurgie traîne les pieds, refuse de céder aux demandes des metallos.
    Le 7 juin la police intervient à Renault- Flins.
    Le lendemain, la solidarité s’organise à la Régie, des manifestations importantes déferlent des usines, les étudiants solidaires guerroient avec les CRS.
    Le10 juin, un jeune lycéen, Gilles Tautin meurt à Flins. Le quartier latin s’enflamme, la police charge, on compte une centaine de blessés.
    Le 11juin chez Peugeot à Montbéliard la police « nettoie » les usines. Le choc est violent, deux ouvriers meurent.
    Jean Beylot 24 ans est tué par balles ; Henri Blanchet touché par une grenade offensive s’écroule ; le 13 il succombe.
    TROIS MORTS, le bilan est lourd, la France du travail, des facultés, des quartiers populaires pleure, crie sa colère.
    Le 12 juin la police évacue les usines de Renault Flins et de Peugeot Montbéliard. La discussion reprend, des accords jugés positifs sont réalisés.
    Le17/18/19 juin les ouvriers de Renault, Peugeot, Berliet, reprennent le travail.Le 30 juin, Usinor Dunkerque, Caterpillard et Paris- Rhône ouvrent leurs portes, les derniers grévistes retrouvent le chemin du travail.

  22. RE RE…SUITE et FIN ….Trois exemples de la nécessité de ce mouvement : Les 40 heures pour tout le monde.
    Les libertés syndicales ( le droit et les moyens d’exercer une activité syndicale à l’intérieur de l’entreprise.)
    Le bulletin de salaire d’un employé :
    mai 68 – 918,69 Francs-
    décembre 68 -1845,37 Francs – Bon ! Les vacances arrivent. Le plein de la dauphine. La tente de camping sur le toit, direction la côte. Au choix : la Côte d’Azur, là, on a l’impression d’être riche.Ou, de l’autre coté du Rhône, dans des bidonvilles de toile de Sète à Argelès. Le prolétaire devant son verre de Pastis savoure sa victoire.

    LE RETOUR DE MANIVELLE

    Les patrons ne cèdent que sous la contrainte. Ne l’oubliez jamais ! Dans les années suivantes, le CNPF s’interroge sur les dégâts de ce Mai.
    Il trouve la parade aux acquis de la classe ouvrière : L’ouverture des frontières, la délocalisation des entreprises et l’ultime argument, un capitalisme mijoté.
    LA MONDIALISATION.
    Les héritiers du Comité des Forges ne prennent jamais de vacances quand il s’agit d’exploiter la « masse salariale ». Ils s’organisent, avec l’Europe l’argent circule vite, les usines jouent à saute- mouton par dessus les frontières.
    Le chantage au travail devient une pratique courante, l’intérimaire, le précaire, le travailleur clandestin envahit les ateliers.
    La concurrence enchaîne le prolo à sa condition d’ouvrier jetable 1million, 2millions, 3millions de chômeurs. L’exode des usines françaises commence et
    devient permanent, devant les bureaux de chômage les queues sont aussi permanentes !
    Les friches industrielles s’ouvrent comme des chancres ici et là, montrant les entrailles inertes de notre industrie, parfois il suffit de brancher l’électricité et hop, tout marche!
    Le prolétaire en rêve, comme Cendrillon avec sa citrouille.
    Les solidarités se brisent, le sauve qui peut individuel redevient souvent la règle.
    La France ouvrière court à la recherche de l’emploi.
    La misère s’installe dans les régions sinistrées, le pouvoir silencieux , renvoie la responsabilité aux industriels.
    Les patrons gênés se disent impuissants devant la mondialisation.
    C’est le Graal du capital.
    Faut bien comprendre que le Graal est avant tout un contenant ; à chaque patron de l’emplir du « Sang de l’exploité de son choix », pour le
    transformer en un contenu divin. ‘L’ARGENT’.
    Mais il en reste des travailleurs chez nous!
    Oui. Traumatisés, ils vont travailler, la peur au ventre, le fantôme d’un chômeur les accompagne toujours. Ils vivent cela comme une fatalité.
    En silence, ils acceptent tout et parfois n’importe quoi pour sauver leur emploi. L’avenir pour eux ne s’imagine pas. Le DRH veille à l’ajustement de l’homme au rendement du capital. Le pouvoir complice sert de soupape de sécurité, il brasse de l’air, parle de la liberté du travail, de la nécessité de s’adapter, pour devenir travailleur pauvre , retraité avant l’age , SDF ? Le patron conscient a décidé de les gratifier.
    Non pas d’une augmentation de salaire mais
    D’une augmentation positive du sens de sa qualification. Fallait y penser ! Exemples : En recherche d’un emploi (chômeur) Opérateur sur machine numérique (O.Q) Agent de production (O.S) Technicien de surface (balayeur) Paysagiste (jardinier) Moniteur (chef) Agent d’ambiance (animateur) Médiateur de cité (flic) Alors que faut-il faire ? Ou tu fais comme on te le dit : bosse, consomme et regarde la télé
    Ou du passé tu fais table pleine et tu inventes ton avenir

    Jean-Claude SEINE

  23. Les 40 heures pour tout le monde.
    Les libertés syndicales ( le droit et les moyens d’exercer une activité syndicale à l’intérieur de l’entreprise.)
    Le bulletin de salaire d’un employé :
    mai 68 – 918,69 Francs-
    décembre 68 -1845,37 Francs – Bon ! Les vacances arrivent. Le plein de la dauphine. La tente de camping sur le toit, direction la côte. Au choix : la Côte d’Azur, là, on a l’impression d’être riche.Ou, de l’autre coté du Rhône, dans des bidonvilles de toile de Sète à Argelès. Le prolétaire devant son verre de Pastis savoure sa victoire.

    LE RETOUR DE MANIVELLE

    Les patrons ne cèdent que sous la contrainte. Ne l’oubliez jamais ! Dans les années suivantes, le CNPF s’interroge sur les dégâts de ce Mai.
    Il trouve la parade aux acquis de la classe ouvrière : L’ouverture des frontières, la délocalisation des entreprises et l’ultime argument, un capitalisme mijoté.
    LA MONDIALISATION.
    Les héritiers du Comité des Forges ne prennent jamais de vacances quand il s’agit d’exploiter la « masse salariale ». Ils s’organisent, avec l’Europe l’argent circule vite, les usines jouent à saute- mouton par dessus les frontières.
    Le chantage au travail devient une pratique courante, l’intérimaire, le précaire, le travailleur clandestin envahit les ateliers.
    La concurrence enchaîne le prolo à sa condition d’ouvrier jetable
    1million, 2millions, 3millions de chômeurs.

    L’exode des usines françaises commence et
    devient permanent, devant les bureaux de chômage les queues sont aussi permanentes !
    Les friches industrielles s’ouvrent comme des chancres ici et là, montrant les entrailles inertes de notre industrie, parfois il suffit de brancher l’électricité et hop, tout marche!
    Le prolétaire en rêve, comme Cendrillon avec sa citrouille.
    Les solidarités se brisent, le sauve qui peut individuel redevient souvent la règle.
    La France ouvrière court à la recherche de l’emploi.
    La misère s’installe dans les régions sinistrées, le pouvoir silencieux , renvoie la responsabilité aux industriels.
    Les patrons gênés se disent impuissants devant la mondialisation.
    C’est le Graal du capital.
    Faut bien comprendre que le Graal est avant tout un contenant ; à chaque patron de l’emplir du « Sang de l’exploité de son choix », pour le
    transformer en un contenu divin. ‘L’ARGENT’.
    Mais il en reste des travailleurs chez nous!
    Oui. Traumatisés, ils vont travailler, la peur au ventre, le fantôme d’un chômeur les accompagne toujours. Ils vivent cela comme une fatalité.
    En silence, ils acceptent tout et parfois n’importe quoi pour sauver leur emploi. L’avenir pour eux ne s’imagine pas. Le DRH veille à l’ajustement de l’homme au rendement du capital. Le pouvoir complice sert de soupape de sécurité, il brasse de l’air, parle de la liberté du travail, de la nécessité de s’adapter, pour devenir travailleur pauvre , retraité avant l’age , SDF ? Le patron conscient a décidé de les gratifier.
    Non pas d’une augmentation de salaire mais
    D’une augmentation positive du sens de sa qualification. Fallait y penser ! Exemples : En recherche d’un emploi (chômeur) Opérateur sur machine numérique (O.Q) Agent de production (O.S) Technicien de surface (balayeur) Paysagiste (jardinier) Moniteur (chef) Agent d’ambiance (animateur) Médiateur de cité (flic)

    Alors que faut-il faire ?

    Ou tu fais comme on te le dit : bosse, consomme et regarde la télé
    Ou du passé tu fais table pleine et tu inventes ton avenir

    Jean-Claude SEINE

  24. OUI! ça cafouille mais le reste arrive .enfin je l’espère Trois exemples de la nécessité de ce mouvement :
    Les 40 heures pour tout le monde.
    Les libertés syndicales ( le droit et les moyens d’exercer une activité syndicale à l’intérieur de l’entreprise.)
    Le bulletin de salaire d’un employé :
    * mai 68 – 918,69 Francs
    * décembre 68 – 1845,37 Francs
    Bon ! Les vacances arrivent. Le plein de la dauphine. La tente de camping sur le toit, direction la côte. Au choix : la Côte d’Azur, là, on a l’impression d’être riche.Ou, de l’autre coté du Rhône, dans des bidonvilles de toile de Sète à Argelès. Le prolétaire devant son verre de Pastis savoure sa victoire.

    LE RETOUR DE MANIVELLE

    Les patrons ne cèdent que sous la contrainte. Ne l’oubliez jamais ! Dans les années suivantes, le CNPF s’interroge sur les dégâts de ce Mai.
    Il trouve la parade aux acquis de la classe ouvrière : L’ouverture des frontières, la délocalisation des entreprises et l’ultime argument, un capitalisme mijoté.
    LA MONDIALISATION.
    Les héritiers du Comité des Forges ne prennent jamais de vacances quand il s’agit d’exploiter la « masse salariale ». Ils s’organisent, avec l’Europe l’argent circule vite, les usines jouent à saute- mouton par dessus les frontières.

    Le chantage au travail devient une pratique courante, l’intérimaire, le précaire, le travailleur clandestin envahit les ateliers.
    La concurrence enchaîne le prolo à sa condition d’ouvrier jetable
    1million, 2millions, 3millions de chômeurs.

    L’exode des usines françaises commence et devient permanent, devant les bureaux de chômage les queues sont aussi permanentes !
    Les friches industrielles s’ouvrent comme des chancres ici et là, montrant les entrailles inertes de notre industrie, parfois il suffit de brancher l’électricité et hop, tout marche!
    Le prolétaire en rêve, comme Cendrillon avec sa citrouille.
    Les solidarités se brisent, le sauve qui peut individuel redevient souvent la règle.
    La France ouvrière court à la recherche de l’emploi.
    La misère s’installe dans les régions sinistrées, le pouvoir silencieux , renvoie la responsabilité aux industriels.
    Les patrons gênés se disent impuissants devant la mondialisation.
    C’est le Graal du capital.
    Faut bien comprendre que le Graal est avant tout un contenant ; à chaque patron de l’emplir du « Sang de l’exploité de son choix », pour le transformer en un contenu divin. ‘L’ARGENT’.
    Mais il en reste des travailleurs chez nous!
    Oui. Traumatisés, ils vont travailler, la peur au ventre, le fantôme d’un chômeur les accompagne toujours. Ils vivent cela comme une fatalité.
    En silence, ils acceptent tout et parfois n’importe quoi pour sauver leur emploi. L’avenir pour eux ne s’imagine pas. Le DRH veille à l’ajustement de l’homme au rendement du capital.
    Le pouvoir complice sert de soupape de sécurité, il brasse de l’air, parle de la liberté du travail, de la nécessité de s’adapter, pour devenir travailleur pauvre , retraité avant l’age , SDF ? Le patron conscient a décidé de les gratifier.
    Non pas d’une augmentation de salaire mais d’une augmentation positive du sens de sa qualification. Fallait y penser !

    Exemples :
    En recherche d’un emploi (chômeur)
    Opérateur sur machine numérique (O.Q)
    Agent de production (O.S)
    Technicien de surface (balayeur)
    Paysagiste (jardinier)
    Moniteur (chef)
    Agent d’ambiance (animateur)
    Médiateur de cité (flic)

    Alors que faut-il faire ?

    Ou tu fais comme on te le dit : bosse, consomme et regarde la télé
    Ou du passé tu fais table pleine et tu inventes ton avenir

  25. Jean-claude Seine bravo !
    en plus, se nommer Seine ! c’est de la provoc !
    La décence voudrait que je me taise, mais je risque un tout petit mot : il me semble qu’une chose échappe à tous les chroniqueurs de ce mai qui ne l’ont pas vécu .Cette chose apparaît bien entre les trois complices étonnamment réunis : l’allégresse de tous ceux qui l’ont vécu ; les visages se détendent , une légèreté apparaît , ils sont heureux !
    mai 68, c’était à la fois la lutte et la fête .

    JPL hou ! la honte ! Tu ne sais même pas ce qu’est un monôme !

  26. c’est le moment d’inviter Daniel CBD a un « sous les paves » Il pourra j’espere confirmer 40 ans apres que nous n’etions pas loin de la guerre civile et si il(s) en avai(en)t pese toutes les consequences.TB le reportage et merci a JC Seine pour sa contribution historique sur cette epoque

  27. Si on devait un jour en revenir là on ne pourrait plus compter sur le contingent pour dégonfler la baudruche d’état.

    Ô comme ils étaient contents les petits de ne plus être appelés sous les drapeaux, Ô qu’il étaient convaincants les experts de l’armée de demain, Ô comme on s’est fait niquer…

  28. MERCI MERCI ET ENCORE MERCI à Jean Claude Seine (et à la TLL bien sûr)

    Pour cette plongée vertigineuse dans le bain de Mai …beau comme une fête à la fois grave et effervescente…

    De tous les récits , analyses et autres reportages que j’ai vus, lus et entendus cette année, celui -ci me parle ma langue, mon ressenti, mon histoire partagée..

    Ce sentiment d’exister enfin, individuellement et collectivement, en même temps … être en place et à sa place !

    Madeleine de Proust…ces photos, ces mots écrits et le visage radieux de J.Claude m’ont ouvert les poumons bien grands !

    Demain, à la manif !
    le 22, dans la rue !
    et après…on remet ça et on conclut ?

  29. merci à la tele libre de nous faire vivre ces petis moments de liberté…. Ben oui quoi, pour une fois on parle de « mai 68  » dans la rue, ca change….
    Bonne Continuation

  30. Cher Jean-Claude,

    Votre article « Un Photographe Prend la Rue » m’a profondément touché. Vos photographies et vos mots sont un puissant rappel de l’esprit de Mai 68, une époque de révolution et de changement. Vos images captent non seulement les moments de tension et de passion, mais aussi la solidarité et l’espoir qui animaient les rues de Paris.

    En tant que jeune passionné d’histoire et de photographie, je trouve dans votre travail une source d’inspiration inépuisable. Votre capacité à saisir l’essence du mouvement social et politique de cette époque est remarquable. C’est un véritable trésor pour ceux d’entre nous qui n’ont pas vécu ces moments, mais qui cherchent à comprendre et à apprendre de l’histoire.

    L’exposition dans les rues du 7ème arrondissement est un magnifique hommage à votre travail et à l’esprit de 68. Je tiens à vous remercier pour votre contribution à l’histoire et pour continuer à partager vos expériences et vos perspectives. Votre dévouement à capturer et à transmettre la vérité est un exemple pour nous tous.

    Avec toute mon admiration et ma gratitude,

    David