BEA EN INDE # 2: LA MARCHE DES PAYSANS SANS TERRES.

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CORRESPONDANCE

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Béa est arrivé en Inde. Elle suit pendant 5 semaines la « Marche des Sans Terres »

« Nous ne sommes pas des mendiants », « L’eau’, la foret et la terre doivent appartenir au peuple » et « des droits egaux pour tous » sont leurs slogans. Ils sont 25 000, representant majoritairement 8 Etats de la federation indienne. Pieds nus, chausses de sandales ou de sortes de chaussons, il s’appretent a parcourir pres de 350 km, jusqu’a New Delhi. Ils ont afflué en train, bien sur sans billets, vers la ville de Gwalior ou la marche a commence le 2 octobre, jour international de la non-violence.

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Ces paysans sans terre, dalits (ceux que l’ont appellait auparavant les intouchabes) ou adivasis (populations tribales) s’eloignent souvent pour la premiere fois de leur village. Au dela des mesures concrètes reclamées par le biais de cette marche géante (établissement de cours de justice spéciales pour statuer sur les litiges liés à la terre et d’une haute autorité nationale sur la terre, notamment), ce mouvement non-violent est donc également une facon d’affirmer leur existence et de prendre conscience de leurs droits et de leur dignité.

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Pendant le grand meeting qui a précédé le départ de la marche, Shawn A-in-chat Atleo, représentant de l’assemblée canadienne des peuples indigènes, a pris la parole. Il a parlé des 375 millions de personnes qui composent les « nations premieres » de par le monde et de leurs droits à refuser l’accaparation de leurs terres par des compagnies minières ou des projets industriels. En Inde, il est interdit pour les non-tribaux d’acheter des terres « tribales », mais cette loi reste tres largement théorique : corruption et intimidation permettent de spoiler un peu plus avant les adivasis, de plus en plus souvent contraint de quitter leurs régions d’origines pour aller s’entasser dans les bidonvilles des grandes agglomérations. Certains, expropriés de leurs terres en 1990 par le gouvernement pour cause de construction de grandes infrastructures, attendant encore leur compensation financiere.

Beatrice Roman-Amat

http://namaskar.blog.lemonde.fr

 

 

 




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