Les démocrates se sont finalement rencontrés la semaine dernière à Orlando, en Floride, pour un nouveau débat duquel était seulement absent Mike Gravel. Hillary Clinton a été la première et principale victime de ce débat, sous les coups de tous ses concurrents.

Leurs attaques ont porté par la même occasion sur sa défense : elle est accusée d’utiliser son statut de femme pour se victimiser. Elle a déclaré dimanche qu’elle n’était pas critiquée parce que femme, mais seulement parce qu’elle est en train de gagner. Lors du débat de mardi dernier, on lui a fortement reproché son vote en faveur de la Guerre en Irak, son soutien au dernier texte qualifiant les Gardiens de la Révolution en Iran de mouvement terroriste, et sa position floue a propos de la décision du gouverneur de New-York d’autoriser la remise des permis de conduire aux immigrants illégaux, qui est au cœur des débats. Son époux a pris sa défense depuis en affirmant que ce n’était pas une question à laquelle on peut répondre en trente secondes.
Ce n’est cependant pas une si mauvaise semaine pour elle : elle a reçu le soutien de Walter Mondale, ancien vice-président de Jimmy Carter et candidat démocrate face à Ronald Reagan en 1984. Il considère que l’Amérique est prête au changement qu’est l’élection d’une femme, qui plus est d’expérience, à la presidence.
Barack Obama s’est fendu d’une apparition dans l’émission culte Saturday Night Live, sur NBC, au moment où il se débat dans les sondages avec John Edwards pour la place de second. Dans le sketch introductif, où un faux couple Clinton fête Halloween, arrive un homme avec un masque de Barack Obama, qui le retire en disant « Je n’ai rien à cacher » : c’est le vrai Barack Obama, qui a d’ailleurs déclaré cette semaine son soutien à la grève des scénaristes d’Hollywood, qui veulent renégocier le contrat pluriannuel avec les sociétés de production.

Les trafiquants de drogue ont fait leur choix : pour eux, ce sera républicain. En fait, Frank Lucas, ancien chef de gang new-yorkais et maitre du trafic de drogue de 1969 jusque son arrestation en 1975, joué sur l’écran dans le film American Gangster par Denzel Washington, a déclaré qu’il soutient l’ancien maire de New-York, même s’il pense qu’Hillary l’emportera. Il le considère comme un « homme de principes ».

Frank Lucas est ce gangster qui a su importer des tonnes d’héroïne directement depuis le Vietnam en se passant d’intermédiaires, utilisant ses contacts dans l’armée, pour inonder les rues de New-York de drogue pure et à bon marché. Son ancien « concurrent » Nicky Barnes (joué par Cuba Gooding dans le même film), qu’il a retrouvé lors d’un entretien commun avec le New York Times, a fait de même. Tous deux ont déjà eu affaire à lui puisqu’ils ont été poursuivis par la justice au moment où Giuliani était District Attorney (procureur) à New York.
Pour finir, l’odyssée de Stephen Colbert est déjà terminée : alors qu’il avait réuni les conditions d’éligibilité pour être inscrit sur les bulletins, les démocrates de Caroline du Sud, sous la pression des partisans d’Obama selon CNN, ont rejeté à 13 contre 3 sa candidature. Un autre élément a pu ne pas jouer en sa faveur : le parti doit verser 20 000 dollars à l’état par candidat. En réaction, le comédien a annoncé qu’il arrêterait de présenter son émission quelques temps en guise de deuil, au moment où la grève des scénaristes l’empêche de toute façon d’enregistrer de nouvelles émissions.

Revue du net:

Voici plusieurs sites internet très intéressants si vous voulez être au courant en direct de la progression de l’élection présidentielle américaine.
Le premier est français, écrit par une journaliste qui a vécu pendant un an aux Etats-Unis, Marjorie Paillon. Bien que parfois incomplet tant l’actualité devient de plus en plus importante, il est très suffisant pour ceux qui ne maitrisent pas la langue de Shakespeare.
www.ilovepolitics.info

Un site très développé et consacre exclusivement à l’actualité présidentielle, le CNN Political Ticker, propose de son coté un compte-rendu détaillé et quotidien de tous les événements.
http://politicalticker.blogs.cnn.com/

Un autre site a visiter est l’observatoire des medias FAIR (Fairness and Accuracy in Reporting), qui surveille les différents supports du journalisme pour en relever les erreurs ou les malhonnêtetés.
www.fair.org

Nicolas Condom