Attac à l’Assaut de la BNP
Publié le | par Christophe Tisseyre
Petit scoop ! La Télé Libre était embeded samedi dernier avec les militants d’ATTAC, qui ont transformé une agence BNP en hôpital de campagne pour protester contre l’évasion fiscale. Bonne humeur, détermination, fanfare, gyrophares et plein de billets de banque.
On nous avait donné rendez-vous via une messagerie cryptée, et le lieu de l’action tenu secret, pour éviter les fuites. Pas de dangereux gangsters, ni d’islamistes poseurs de bombes, mais les militants du collectif Attac (Association pour la Taxation des Transactions financières et l’Action Citoyenne) et des faucheurs de chaises, que nous avions déjà suivis l’an dernier, lors d’une action précédente. Face à la molle détermination du gouvernement sur l’évasion fiscale (qui représente de 60 à 80 milliards € par an), ils veulent en faire une priorité, car cet argent, de comptes « classiques » en comptes offshore, représente un sérieux manque à gagner dans le budget de l’État, à l’heure où rigueur est le maitre-mot.
Après un briefing juridique sur les risques encourus (vérification d’identité, garde à vue) et la conduite à tenir (refuser un prélèvement ADN est un délit), la joyeuse troupe est partie accompagnée d’une fanfare, par petits groupes, dans le métro, avec plusieurs changements (il y a toujours un plan A, qui fut abandonné pour cause de brocante ce jour là, un plan B, et parfois même un plan C). Nous les avons suivi pour comprendre pourquoi ces personnes, au risque de poursuites judiciaires bien réelles (l’un d’eux sera jugé à Dax en janvier suite à plainte de la BNP pour vol d’une chaise, rendue depuis), estiment que leur cause est juste, et vaut cette prise de risque.
Après 3 heures d’occupation dans le calme, ils sont partis, en ayant ramassé les brancards, déambulateurs, blouses d’infirmières qui servaient leur propos du jour : si l’état mettait un peu plus de volonté à récupérer ces 60 milliards annuels, il pourrait en affecter une partie à l’hôpital public, actuellement sous le coup de coupes sévères, tant en moyens qu’en personnel. Il va sans dire qu’il n’y avait pas parmi eux beaucoup d’électeurs de François Fillon, dont le programme principal est de « dégraisser le mammouth » pour reprendre la désormais célèbre expression de Claude Alègre à propos de l’éducation nationale.
Christophe Tisseyre
Image : Melissa Genevois
Montage : Antoine Conort
Quelques liens utiles
- Le précédent sujet sur les faucheurs de chaise
- Le site d’Attac
- Le livre d’Antoine Peillon : Ces 600 milliards qui manquent à la France
- Le procès de Jon Palais, landais, qui se tiendra en janvier à Dax
Les commentaires (1)
Le plan triennal prévoit en effet d’économiser 3,5 milliards d’euros (sur le dos des hôpitaux et des malades ?).