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LES CHERCHEURS BLOQUENT LE CNRS

Publié le | par

LES CHERCHEURS ONT LES CROCS

Les chercheurs ont franchi une nouvelle étape dans leur mobilisation contre les réformes. Le jeudi 26 mars, ils étaient un peu plus d’une centaine à bloquer le siège du CNRS au 3, rue Michel Ange à Paris.

Arrivés à 8h30, ils avaient tenté d’empêcher la tenue du Conseil d’Administration avant que celui-ci ne feinte en s’installant quelques étages au dessus de la salle initialement prévue. Ce n’est que pendant la réunion que les délégués du personnel qui doivent normalement être présents ont été prévenus. Cet « affront » de la direction a mis le feu aux poudres et provoqué l’occupation des locaux administratifs du CNRS par les chercheurs.

Bien que cette action s’inscrive dans le cadre plus global de la mobilisation des enseignants-chercheurs et des chercheurs qui dure depuis plus de huit semaines, des revendications propres au CNRS étaient à l’ordre du jour. La plus importante, qui constituait un préalable à l’évacuation des chercheurs, était le rétablissement de tous les postes de chercheurs perdus au CNRS au profit de chaires mixtes organisme/université. Concrètement, une fusion de deux postes. Mais la chose est complexe comme l’explique Libération dans son édition du 4 novembre 2008.

« En résumé, une université recrute un jeune maître de conférence, par un comité de sélection nommé par son président et auquel participe le Cnrs, puis il bénéficie du statut de la dite chaire durant cinq ans renouvelable une fois. Il est censé mener ses recherches dans un labo mixte Cnrs Université, en n’effectuant qu’un tiers de sa charge d’enseignement. (…) C’est bien pour lui… mais la manip revient en réalité à compter deux fois la même personne aux effectifs des universitaires et des chercheurs. Pour l’Université, c’est un enseignant chercheur qui fait moins de cours et plus de recherches, pour le Cnrs c’est un chercheur qui doit quand même un tiers de charge d’enseignement d’un maître de conférence, mais il s’agit d’une seule et même personne. »

L’action du jour n’a pas abouti et les chercheurs ont été évacués le soir même à 22h30, mais la mobilisation continue.

Bien que leurs situations soient différentes, chercheurs et enseignants-chercheurs sont solidaires face aux projets du gouvernement. Et c’est ensemble qu’ils s’insurgent.

Depuis des mois, tous réclament la fin des suppressions de postes. Ils jugent inacceptable le nombre croissant de postes « déprogrammés » , c’est-à-dire qui ne seront pas offerts à concours pour l’année prochaine. A titre d’exemple, alors que le CNRS perdra plus de 400 chercheurs en 2010 (pour cause de départ à la retraite ou autre) seuls 300 postes seront offerts. Ils ironisent d’ailleurs de voir le gouvernement prôner ces diminutions d’effectifs alors que ce dernier affiche la recherche comme une de ses priorités.

Ils exigent l’abandon du modèle SYMPA (Système de répartition des Moyens à la Performance et à l’Activité) de financement des universités qu’ils jugent inéquitable. Ils demandent le retrait du décret enseignants-chercheurs qui modifie le statut de 570 000 personnes. Ils refusent qu’une évaluation de la qualité de leurs recherches par le Conseil National des Universités puisse servir de base pour déterminer les financements accordés. Ils craignent par ailleurs que le décret ne soit qu’une manière détournée d’alourdir leur charge de travail sans aucune contrepartie. Tous enfin réclament l’annulation de la « masterisation » et une révision de la loi LRU (loi relative aux Libertés et Responsabilités des Universités).

La suite de la mobilisation est déjà prévue. Les chercheurs français appellent désormais au blocage de tous les Conseils d’Administration des organismes de recherche.

Antoine Sanchez

Images : Adrien Kaempf

Montage : Jérôme Piauly

Pour plus d’information sur la Masterisation et sur la loi LRU.


Pour plus d’information sur la mobilisation des enseignants-chercheurs.


Et toujours plus sur la mobilisation dans la recherche et l’éducation supérieure


Et pour savoir ce que Nicolas Sarkozy pense de la recherche en France

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Les commentaires (42)

  1. Suite à une demande de JPL, j’ai envoyé à son adresse mail du site de LTL un article il y a quelques semaines… Pouvez-vous me dire par mail si vous l’avez bien reçu… Vous pouvez choisir de ne pas le diffuser, pas de problème, je souhaite simplement que vous m’informiez que vous l’avez bien reçu ;-) !!

  2. Allo, boss, ici le bunker du palais, la rue est en feu, restez à Londre, la révolution gronde…ils parlent de rétablir la guillotine…
    déjà que vous n’êtes pas très grand….

  3. Bonjour,

    J’habite à Strasbourg, une ville en état de siège complètement flicée par l’OTAN et Sarko. Les atteintes aux libertés se multiplient .
    Je soutiens évidemment la lutte des chercheurs.

    La télé libre pourrait elle faire sa petite enqueête sur la dictature que nous vivons ici depuis des semaines ?

    merci,
    Julos

  4. Comment 3/4/5…by Giorgio
    Ayant envoyé une dizaine de comments qui ne sont jamais passé, j’ai envoyé 3 conneries en test , avec un pseudo bidon et une adresse email fantaisiste, juste pour pour voir..
    ca marche…on peut se faire passer pour n’importe qui, voire n’importe naouac…
    Je confirme pour les amis que ceci est bien un message du Giorgio, revenu de 3 mois aux states, gonflé à bloc, et prêt à pourfendre du Norbert du Rantanplan et du Sarko….

  5. @ ben enfin t’es là giorgio !!! ici toujours les mêmes …….. les mêmes …..affaires sans lendemain qui chante car le nabo n’écoute personne et les colères grondent un peu partout !!
    tu vois cette vidéo , ???? ça fait des jours et des jours que ces braves chercheurs essayent d’avoir une discussion avec le gouvernement … en vain !!! voili voilou !! a + cordialement !!

  6. bis : aaaaaaaaaaahhhhhhhhhh je suis pas contente …. le mouvement dure et dure et dure, les cours ne reprennent pas, le gouvernement reste autiste et sourd, et qu’entend on dans nos chers médias, quand ils osent parler de ça, ou dans la bouche des gens : “les étudiants étrangers ont perdu une année” , “profs et étudiants en grève prennent en otage les étudiants qui veulent aller en cours” , “ces étudiants et ces profs tous des glandeurs, ils sont jamais contents”, “ils ont PEUR de la réforme” , “il faut les rassurer”, “les facs en grève perdent des étudiants pour les années à venir en passant pour des facs de gauchistes”, “les profs sont payés quand ils font grève” , “les grèves, une tradition en france” aaaaaahhhhhhhh !! de la désinformation à l’état pur, du diviser pour mieux régner !
    Alors NON c’est pas par tradition qu’on est en grève, y a de très bonnes raisons à ça, c’est pas une espèce de rituel annuel du printemps !! Les enseignants chercheurs n’ont pas PEUR de la réforme, ils sont contre ! Ça sert à rien de les rassurer Madame Pécresse, ni les étudiants d’ailleurs, on a des cerveaux on s’en sert pour réfléchir et on est PAS D’ACCORD avec votre projet d’université, et plus globalement avec votre projet de société d’ailleurs !
    Aux étudiants étrangers qui se plaignent : vous avez pas de cours et vous trouvez rien d’autre à faire dans un pays que vous connaissez pas ??
    Ensuite pour les salariés du privé, ok un fonctionnaire a la sécurité de l’emploi mais NON il n’est pas payé quand il fait grève !!!
    Le pire c’est qu’on est tous d’accord (enfin presque tous) pour un autre projet de société, et on se laisse aveugler par un gouvernement et des médias à la con qui font dans la division, et du même coup font de nos luttes des petites luttes corporatistes ! Vivement que ça change !!!

  7. Bon, puisque JPL est en vacances (il a bien raison!!), je vais poster ma longue litanie… Avant que ce ne soit plus d’actualité, et pour expliquer une partie du problème… Bravo pour le courage de ceux qui liront, quant aux autres, ceux qui feront l’impasse, je les comprends ;-) !!

    Le premier problème que soulève cette réforme est celle de l’inadéquation entre les ambitions affichées par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la recherche et ses propositions : Amener 50% d’une classe d’âge au niveau licence, diviser par 2 le taux d’échec en première année et en même temps procéder au non renouvellement de 900 départs à la retraite (450 chez les statutaires: 225 dans l’Enseignement Supérieur, 225 dans les établissements de recherche; 450 chez les non statutaires). Le Ministère précise qu’il ne s’agira pas d’Enseignants Chercheurs (EC)… Il s’agira donc de personnel administratif, dont le travail devra bien être assuré par quelqu’un d’autre (j’ignorais que les universités françaises étaient si bien pourvues…). Il faut savoir que les EC assument de multiples fonctions, en plus des 192 heures d’enseignement TD (ou 128 heures de cours magistraux), auxquels s’ajoutent les heures de préparation de cours, de surveillance d’examens, de corrections, non quantifiables, et différant selon les matières enseignées. Ils passent notamment beaucoup de temps dans des réunions de département, de laboratoire, et exercent de nombreuses tâches administratives comme certaines inscriptions (TD, séminaires, etc.), ou même entrer leurs notes sur l’ordinateur central de l’UFR!!
    Normalement, aux heures d’enseignement, devraient correspondre un même volume d’heure consacré à la recherche. Or, bien souvent, le temps dévolu à la recherche est bien plus important, et nombreux sont les chercheurs qui prennent sur leurs vacances, leurs week-ends, leurs nuits, pour tenter de faire de la recherche, avec souvent des moyens de « fortune »… de misère serait plus approprié!! Dans une dynamique de laboratoire, au delà des recherches proprement dites, il y a l’encadrement des étudiants en master et en première année de doctorat, le travail effectué à chercher des subventions, à répondre à des appels d’offre, sans aucune certitude de retour favorable, la préparation à la participation à des colloques pour présenter diverses études, qui ne sont pas retenues pour évaluer « l’excellence » d’un chercheur, auxquels s’ajoutent les sacro-saintes publications, qui peuvent demander de nombreuses heures, et peuvent finalement être blackboulées pour des raisons autres que leur qualité, quand ce n’est pas la revue elle-même qui n’est plus qualifiante. Car il ne s’agit pas simplement de publier, encore faut-il que la revue soit suffisamment cotée (3 niveaux) pour que cela rapporte des points servant à estimer la qualité du chercheur. Les publications sont soumises à des jeux et enjeux où rivalités personnelles et favoritisme sont légions, même dans des revues de réputation internationale. Il suffit bien souvent de regarder l’OURS de la revue pour comprendre pourquoi telle ou telle publication pourtant de piètre qualité a été retenue. De plus, il est plus facile de publier dans certains domaines de recherche que dans d’autres. Par exemple là où on peut publier une étude sur 10 sujets, il en faut 150 pour un objet d’étude similaire dans une autre discipline, et si ici on peut publier séparément cadre théorique, méthodologie, puis résultats, ces mêmes parties d’une étude ne pourront faire l’office que d’une seule publication ailleurs, c’est là le problème d’une approche comptable de la valeur des publications pour estimer l’excellence d’un chercheur. On peut d’ailleurs s’étonner qu’alors qu’on ne cesse de réclamer aux chercheurs qu’ils fassent des efforts pour vulgariser leurs travaux, ce genre de publications ne soit pas valorisé!!
    Que propose le Ministère?… Eh bien que le Président de l’université puisse, en fonction des nécessités et de la qualité des recherches d’un EC, moduler son temps imparti à la recherche et à l’enseignement. Ce modèle est déjà en place aux USA: résultat, les « mauvais » chercheurs assurent pratiquement tout leur service à enseigner aux premiers niveaux de la formation universitaire, quand les « bons » ne se consacrent plus qu’à la recherche. On peut donc se demander sur quelles bases ces choix seront effectués, avec tous les problèmes de subjectivité que cela soulève, et dans quelle mesure cela est cohérent avec les ambitions affichées concernant la réussite des étudiants sur les premières années. Je ne pense pas qu’un enseignant chercheur qui passera la majorité de son temps de travail à enseigner en amphi le fera de gaîté de coeur et transmettra avec passion ses connaissances, ce qui aura nécessairement pour conséquence un moindre intérêt de son auditoire pour son cours.
    L’une des préoccupations majeures des EC concerne le poids de plus en plus important accordé aux financements privés. Ainsi, en 2009, 57% des moyens nouveaux seront dédiés à la recherche privée, contre 43% à la recherche publique, et entre 2009 et 2011, la part du privé sera multipliée par deux, passant de 170 M€ à 349 M€. Des chercheurs universitaires pourront être détachés, pour l’intégralité de leur service, auprès des entreprises privées. Avec les financements privés, les inégalités vont se creuser entre les universités dont les cursus intéresseront les entreprises (sciences, pharmacie, médecine, économie, droit) et les autres (sciences humaines et sociales, lettres, etc.). Qu’est-ce que cela implique? Tout d’abord, des contraintes sur les thématiques de recherche. Ensuite, les entreprises privées, au lieu d’assumer une part de leur bénéfice à développer leur propre secteur recherche et développement, se rabattront à moindre coût sur le vivier des doctorants de l’université. Ne perdons pas de vue que de nombreux économistes ont démontré que pour garantir une croissance de 10 à 15% à leurs actionnaires, de nombreuses entreprises ont sacrifié leur secteur recherche et développement. Bref, il s’agit là de rendre un fier service au privé en lui facilitant les choses. Bien entendu, les brevets développés appartiendront au financeur et aucune retombée financière pour l’université, le laboratoire, ou le chercheur n’est à espérer, tout au plus un point de marketing à mettre en avant dans la plaquette pour attirer l’étudiant-client. Ensuite, cela permettra aux entreprises de ne point s’encombrer de chercheurs salariés, de récupérer le fruit de leur matière grise, et éventuellement, le cas échéant, d’en recruter un pour ses qualités exceptionnelles. D’ailleurs, si 25% des entreprises sont prêtes à jouer le jeu du financement, elles ne sont que 10 à 15% à déclarer qu’elles seront susceptibles d’embaucher ces doctorants par la suite. Et ce ne sont là que des déclarations, la réalité des faits sera bien pire.
    Le financement privé de la recherche universitaire, qu’il concerne l’établissement ou des projets de thèse, ou qu’il passe par des fondations, donnera lieu à des exonérations d’impôts. Connaissant le système français, on verra donc éclore des fondations tartempions, qui permettront à moindre frais d’organiser le financement de recherches à visées plus que lucratives pour les entreprises dont elles seront l’émanation. On peut donc d’ores et déjà s’attendre à ce que de nombreux chercheurs une fois leur doctorat en poche se retrouvent à chercher tous la même chose et dans le même établissement public: un job au pôle emploi!! D’ailleurs, ce pronostic est attendu puisqu’en même temps il sera possible de recruter des chercheurs pour un projet financé en leur proposant un CDD d’au mieux quelques années, qui pourra par ailleurs être interrompu à tout moment. Il faut savoir que pendant des années, lorsqu’un projet de recherche trouvait un financement, celui-ci ne concernait que l’achat de matériels, et non la rémunération de ceux qui en assumaient le fonctionnement, à savoir bien souvent les étudiants de master ou doctorants, contrairement aux Etats-Unis où la moindre activité exercée dans ce cadre par un étudiant lui est payée.
    N’oublions pas que l’introduction d’une part importante de financements privés dans la recherche pourra se solder par ce qui est arrivé à un éminent chercheur du Royaume Uni, spécialiste de la pectine, à qui Monsanto avait demandé d’étudier les « bienfaits » de ses pommes de terre OGM. Parce que ce grand professeur a osé dire que compte tenu de ses études sur ce produit, il n’était pas souhaitable que l’on mette sur le marché cette pomme de terre OGM et que les citoyens britanniques servent de cobaye, il a été démis de ses fonctions en 48 heures et son laboratoire dissous en moins d’une semaine. En France, de nombreux chercheurs subissent les pressions des lobbies de l’agroalimentaire, mais sont encore protégés par les organismes qui les abritent, mais pour combien de temps?… Ce n’est d’ailleurs plus cas pour certaines recherches subventionnées par le privé à l’INRA, et des agences comme l’AFSSA sont déjà noyautées par des représentants des lobbies de l’industrie pétrochimique et pharmaceutique ou de l’agroalimentaire, tout comme l’Académie des Sciences ou de Médecine roule ouvertement pour ces mêmes lobbies. Lorsque même la recherche universitaire publique sera assujettie aux deniers privés, il sera difficile d’entendre un son de cloche autre que celui orchestré par ces intérêts privés. C’est là un immense danger pour la société, car il n’existe pas en France les garde-fous qui existent ailleurs, où les fonds versés à des fondations « humanistes » permettent de subventionner des recherches indépendantes et souvent contradictoires.
    Par ailleurs, l’état garantira l’obtention de 60 000 prêts pour les étudiants, pour un montant moyen de 7500€ annuels, qu’ils devront rembourser une fois un emploi trouvé et l’obtention d’une rémunération dépassant un certain seuil (non fixé pour l’instant). Là encore, l’emballage est plus beau que le cadeau réel. D’abord, je doute fort que ce prêt soit accordé à des étudiants dont les choix ne seront pas susceptibles de déboucher sur un emploi sûr de sûr une fois les études finies. Ensuite, les enseignants-chercheurs nord-américains que je connais et qui ont emprunté pour faire leurs études, mettent souvent dix ans à rembourser. Après des années de précarité financière pour l’étudiant pauvre, suivront encore donc des années de vache maigre, avec ce que cela implique à des âges où les individus peuvent avoir l’envie saugrenue de fonder une famille!! Enfin, cela n’augure rien de bon concernant les coûts d’inscription dans les universités, qui pourront être substantiellement augmentés en prétextant que compte tenu du nombre de débouchés potentiels qu’offre leur formation supérieure, les banques se feront un grand plaisir à subventionner leurs étudiants.
    Enfin, sur les milliards annoncés, une grande partie du budget sera consacrée à la rénovation des bâtiments, qu’il s’agisse des universités elles-mêmes, des restaurants universitaires, ou des cités universitaires. Ce ne sera pas un luxe tant la situation était lamentable, une situation ne rivalisant qu’avec la décrépitude d’autres établissements publics, les maisons d’arrêt et les centres pénitentiaires, c’est pour dire!! Ce sont là quelques uns des problèmes que soulèvent les projets de réforme de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche de ce gouvernement, car malheureusement il y en a beaucoup d’autres, notamment la composition des commissions chargées d’évaluer la poursuite du financement d’un projet de recherche, l’avancement des carrières, dont la moitié des membres sera désignée par le premier ministre et le ministre en charge de l’éducation supérieure et de la recherche (donc contrôle politique de la recherche et des chercheurs), le choix des axes prioritaires en matière de recherche, qui démontre une vision à court terme de la recherche, la fin de l’indépendance budgétaire des IUT, le démantèlement du CNRS, etc.

    Z’avez tout lu??… Naaannnn, je le crois pas….

  8. Si si j’ai tout lu Cazo… le sujet m’intéresse… il faudrait que les médias diffusent un peu plus ce genre d’arguments, au lieu de crier sur tout les toits pendant une semaine qu’un nouveau prêt à taux 0 a été mis en place pour les enseignants, ce qui décrédibilise encore un peu plus ce mouvement de « fonctionnaires privilégiés jamais contents »…
    Et faut pas s’inquiéter au sujet du plan réussite en licence…les tuteurs (des étudiants de master payés pour aider les étudiants de licence) sont là pour ça, plus besoin de profs !!

  9. je parlais du Québec sur un autre sujet… où les étudiants s’endettent aussi pour payer leurs études !! et vive Monsanto, Total, et la psycho et la socio et la philo appliquée à l’entreprise pour un meilleur profit

  10. Ce sont également à des collègues de l’UQAM et de Laval auxquels je faisais allusion pour l’endettement… ;-) !

  11. Ben moi c’est surtout des collègues de Chicoutimi… pas très connu !! Mais oui j’en ai aussi connu de Montréal et Québec !! :)

  12. @4 miiiaaaouuu !

    giorgio au coin ! (coin coin )
    pour n’avoir donné aucune nouvelle pendant 3 mois !
    punition : raconter tout ce que tu as vu et vécu là-bas !

    exécution!

  13. quand on sait comment ils encadrent les étudiants les chercheurs! laisse-moi pleurer Cazo! Rien que des pilleurs!

  14. Searait-ce l’innénarable Rantanplan qui aurait mué, et se ferait appeler « Le Minet » ?

  15. Serait-ce l’innénarable Rantanplan qui aurait mué, et se ferait appeler « Le Minet » ?

  16. chicoutimi… en abitibi tamiscamingue… d’un côté ça faisait flipper mes collègues québécois de trouver un poste là bas, d’un autre côté ceux qui avaient été trouvaient que c’était super beau comme région…
    @ lotcon: pour l’encadrement, ça dépend de beaucoup de choses (du maitre de conf ou du prof, mais plus encore du nombre d’étudiants accepté en séminaire de master) pour le pillage c’est vrai… notamment en thèse… mais la réforme va pas changer ça, maintenant le thésard sera pillé par son directeur de thèse et par son financeur… restera pas grand chose à lui…

  17. Si Rantanplan avait été transformé en le minet c’est qu’on lui aurait coupé les c…. alors c’est toi Giorgio le gars de Gantanamo que les US nous envoie, garde ton costard orange c’est tendance chez Bayrou de secours… c’est drole tu reviens quand les ours finissent leur hibernation … t’aimes ça hein ! l’ours .. et il te le rend bien ..

  18. non Cazo Chicoutimi c’est la région Saguenay Lac Saint Jean !!! quand j’étais à Québec ou Montréal tout le monde me regardait avec des gros yeux quand je disais que j’étais là bas « mais qu’est ce tu fous là bas y a rien à faire !!! » !! Et sinon c’est clair que pour un EC qui a de l’ambition c’est pas l’idéal… c’est plutôt des profs qui débutent ou qui approchent de la retraite … mais en effet la région est magnifique !
    Pour l’encadrement, y a des profs ki s’en foutent royalement, d’autres ki pillent, d’autres ki aident et guident , certains sont super accessibles et arrangeant (appelle moi je t’amène ce bouquin,)y a pas de généralités sur ce point

  19. Merci , Cazo ! Bien que je sois informée sur la situation, j’ai tout lu.
    Bravo pour ta pédagogie : c’est clair et précis !
    Je me suis même souvenue du changement de composition pour les commissions de financement de recherche..j’avais oublié ça !!!

    Ce que la plupart des gens ne réalisent pas parce qu’on leur enfume le cerveau, c’est que le démantèlement de l’Université et de l’Education en général, aura des conséquences exponentielles et à très long terme que la vie de TOUS : santé, économie, liberté….

    Autre chose, je pense que l’action la plus efficace serait d’avoir un droit d’expression dans un JT de grande écoute, pour sensibiliser l’opinion.
    Voire s’en emparer en transgressant une invitation sur un reportage quelconque..

  20. Valérie Pécresse appelle toutes les universités à reprendre les cours à la rentrée !! Et certains présidents d’université nous disent que l’année universitaire va être prolongée d’un mois, afin que les diplômes ne soient pas sous évalués…. moi ce que je pressens c’est une mobilisation qui va être prolongée d’un mois plutôt qu’une année universitaire … et ce gouvernement qui lâche rien ! mais dans quel monde vivent ils ?!!!

  21. J’ai fait 4 ans d’études en fac, 2 en école d’ingénieur.
    Donc, j’en ai passé du temps en amphi…
    J’ai du avoir 2 profs corrects en tout et pour tout, les autres ils en foutaient pas une pour faire des cours potables.
    Ils défendent leur bout de gras, mais il n’y en aura pas un pour défendre les vraies personnes qui triment : les précaires, les ouvriers, …
    Encore des égoïstes qui ne m’inspirent que le mépris le plus total, exactement comme les profs.

  22. @ gorgy : Je suis d’accord sur ton appréciation de la qualité des cours de certains profs, et même de beaucoup… c’est également vrai dans le secondaire, tout simplement parce que la formation initiale ne contient pas une once de formation en pédagogie, qu’on y apprend pas à transmettre un savoir, et c’est une grave lacune… par contre, là où tu me fais sourire, c’est que je ne pense pas que les ingénieurs défendent plus, voire même autant, les ouvriers, les précaires, que les profs, de fac, du secondaire, ou du primaire… certains appartenant à ces catégories étant par ailleurs plus proches de la précarité que beaucoup dans ta catégorie professionnelle!! C’est d’ailleurs une chose nouvelle que d’avoir vu lors des dernières manifs les cadres des entreprises se joindre aux mouvements de contestations, eux aussi ne se sentant plus à l’abri!! Et je te parle pas des différences de salaires entre enseignants de fac et ingénieurs, l’accès à un poste de Maître de Conférence étant pourtant beaucoup plus difficile que l’obtention d’un diplôme et d’un poste d’ingénieur…ni des conditions d’enseignement entre écoles d’ingénieurs et université, je pense que tu auras constaté toi-même la différence.

  23. @cazo
    Sur les ingénieurs, je n’ai jamais dit qu’ils défendaient les autres, je suis bien placé pour savoir qu’ils sont extrêmement égoïstes et qu’ils se sentent bien à l’abri du « haut » de leur diplôme.
    On leur fait croire qu’ils appartiennent à une élite, et ça marche (ils le croient pour la plupart), et donc ils manifestent très peu (ils ne vont pas manifester contre leurs propres intérêts quand même, oui n’oublions pas qu’ils font partie du gratin).
    Mais la majorité de ces gens-là ne sont que des grouillots en vérité.
    Ne t’inquiète donc pas, je méprise encore plus ma propre catégorie professionnelle, comme tu l’appelles.
    Je voulais juste souligner que derrière de beaux discours sur l’éducation et la recherche se cache surtout une défense de privilèges égoïstes, donc arrêtons l’hypocrisie, et parlons franco !
    Pour ce qui est des salaires et de la difficulté d’obtention des postes, la règle du jeu est claire dès le début, ce n’est une surprise pour personne, donc ceux qui se plaignent n’avaient qu’à faire un autre choix ! Il y a des avantages/inconvénients des deux côtés.
    Franchement, ceux que je plains vraiment et pour lesquels je manifeste, ce ne sont pas les ingénieurs ni les profs !

  24. Quand les chercheurs debloquent… Si la recherche en France n’etait pas un bastion de gauche, les choses seraient tout a fait differentes. Faites donc de la science et pas de politique, et vous verrez , les choses iront beaucoup mieux.

  25. D’accord avec toi, Gorgy… mais on ne découvre que les dès sont pipés que bien tard quand on fait des études et qu’on a la naïveté de croire que les compétences suffisent pour accéder à un poste, surtout quand on n’est pas élevé dans le sérail!! J’espère que la compétence d’un ingénieur est davantage reconnue que celle d’un chercheur quant à ses possibilités de débouchés professionnels… Même si une fois dans une boîte, les coups tordus doivent être bien fréquents, je pense qu’un ingénieur compétent trouvera un job, ce n’est pas le cas d’un docteur en recherche, la compétence étant plutôt un handicap…
    Norbert, arrête ton char, tous les chercheurs ne sont pas de dangereux gauchistes… Demande à tous ceux qui se sont barrés aux USA pour avoir des conditions décentes pour faire de la recherche. Beaucoup d’entre eux sont bien plus obsédés par leur domaine de recherche que par quoi que ce soit d’autre, tellement parfois que le monde pourrait s’écrouler autour d’eux, ils s’en apercevraient même pas, du moment qu’ils ont les moyens de pousuivre leur recherche…

  26. @cazo
    La raison pour laquelle les entreprises privilégient les ingénieurs aux docteurs (et aux formations universitaires en général) ?
    Ce n’est pas une question de compétence bien évidemment, mais plutôt de formatage intellectuel.
    Les écoles d’ingénieur formatent leurs étudiants à l’esprit d’entreprise, les préparent au combat économique, s’assurent qu’ils adhèreront au système sans faille, la compétence technique étant un mal nécessaire (et oui, il faut bien quelqu’un pour envoyer des fusées dans l’espace !).
    Il suffit de voir tous ces ingénieurs qui font de la technique 1 ou 2 ans pas plus, et ensuite se dirigent immédiatement vers un poste de management.
    Il ne faut pas s’étonner de leur égoïsme après…
    Moi, je viens de la fac, je suis un vilain petit canard :-)

  27. Non… je comprends très bien qu’on préfère un ingénieur à un docteur dans le cadre d’une entreprise… c’est plutôt les mécanismes d’accès aux postes dans leurs filières professionnelles habituelles respectives que j’évoque. Il me semble que dans ce processus d’entrée dans l’activité professionnelle, les règles sont plus claires et plus équitables dans la compétition entre ingénieurs face à un recruteur, qu’entre docteurs de recherche face à une commission de spécialiste.

  28. Pour ce qui est des grandes entreprises, elles sont noyautées par des castes du style X, Centrale, …
    Ca doit être pareil pour les écoles de commerce j’imagine.
    Ce qui fait que pour y entrer, il faut faire jouer son réseau. Je ne dis pas que d’autres écoles ne peuvent pas y entrer, mais ça marche pas mal par copinage pour les postes recherchés.
    Genre, tu entres chez EADS parce que tu connais untel, et après tu es peinard ; ils peuvent critiquer les fonctionnaires eux, ils ne risquent rien non plus, et sont plus grassement payés.
    Dans les PME ou les SSII (la grande majorité des postes), c’est une tout autre histoire, et les ingénieurs sont des précaires aussi, même s’ils sont moins vulnérables que ceux qui n’ont pas leur diplôme ; ils ont en général un matelas financier plus conséquent…
    Donc, dans le genre transparence par rapport au processus de recrutement, ce n’est pas Byzance non plus :-(
    Pour ce qui est du recrutement au CNRS, j’en ai fait l’expérience (au niveau ingénieur de rechercher, pas chercheur), c’est carrément une honte, ça je te l’accorde.

  29. Ce qui confirme qu’en France l’ascenceur social est en panne… les « élites », les grandes familles restent entre elles, et occupent les postes privilégiés en dépit de toute considération sur leur compétence… Une différence de plus avec les USA, où même si les réseaux et le copinage existent, il n’en demeure pas moins que les compétences y sont reconnues, et que n’importe qui, malgré ses origines, peut se faire une place au « soleil », pour peu qu’il soit bosseur et compétent… Grande différence avec notre douce France, ou passés les beaux discours, la discrimination par l’origine sociale a encore de beaux jours…

  30. conclusion : à tous les niveaux certains abusent des possibilités offertes par les lois et la droite en profite immédiatement pour maltraiter le système pour le meilleur profit du fric-roi !!