Soulevez-Vous !

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Un vent de fronde, une bourrasque d’actions concertées soufflent sur les terres dans l’optique de les libérer d’un accaparement jugé illégitime. Le mouvement Les Soulèvements de la Terre épouse une dynamique confirmée ces derniers mois, se vêt d’un tissu citoyen amalgamé et fructueux. Devant cet élan activiste aussi efficace que protéiforme, le gouvernement envisage une dissolution impossible. LaTéléLibre était de la soirée de soutien organisée par quatre médias confrères indépendants.

Les temps sont à l’oppression et aux contraintes policières multiples envers les citoyens qui s’offusquent, se dressent, contestent voire se rebellent. Dans ce contexte répressif acméique, la dissolution d’un mouvement d’envergure est annoncée par le gouvernement. Alors que le pouvoir fait feu de tout bois pour étouffer les paroles divergentes, parfois à l’encontre d’associations séculaires (et non des moindres), le moment pourrait être un instant de bascule. Bien malin qui le devinera. En attendant, derrière l’approximative paraphrase, l’idée de passer de l’indignation à l’action.

Soulevez-vous, qu’il disait

Les Soulèvements de la Terre est de l’aveu de quelques-uns de ses protagonistes un vrai mouvement politique, au sens originel et noble du terme. Eloigné des partis politiciens (même si LFI fait du marquage au short) et débordant les syndicats (même si la CGT affiche son soutien et que la Confédération paysanne y est présente), le mouvement est constitué par osmoses, symbioses et coopérations naturelles, se démultiplie par de fortes interactions intrinsèques et intrants extérieurs, et s’adapte rapidement et intelligemment grâce à ses multiples facultés évolutives. Juridiquement malaisée, dans la pratique sa dissolution n’est assurément pas moins vaine tant les initiatives sont foisonnantes, tellement les actions se disséminent par tous moyens comme les graines de par le monde.

Mû en ce moment bien au-delà du simple effet Streisand, le mouvement rassemble à mesure que chacun prend conscience de la situation écologique, écosystémique, climatique. Ça enfle de partout : les citoyens se rassemblent alors à l’occasion de combats plus ou moins locaux, s’unissent en une masse hétéroclite qui a souvent fait défaut jusque-là aux associations militantes, une masse informe qui avait eu son moment de gloire à la droite de l’échiquier politicien en d’autres circonstances…

Pendant que les accaparements de l’eau, des terres s’accélèrent, que la création de routes s’amplifie, que des destructions de montagnes s’imposent et face à bien d’autres projets, il y a urgence. Bétonisation des parcelles agricoles fertiles, assèchement des nappes phréatiques, pollutions des eaux potables, destruction de zones humides et de réservoirs de biodiversité… Urgence de situations bien diverses qui mobilise en des luttes variées, avec plus ou moins de succès.

Urgence croissante en de plus en plus de domaines, si bien qu’il n’est peut-être plus temps de convaincre patiemment ou envisageable selon les concernés de faire évoluer les mentalités, les positions dans les temps impartis. Le risque n’est guère plus discuté de se retrouver acculés, si tant est que cela ne soit même déjà le cas. Aussi, en ce 12 avril 2023, une quarantaine de personnalités (scientifiques, artistes, politiques…) estiment suffisamment impérieux et pressant d’agir qu’ils se sont réunis pour soutenir Les Soulèvements de la Terre, sous l’impulsion des médias Reporterre, Socialter, Terrestres et Blast.

Personnalités pas moins disparates, pas moins différentes sur les objectifs finaux visés et les moyens d’y accéder : Clémence Guetté prenait la parole sous les yeux d’Olivier Besancenot, le médiatique et consensuel Cyril Dion intervenait devant l’intransigeant François Jarrige

Parmi icelles, Valérie Masson-Delmotte, scientifique du GIEC (dont les rapports s’entassent comme autant de déchets miniers), continue d’assumer ses positions de plus en plus tranchées et relayées, comme un cri ultime porté avec la volonté de faire entendre et comprendre enfin la gravité de la situation.

C’est cela Les Soulèvements de la Terre. Une totale mixité. A l’instar de ce mélange de climatologues, anthropologues, politiques, militants associatifs, syndicalistes, salariés, citoyens… qui fait fi des analyses fines pour faire corps devant l’insondable monde vers lequel nous nous trouvons précipités.

Parmi les artistes, notons que l’engagement politique fait défaut depuis longtemps. Cette situation, pour urgente et importante qu’elle soit, ne change pas grand-chose à leur visibilité. Exception notable dans cet univers de comédiens : Audrey Vernon reste de tous les combats environnementaux, sociaux… Son intervention imaginait une victoire acquise et des jours vécus heureux en 2030, comme pour teinter d’optimisme les plus noirs jours et mois à venir.

Pour mon intervention, j’ai projeté une victoire et un idéal de société atteint en 2030. J’aimerais que cela arrive avant, évidemment, demain même mais si cela n’arrivait qu’en 2030 cela me convient ce n’est pas si loin. L’important est que cette libération arrive, que ce système mortifère change. Qu’on vive une libération et qu’on sorte de cette terreur de l’extinction de masse. Pour arriver à cela, il n’y a pas d’autre possibilité que de parler, compenser l’énorme propagande médiatique, l’éducation, la publicité. Nous sommes baignés dans une culture de la compétition, du profit, cela nous imprègne tous, nous sommes profondément racistes, suprémacistes humains, nous méprisons les autres espèces, les autres cultures. Nous avons besoin d’apprendre tous ensemble l’amour, le respect du vivant. C’est en faisant ce travail au quotidien que les choses peuvent avancer. Les grèves sont pour ça un grand moment de partage d’idées, d’idéaux et d’intelligence partagée. Le fait que nous soyons acculés par une répression hors norme provoque aussi une réaction saine, un regroupement, des solidarités nouvelles, une prise de conscience nécessaire. Françoise Vergès [politologue et militante féministe décoloniale, intervenante également lors de la soirée, ndlr] a rappelé que ce qui arrive aux soulèvements et aux écologistes est arrivé avant dans les quartiers, dans certains territoires d’outre-mer… La politique raciste du gouvernement était un entrainement. Ce qui nous arrive aujourd’hui arrivait déjà aux peuples autochtones détruits par nos multinationales. Notre solidarité arrive tard et peut être que la répression du gouvernement est une bonne chose car elle nous rapproche de populations déjà victimes depuis bien trop longtemps. Je travaille avec Survival international depuis quelque temps et le sort des peuples autochtones est trop peu connu et trop peu défendu chez nous alors que les méthodes utilisées pour détruire leurs cultures et surtout leur autonomie sont similaires à ce qui nous arrive, nous est arrivé et nous arrivera encore. Quelle place pour le rire et la poésie dans tout cela ? Les témoignages que je reçois sur mon travail et ce que j’éprouve vis-à-vis du travail d’autres artistes, collectifs, humains me donnent de la force, de l’espoir et surtout une immense joie. Partager le meeting d’hier avec des représentants des peuples autochtones, des paysans, des artistes et juste des gens en lutte et en création est une source de bonheur qui se suffit à elle-même. Vivre un moment comme celui d’hier n’a pas de prix et peu importe le résultat. On a aussi envie de partager des choses qui soient sans but, qui portent leur fin en eux même… Être autonomes, c’est aussi être autonomes dans la joie.

Certains militent depuis des dizaines d’années et voient dans l’émergence de ce mouvement un réel espoir, global mais archipélisé, réactif mais pas centralisé, visible mais désincarné. Sans doute ses plus grandes chances de survivre à tout tentative de désossement.

Tout de suite, les gros mots

La France ferait face à de l’écoterrorisme (à comparer au terrorisme), la démocratie serait en danger que des parties factieuses s’arrogent le droit d’attenter aux propriétés privées (usine Lafarge, mégabassines…), toutes les installations industrielles seraient la cible de sabotages (à comparer à la désobéissance civile), les ‘zones à défendre’ seraient instamment en voie de construction partout qu’il faille créer une cellule dédiée anti-Zad…

Nous assistons depuis quelques mois à un total renversement de la charge des culpabilités, les libertés d’entreprendre au dépend de la nature étant étiquetées victimes d’activistes environnementaux engagés. Cette criminalisation des luttes ne revêt aucun caractère nouveau. Mais cette fois, l’intérêt général prévaut d’autant qu’il ne semble souffrir d’aucun défaut argumentatif scientifique, comme jamais aucun autre combat auparavant. Un tel consensus sur les causes pourrait justifier à lui seul de telles actions collectives.

Mais rien n’y fait. Oubliées les considérations écologiques, les abus et autres condamnations à l’inaction étatique, la violence légitime doit rester dans le giron exclusif de l’Etat. Ce dernier ne saurait admettre une remise en cause citoyenne organisée de ses choix supérieurs, aussi paradoxaux soient-ils au regard des objectifs climatiques auxquels ce même Etat est astreint.

Et quand cette violence d’Etat s’exprime pour protéger finalement des intérêts clairement illégitimes voire illégaux, il est sain de se demander où sont donc les vrais criminels.

Pour garder la foi, pas moins de sept cents de ces écoterroristes en puissance se sont donc réunis, trois mille assistaient à la retransmission en direct. Tous étaient habités par l’inéluctable combat, par l’interminable lutte pour laquelle chacun se sent investit de mener. Dans cette effervescente soirée mobilisatrice, cependant que les mois à venir feront rejaillir la peur des confrontations physiques imposées par les préfectures obéissantes, il était bienvenu de galvaniser dans la joie, le rire et la poésie.

Ce rôle aura été tenu entre autres par Alain Damasio, prolifique auteur et performatif slameur en cette occasion. Car selon lui, la lutte doit avant tout être une fête.

Au sortir de sa représentation unanimement saluée, nous nous sommes entretenus avec lui furtivement (sic). L’occasion de revenir sur les limites de l’imagination face à de tels procédés de la part de l’exécutif, sur le danger de la polarisation avancée de la société, sur l’espoir encore vivace d’une conclusion positive. Il en ressort une analyse pertinente : contre toute attente, ce pouvoir use de sous-imagination. Limpide.

 

En plus d’échapper à une dissolution qui n’aura d’effective que le dépôt papier administratif faisant valoir la disparition du mouvement comme une décision annihilerait de ses simples mots les mouvements astronomiques, Les Soulèvements de la Terre pousse à l’amplification de cet engouement : il appelle à constituer des comités locaux, à relayer par centaines les luttes locales actives ou en cours d’organisation contre tout projet plus ou moins impactant pour l’environnement et la santé.

Un maillage fin et des points comme autant de relais réactifs, partout sur le territoire métropolitain et en dehors de nos frontières. Un nouveau genre de globalisation.

(source)

La dimension systémique et désincarnée de la production mondialisée, celle qu’a impulsée Ricardo, amplifiée l’école économiste de Chicago, exacerbée les politiques néolibérales, engendre des effets négatifs incommensurables maintenant largement documentés.

Mais que restera-t-il de ces luttes court-termistes quand viendra l’heure de choix de société plus généraux ? Il pourrait être opposé que c’est contrevenir aux lois newtoniennes élémentaires de vouloir se soulever soi-même. Loin des errements du Baron de Münchhausen, Les Soulèvements de la Terre pourrait en toute humilité ne viser qu’à se débarrasser de la surconsommation, de la production industrielle, de l’extractivisme… Contrairement aux lois de la physique, immuables, les choix politiques peuvent être révisés pour répondre à des canons viables. Avant cela, il faudra rompre qui avec l’anxiété d’une décroissance mal comprise, qui avec l’inertie de mesures visant à une sobriété énergétique inconséquente, qui avec le mirage de la transition énergétique… et se projeter sur des projets de subsistance qui ne demandent qu’à percoler.

Les mesures doivent être autrement plus radicales pour la préservation de l’environnement et de la santé. Les petites contraintes réglementaires, les chartes bienveillantes, la bonne volonté des entreprises, les autorégulations n’ont sans doute que trop duré. Un passage à l’acte doit s’imposer, peu importe qui le porte.

Actuellement, c’est Les Soulèvements de la Terre qui ose relever le défi.

Lurinas

Mise à jour (24 juin 2023)

Deux poids, deux mesures. Quatre temps. Laissez aller, c’est une valse. Comme une dernière danse gouvernementale ?

Ce 21 juin 2023, les concerts de casseroles protestant contre une dissolution auront été recouverts des cacophoniques enceintes déversant des décibels comme du fumier devant les préfectures. Plus que jamais, le pouvoir ne veut plus voir une partition dépasser.

Maintenant, les méthodes antiterroristes sont devenues d’autant plus légitimes et l’arsenal répressif élargi pour contrer les militants écologistes, au premier rang desquels cette grande cristallisation qu’aura été les Soulèvements de la Terre (SLT). Macron vient de les faire dissoudre dans un cocktail de produits phytosanitaires. Éparpillés façon puzzle aux grenades GM2L.

La pression de la FNSEA n’aura pas faibli pour faire interdire un groupement de fait de dizaines d’associations et une constellation de milliers de citoyens plus ou moins activistes mobilisés pour faire accélérer des décisions politiques que l’ensemble de la communauté scientifique nous enjoint de mettre en œuvre pour tenter d’amoindrir le cercle non vertueux enclenché. Un recours sera déposé devant le Conseil d’État contre cette procédure, leurs avocats jugeant qu’elle s’apparente à un dévoiement des lois, un détournement à des fins de police politique et de la pensée.

(extrait du décret de dissolution)

Il faut s’astreindre à parcourir le décret pour prendre la mesure du rythme hypnotique qu’entend imposer désormais le gouvernement. Les lectures sont désormais un élément à charge, la volonté de se substituer au capitalisme de surveillance itou. Seuls certains saccages documentés, des détériorations occasionnant des dommages et médiatisés depuis de longues années sont encore autorisés.

Les acteurs des SLT évoquent l’impossibilité de détruire un mouvement, ce dernier se démultipliant à chaque volonté de le contraindre. L’engagement ne devrait pas faiblir, seul celui de personnalités est encore timide.

Les seuls intérêts de la nation auxquels les Soulèvements de la Terre voulaient porter atteinte sont l’accaparement des sols, de l’eau, l’extractivisme, le productivisme, le consumériste dont se revendiquent implicitement le modèle économique imposé envers et contre toutes analyses lucides (causes de la destruction du vivant, de la chute de la biodiversité, du dérèglement climatique…).

La mithridatisation des restrictions de libertés publiques et fondamentales est en cours, au premier rang desquelles celle de manifester son désaccord avec une politique viciée, alors que des décisions d’urgence sont attendues à s’imposer. Pourtant, rien n’est plus inaudible et erroné d’un point de vue démocratique, de philosophie politique, de confondre la violence fasciste, le terrorisme et celle qui s’inscrit dans la désobéissance civile.

Mise à jour (novembre 2023)

Après la suspension du décret en juillet dernier, le salut des Soulèvements de la terre (SDT) reposait sur le Conseil d’État. Ce dernier aura jugé que les violences étaient ‘en nombre limité’ et qu’elles s’inscrivaient dans le cadre de la ‘désobéissance civile’. Quant aux troubles à l’ordre public, ils ne s’avèrent pas assez graves, les agissements violents à l’encontre des personnes ou des biens ou encore les provocations explicites à la violence ne sont pas directement faites par les personnes membres ou dirigeants du groupement de fait. Si bien que le CE annule le décret de dissolution de Darmanin, même s’il est concédé à ce dernier qu’il pouvait estimer la rédaction de son décret ‘légalement fondé’.

Un satisfécit général ? Pas sûr. Car finalement, c’est une réponse ambivalente qu’a livrée le Conseil d’État en suspendant une dissolution sur les quatre avis sollicités dont celle concernant la plus médiatisée d’entre elles, celle des Soulèvements de la Terre.

Le CE accorde une position de principe à la loi sur le séparatisme promulguée en 2021 : celui ouvrant la possibilité de dissolution d’une association en cas de provocation à des violences contre des biens ou des personnes. On y déduit plusieurs éléments.

Il y a tout d’abord l’incitation explicite ou implicite à des agissements violents. Puis le fait de ‘légitimer publiquement des agissements d’une particulière gravité’, terme flou qui ne rassure jamais sur le loup qui s’y tapit. Enfin, le fait de rester inactif face à des incitations explicites à commettre des actes violents que l’association devrait se contraindre à modérer. Sanctionnant l’abstention de modération, c’est imputer aux associations les agissements de tiers, ce qui n’est pas anodin cependant que la subjectivité du niveau de modération ouvrira droit à toute suite judiciaire arbitraire.

Si bien que l’annulation de la dissolution a comme été accordée du bout des lèvres. Le Conseil d’État souligne ainsi qu’il considère que certaines situations et comportements violents ont été légitimés par les SDT. Mais, heureusement pour le mouvement, le CE reste vigilant au contrôle de proportionnalité, en ce cas d’espèce il considère les effets réels des provocations comme étant mesurés et à ce titre la dissolution comme excessive.

« La dissolution du groupement ne peut être regardée, à la date du décret attaqué, comme une mesure adaptée, nécessaire et proportionnée à la gravité des troubles susceptibles d’être portés à l’ordre public »

Cette interprétation large par le Conseil d’État de la loi de 2021 élargit donc en fait considérablement la possibilité de dissolution en actant qu’un tel mouvement fait action de sa liberté d’expression. Mais dans le même temps, de l’avis de certains juristes, le Conseil d’État remet en cause la décision des juges des référés en stipulant que le fait que l’association défende une cause environnementale n’a pas d’influence sur la caractérisation de la provocation à la violence.

« Si la commission d’agissements violents par des membres de l’organisation n’entre pas par elle-même dans le champ de ces dispositions, le fait de légitimer publiquement des agissements violents présentant une gravité particulière, quels qu’en soit les auteurs, constitue une provocation au sens de ces mêmes dispositions. Constitue également une telle provocation le fait, pour une organisation, de s’abstenir de mettre en œuvre les moyens de modération dont elle dispose pour réagir à la diffusion sur des services de communication au public en ligne d’incitations explicites à commettre des actes de violence »

Un jugement qui contraste avec la jurisprudence de la Cour de cassation (cf. affaire des décrocheurs de tableaux du président) : certains actes ne constitueraient pas des infractions s’ils relèvent de la liberté d’expression. Le Conseil d’État juge pour sa part que ce raisonnement ne s’applique pas pour les dissolutions.

En marge, notons que la dissolution d’une association ou d’un groupement de fait n’implique pas que ‘les autorités compétentes cessent d’exploiter et détruisent les données qui auraient été collectées à l’occasion de la mise en œuvre de techniques de renseignement’. Et les éventuels excès de pouvoir d’être écartés sans guère de considération pour ce qu’ils impliqueraient comme obstacles à la liberté d’expression, justement.

Cette annulation de dissolution est donc subtilement retorse. La prise de position du Conseil d’État limite clairement la possibilité qu’une action environnementale violente échappe aux mesures administratives du fait de sa seule légitimité. Pire, il faut craindre un élargissement offert à agir contre des associations écologistes, la désobéissance civile ne revêtant plus de caractère légitime par défaut.

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