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Épisode 2

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Je marche avec toi

« Si tu ne te sens pas de marcher seul, demande moi et je marche avec toi ». Voilà le programme des jours à venir : l’autre est une richesse, pas une menace. Dimanche 11 janvier, nous étions des millions à marcher en France pour une société libre, généreuse, sans peur et sans haine. Ma première rencontre ce jour-là ? Une femme et sa « maman d’adoption ». L’une était juive, l’autre musulmane. Elles m’ont donné envie de prolonger la marche, comme toutes les personnes avec qui j’ai parlé ce jour-là. Et quand le lendemain, un ami musulman m’a raconté qu’il n’osait pas sortir de chez lui de peur des amalgames, quand un ami juif m’a dit qu’il avait peur de prendre le bus avec sa kippa, et quand tant d’autres amis m’ont dit : « J’aimerais faire quelque chose, mais quoi ? », je me suis dit qu’il y avait urgence à agir, à proposer à chacun un geste à faire en direction de l’autre, même infime. Porter un autocollant #JeMarcheAvecToi, c’est dire à l’autre, quelle que soit sa couleur, sa religion, sa langue ou son look : « Tu n’es pas seul, on marche ensemble, alors sens-toi libre d’être ce que tu es ». #JeMarcheAvecToi est une initiative citoyenne, spontanée et indépendante née dans l’élan de la marche du 11 janvier. Elle vise à soutenir tous ceux qui seraient victimes de stigmatisation et d’amalgames à cause de leur couleur, leur religion, leur langue ou leur look. Porter un badge / un autocollant #JeMarcheAvecToi, c’est inviter l’autre avant même qu’il le demande. C’est lui dire : « Si tu ne te sens pas de marcher seul, viens me voir, et je marche avec toi ». C’est affirmer l’existence d’une France solidaire, généreuse, fraternelle, où chacun, quel qu’il soit, a droit à une place au soleil.

Épisode 3

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Épisode 4

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Épisode 5

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Épisode 6 : À Dakar !

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Épisode 7

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Épisode 8

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Épisode 9

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Le site web

#JEMARCHEAVECTOI jemarcheavectoi.fr

Facebook

PS : #jemarcheavectoi est né au détour d’une conversation, sur un modèle australien (#illridewithyou) et grâce à une phrase transmise par un ami : "L'espérance est un risque à courir" (G. Bernanos) [post_title] => Je Marche Avec Toi [post_excerpt] => Pour profiter du magnifique élan de la manif du 11 janvier 2015, notre ami Romain Potocki, réalisateur itinérant, nous fait parvenir sa dernière idée inspirée d'un mouvement citoyen Australien. #JeMarcheAvecToi, pour proposer son soutien et son aide à tous. [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => marche-toi [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2015-02-06 13:44:42 [post_modified_gmt] => 2015-02-06 12:44:42 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://latelelibre.fr/?p=33750 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 1 [filter] => raw ) [1] => WP_Post Object ( [ID] => 33859 [post_author] => 2 [post_date] => 2015-01-22 23:09:13 [post_date_gmt] => 2015-01-22 22:09:13 [post_content] => FR2-DJIGUI-LTL Retrouvez très vite l'intervention de Djigui sur LaTéléLibre.fr.

En direct de la Rédac...

À 22h39, l'ensemble de rédaction de LaTéléLibre salue déjà l’intervention de Djigui, Reporter Citoyen faisant partie de la deuxième promotion... Une belle prise de parole quand bien même, à 22h49, Xavier Lemoine (Parti chrétien démocrate, Maire de Montfermeil - 93) n'a pu s'empêcher de réagir aux mots (et maux) sociétaux de Djigui en parlant d'"Islam" et de "Champomy" #pirequelepainauchocolat. La Rédac ! [post_title] => Les RC avec des Paroles et des Actes. [post_excerpt] => Djigui Diarra des Reporter-Citoyens est ce soir sur le plateau de l'émission "Des Paroles et Des Actes" présentée par David Pujadas en direct sur France 2. [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => les-rc-paroles-actes [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2015-01-22 23:09:13 [post_modified_gmt] => 2015-01-22 22:09:13 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://latelelibre.fr/?p=33859 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw ) [2] => WP_Post Object ( [ID] => 33814 [post_author] => 2 [post_date] => 2015-01-22 18:48:15 [post_date_gmt] => 2015-01-22 17:48:15 [post_content] => En lisant l'article de Virginie Despentes, qui détaille par le menu la manière dont elle a vécu les jours qui ont suivi les attentats de Charlie Hebdo, j'ai réalisé que j'avais moi aussi besoin et envie de prendre la plume pour laisser sortir, évacuer, ne pas ressasser. Les commentaires ont été nombreux sur la toile, dans les médias, dans les discussions entre amis. Et pas toujours des plus heureux. Entre certaines déclarations abjectes et une tendance justifiée au dorlotage sirupeux, se taire un moment fut pour moi une alternative acceptable.

L'unité ? Prudence

Sans l'avoir décidé consciemment, j'ai donc bien fermé ma gueule depuis le 7 janvier. Pas de Tweet intempestif, pas de post sur Facebook. La peur de dire des conneries sans doute. Soyons honnêtes : Une fois les auteurs des attentats tués par la police, sur qui exactement décharger sa colère ? Faut-t-il se résoudre à sombrer dans la peur des musulmans ? Faire un procès d'intention aux politiques qui ne font que de la politique ? Facile, trop facile. L'auto-flagellation pour notre incapacité à faire société ? Certainement, mais comment ? Qui est fautif ? A quel titre ? Dans quelle mesure ? Pour quelles valeurs ? Ce sont ces questions qui m'ont agité la tête pendant une semaine. J'ai aimé l'engouement et l'unité dont a su faire preuve le peuple français, mais je me méfie des foules en marche. Je suis allé au grand rassemblement, avec le doute au ventre, en traînant un peu les pieds. Avec la peur que notre ferveur à communier ne devienne la cause d'une vexation encore plus grande chez certains français. Avec l'idée que certaines personnes présentes soutenaient Charlie Hebdo pour autre chose que la seule liberté d'expression, pour des raisons parfois beaucoup moins nobles. J'ai vu que parmi les victimes des attentats, il y avait des musulmans, des juifs, des ordinaires, des flics. Mais peut-on vraiment considérer que ces meurtres n'étaient que le fait de trois tarés qui s'étaient saisi de kalach' ? Soit on reste sur cette affirmation qui bien sûr ne peut convaincre personne, soit on soulève le tapis. Et là, il y a de quoi prendre peur : C'est la faute de la France qui n'a pas su accueillir ses immigrés, c'est la faute des politiques qui ont abandonné les banlieues à elles-mêmes, c'est la faute des petits français de souche, de base, qui s'adonnent au vice du téléviseur. Mais pas que, oh non. C'est la faute aux caïds des cités qui enrôlent les plus jeunes. La faute aussi à celui qui se laisse pousser la barbe au lieu d'apprendre à réfléchir. La faute des dirigeants arabes corrompus qui ont laissé l'islamisme radical gangrener leur monde, puis le notre. Et pour n'épargner personne, la faute des juifs de France aussi, qui ont tant de mal à condamner les exactions d'Israël, souvent plus prompts à s'indigner qu'à dénoncer, ceux (parmi mes amis) qui partaient se faire bronzer à Tel Aviv, pendant que Tsahal bombardait Gaza et que Valls gazait Barbès. Ça fait un paquet de coupables et malheureusement autant de victimes. Et un jour ou l'autre, il va falloir se dire les choses. Comment vivre ensemble sinon ?

Colère en embuscade

Et puis j'ai écris une tribune assassine, violente envers tout le monde : les français racistes d'en bas à droite, les musulmans incultes ou les juifs communautaristes. Pourquoi cette colère m'a-t-elle pris ? Parce que je suis comme tout le monde : un peu paniqué dans un monde où il devient dur, voire impossible d'affirmer une certitude sans blesser quelqu'un, parce que dans notre pays la peur de l'autre et l'affirmation à tout prix que l'on vit bien ensemble sont les deux faces d'une même pièce. Ma colère passée, j'ai renoncé à publier l'article. Parce que j'aurais perdu une grande partie de mes connaissances, amis et relations d'abord. Mais aussi parce que la posture du blanc éduqué, apostat mais né bien catho, pérorant et faisant l'aumône de leçons d'anti-racisme aux beaufs, de laïcité aux arriérés et de civisme aux communautaristes est aussi devenue une source de tension, de frustration dans notre monde d'aujourd'hui (les manifestations anti-françaises de ces derniers jours tendant à le prouver), un carcan politique aussi dangereux que les autres.

Au delà des yeux humides

Écrire cet article m'a défoulé. Ne pas l'avoir balancé sur les réseaux sociaux m'a rassuré sur ma capacité à garder mon calme. Mais je n'étais pas plus avancé sur les idées utiles à suggérer pour améliorer l'état des choses. Toujours pour rester honnête, je dois avouer que je n'ai pas vu énormément de prises de positions lumineuses. On s'est émus, rassurés, on a communié, d'accord. J'ai bien été touché par l'interview de Jamel, comme beaucoup. J'ai trouvé les politiques plutôt à la hauteur. J'ai moins aimé qu'on demande implicitement aux musulmans de se démarquer sans cesse du terrorisme, mais ça a au moins eu le mérite de poser la question de la sécularisation de l'islam et des efforts à faire de tous les côtés pour vivre ensemble. Mais de propositions révolutionnaires, point.

Où sont les femmes ?

Jusqu'à ce que je lise la tribune de Virginie Despentes dans le dernier numéro des Inrockuptibles. Sur deux pages, la dame y décrit ses états d'âme et les diverses émotions par lesquelles elle est passée depuis les attentats contre Charlie Hebdo. C'est touffu, confus presque, les formes narratives s'enchaînent sans que l'on sache toujours bien à qui l'auteure s'adresse, mais c'est révélateur du trop plein d'angoisse et de sentiments contradictoires par lesquels chacun d'entre nous a pu passer ces derniers temps. Et puis dans la dernière colonne, tout s'éclaire, elle attaque un journaliste obsédé par les musulmans :
« On a tous nos obsessions (…) la mienne c'est la masculinité (…) je crois que ce journaliste aurait du déclarer en préambule qu'il se dissociait formellement de la masculinité traditionnelle (…) qu'il dissociait sa masculinité de celle des assassins. ».
Eurêka : Voilà enfin dans le débat public, un concept qui pourrait nous intéresser : la masculinité. Car il opère à deux niveaux : Par l'emploi qu'elle en fait d'abord (une exagération, une « obsession »), et l'analogie qu'elle établit entre l'abus d'utilisation des catégories « musulman » et « masculin », Virginie Despentes nous rappelle qu'il est vain de vouloir restreindre la notion de « terroriste » à celle de « musulman » ou à celle d' « homme », que ces catégories sont trop vagues, trop larges, représentatives de traits, de situations, de chemins qui n'éclairent en rien le débat présent. En un mot, que l'abus du terme « musulman » est erroné sur le plan théorique et dangereux dans le débat public. « Le musulman » n'existe pas. On en viendrait presque à regretter le bon vieux racisme à la Papa, le racisme anti-beurres des années 80, tant il était bas du front, facile à contredire, tant il était agréable à l'époque, quand on était jeune, de pisser sur le FN et les racistes. L'islamophobie d'aujourd'hui est beaucoup plus pernicieuse et l'homme de bonne volonté est pris dans un étau de contradictions lorsqu'il souhaite défendre un point de vue ou une cause qu'il juge noble.  

Avec sa bite et sa Kalach'

Mais l'intérêt principal de l'emploi du concept de « masculinité », la raison pour laquelle j'ai trouvé cet article plus précieux que tous les autres, c'est que la parole des femmes nous a manqué depuis le 7 janvier. Bien sûr, je ne parle pas nécessairement de la parole féminine, de nombreuses femmes ont fait entendre leur voix. Mais ce qui a fait défaut à mon avis, c'est la perspective féministe dans le débat public. Virginie Despentes formule l'axiome de son article sans égard pour les susceptibilités masculines : « Parce que c'est ça, au final, ce que nous vivons depuis une semaine : les hommes nous rappellent qui commande et comment. Avec la force, dans la terreur » Ce leitmotiv possède le triple mérite de condamner la violence mâle, bête et crasseuse, de ne pas désigner de coupable idéal du bout du doigt et de nous offrir une précieuse piste de réflexion pour l'avenir, avec un début de réponse : Quand allons-nous enfin cesser d'éduquer nos enfants selon des stéréotypes de genre archaïques ? Derrière la dureté des mots : « Les hommes ont le droit de tuer, c'est ce qui définit la masculinité qu'ils nous vendent comme naturelle », Virginie Despentes avance une vraie force de proposition. Elle n'a pas chaussé les gros sabots d'un féminisme essentialiste, clivant et castrateur. Son talent, c'est de nous inviter à faire un pas de côté, sans ménagement certes, mais avec clairvoyance. On a beaucoup parlé du « danger » qu'il y avait à faire jouer les petits garçons à la poupée. Pour ma part, j'aurais préféré que les frères Kouachi et Coulibaly commettent leur forfait en jupe et en lançant des serpillères à la face des humoristes qu'ils abhorraient.

Et qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

« je n'ai pas vu un seul homme se défendre de cette masculinité, pas un seul homme s'en démarquer ».
Hé bien chère Virginie, tu as bien fait d'écrire cet article, parce qu'après coup, après t'avoir lue, je puis bien te dire que je m'en démarque de cette masculinité, et qu'à y bien regarder, il y a parfois de quoi avoir honte d'être un homme. Grâce à toi, je peux faire le point sur les deux semaines qui viennent de s'écouler et voir quelques raisons d'espérer. Après-tout, peut être n'y a t-il rien de dramatique dans notre pays aujourd'hui, peut être qu'il faudrait juste que Maman France retrouve un peu d'autorité (la vraie, la juste et magnanime autorité) et fasse taire ses gosses qui passent leur temps à se chamailler. Christophe Moreau.

Lien

  [post_title] => Des Idées pour la Suite ? [post_excerpt] => La romancière Virginie Despentes, qui vient de sortir son nouveau roman "Vernon Subutex", a livré dans les Inrocks, ses impressions sur les attentats contre Charlie Hebdo et la semaine qui a suivi. Christophe Morau, reporter à LaTéléLibre, revient lui aussi sur les réflexions qui l'ont animé pendant ces événements et nous explique pourquoi il a choisi de réagir à la tribune de Virginie Despentes. [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => idees-suite [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2015-01-22 18:48:15 [post_modified_gmt] => 2015-01-22 17:48:15 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://latelelibre.fr/?p=33814 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw ) [3] => WP_Post Object ( [ID] => 33818 [post_author] => 19 [post_date] => 2015-01-21 13:33:15 [post_date_gmt] => 2015-01-21 12:33:15 [post_content] =>

 

Dégât collatéral

 

Ce soir, ils voulaient rire, et surtout faire rire. Mais ce soir, comme depuis le 8 janvier, rire est une lutte et faire rire un combat. Car depuis le 8, les rires enfantins sont absents.

Vigipirate a choisi son intensité : « alerte attentat ». Placé à son niveau maximum, le Plan l'a alors annoncé : « les voyages, séjours et sorties scolaires, à caractère exceptionnel, organisés en région Île-de-France sont, jusqu’à nouvel ordre, suspendus ». Et la magie du verbe législatif opéra : voilà des salles de spectacle vidées de leurs regards émus et de leurs rires sans filtre.

« Il est des soirs où il est plus difficile de monter sur scène que d'autres »

Le metteur en scène prévient, avant de s'éclipser pour laisser place au spectacle... Dont les violons, guitares, mimiques et quiproquos baladent celui qui veut bien s'abandonner au burlesque de l'histoire jouée. Venu de Normandie, Yann Dacosta a fait cette année le pari ambitieux de mener sa compagnie de théâtre le Chat Foin dans les salles parisiennes. Avec sa pièce d'Eugène Labiche, modernisée par une mise en scène au goût du jour, la salle du Théâtre 13 était comble tous les jours du mois et demi de représentation. Comble sur le papier des réservations seulement, car depuis, les élèves qui assuraient une grande partie des places réservées ont dû déserter. « C'est catastrophique pour nous » déplore Yann. Une catastrophe économique pour la compagnie qui perd 500 à 1000 euros par soir. « Tous les groupes scolaires ont annulé leur venue. Je devais également rencontrer les classes pour discuter de la pièce : annulé ! Et bien sûr, la presse aussi s'est rétractée devant l'urgence... ».

Difficile pour les acteurs, qui comptaient sur l'énergie insouciante des rires des enfants pour les porter, et qui ne peuvent désormais que s'appuyer sur le vide créé par leur absence. « On sent la salle si vide ! » confie une jeune violoniste. « C'est le rire qui rythme cette pièce, ajoute Yann, et avec les enfants, la réaction est immédiate, ça prend ! Sans eux, c'est timide et l'énergie n'y est pas...». Le metteur en scène est abattu par l'inquiétude de voir le spectacle s'essouffler. Fatigué et conscient du risque : « il faut que je fasse gaffe à ne pas contaminer la troupe... »

 

Les artistes en quête de sens

 

Et si ces soirs-là sont « des soirs où il est plus difficile de monter sur scène que d'autres » c'est aussi parce que les artistes sont face à la tâche ardue « de donner du sens à ce qu'[ils font] quand autour d'[eux] il n'y en a plus ». A quoi bon jouer ? Pour qui au juste ? Alors qu'en exerçant leur métier d'artiste ils pensaient participer à un mouvement global émancipatoire nourri par la réflexion et la créativité, voilà le doute qui s'immisce dans leur parcours et les met face au pouvoir tout à coup très relatif de leur action : « les personnes qui ont tué sont des personnes qui ne se cultivent pas, qui ne lisent pas, donc quand on voit que des gens peuvent être dans une telle misère intellectuelle et culturelle, on a l'impression de ne pas servir à grand chose... »

Mais quand on cherche du sens, on finit par le trouver. Même si « par rapport au choc au niveau national la petite histoire des artistes en manque de public paraît secondaire », les conséquences réelles et symboliques sont grandes. C'est la survie des petites compagnies qui est en jeu en même temps qu'un idéal de culture, de créativité et de liberté qui est attaqué. La compagnie du Chat Foin a alors réagi, car les artistes qui la composent savent qu'ils ont « un rôle à jouer ». Comme Yann Dacosta l'exprime en introduction au spectacle : « les têtes vides sont prêtes à recevoir l'endoctrinement et la bêtise ». Alors il conseille : « cultivons nous. Osons. Sortons de chez nous. Soyons fermes et insolents. […] L'humour est le dernier rempart contre la bêtise ».

Le sens est alors tout trouvé : tous les soirs, les comédiens se donnent entièrement à cette pièce d'Eugène Labiche, « caricaturiste à sa manière », où le lien entre la bêtise, la peur et la folie est étroit. « L'imbécilité est le terreau de la peur. Et la peur nous rend fou », c'est ce que montre le personnage Lenglumé qui, dès sa première apparition sur scène nous apprend qu'il « étai[t] un élève médiocre ». Plus tard, emporté par son imbécillité et sa peur, il tuera.

 

Besoin de culture

 

Comment dès lors supporter l'absence des jeunes dans les salles de théâtre quand il serait nécessaire comme jamais qu'ils y mettent les pieds ? Pour Yann Dacosta, « ce sont des mesures ridicules, car personne n'est en sécurité nulle part ! Ni à l'école, ni sur le trajet de l'école... Interdire une sortie à la Tour Eiffel je veux bien, mais dans une salle de théâtre... C'est absurde ». Un metteur en scène abattu face à l'échec que dessine le Plan Vigipirate : « ça me rend d'autant plus triste parce que ces gens là, comme tous les fanatiques, parviennent ainsi à avoir ce qu'ils veulent : l'assèchement culturel ».

Abattu mais pas vaincu. Car s'il est un temps pour la culture, il est venu. Un temps pour regarder ses peurs et les comprendre. Pour en rire surtout. Afin de les penser, pour les conjurer.

« Bon spectacle à vous, malgré tout. »

Avant que le spectacle ne commence, le metteur en scène Yann Dacosta porte la parole de la voix des artistes :

« Il est des soirs où il est plus difficile de monter sur scène que d'autres, de donner du sens à ce qu'on fait quand autour de nous il n'y en a plus.

Au nom de la compagnie du Chat Foin et de toute l'équipe du théâtre 13, nous ne pouvons pas démarrer cette représentation sans vous dire ces quelques mots : notre démocratie a été visée en plein cœur. Nous étions tous des enfants de Charlie. Aujourd'hui nous sommes Charlie.

La liberté est un pilier de notre République française. Nous sommes tous choqués, atteints, meutris.

La presse est libre, nous sommes libres. Cultivons nous. Osons. Sortons de chez nous. Soyons fermes et insolents.

Les têtes vides sont prêtes à recevoir l'endoctrinement et la bêtise. L'imbécilité est le terreau de la peur. Et la peur nous rend fou, c'est ce que vous racontera Labiche dans quelques instants.

La salle devait être presque pleine ces derniers soirs. Beaucoup se sont désistés parce que le cœur n'y était pas et les groupes scolaires ont annulé à cause du plan vigipirate.

Merci à vous d'être présents. Merci de nous permettre d'être ensemble.

Continuons. L'humour est le dernier rempart contre la bêtise. Et comme disait George Tabori : « le rire est la seule chose qui reste après la catastrophe.

Bon spectacle à vous, malgré tout. »

Flore Viénot

Des Liens

[post_title] => Vigipirate : les Théâtres Sans Enfant [post_excerpt] => Les récents attentats et le plan Vigipirate renforcé a des dégâts collatéraux insoupçonnés : les spectacles pour enfants sont vides. Toutes les sorties pour les scolaires ont été annulées. Les comédiens pleurent. Flore Viénot a assisté à « L'affaire de la rue Lourcine » au Théâtre 13 à Paris, ils étaient une cinquantaine dans la salle, zéro enfant. [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => vigipirate-les-theatre-enfant [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2015-01-23 11:57:49 [post_modified_gmt] => 2015-01-23 10:57:49 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://latelelibre.fr/?p=33818 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw ) [4] => WP_Post Object ( [ID] => 33711 [post_author] => 2 [post_date] => 2015-01-14 16:43:02 [post_date_gmt] => 2015-01-14 15:43:02 [post_content] =>   Bon, il est 6h30, ça vaaaa ! Tu vas te prendre un bon café au petit rade tout près du kiosque. Tu le bois en 5 min, (au cours desquels tu te lèves toutes les 30s pour vérifier, quand même, que la queue ne s'allonge pas trop). 
Hop !, le temps de régler et te revoilà dans la fameuse file. 
Mince, elle a un peu plus augmenté que prévu pendant que le serveur galérait à faire la monnaie sur ton billet de 10...(**!!%$$*#*&!!). Elle compte désormais une trentaine de personnes (il est 6h50, on est à Chaville hein!). Tu trépignes dans le froid pendant 40min, alors forcément, ça discute.
Tu plaisantes avec le petit vieux devant toi qui te raconte qu'il à toujours lu Charlie, Hara Kiri, Le grand Duduche, Fluide Glacial et les autres...Que cette presse unique en son genre était "son plaisir du dimanche", qu'elle a bercé sa vie. Comme celle de mon père je lui dis, et, plus tard, la mienne.
 Il est si triste, et pourtant il est heureux de voir tout ces gens, "comme à la manifestation, c'est beau" Il prend tout et tout le monde en photo.
 C'est vrai que c'est particulier comme ambiance. Il y a de tout, des jeunes, des moins jeunes, des working boy, des ouvriers..De la BCBG avec son serre tête des années 70 à la femme voilée dodue et souriante (et oui !) tout le monde y passe. 7h30, le rideau de fer grince, le kiosque ouvre enfin. 
Une jolie dame passe la tête dans l'embrasure de la porte, observe la foule quelques secondes, (laquelle a bien sur encore doublée de volume a l'approche de l'heure fatidique) puis nous adresse un sourire désolé. Elle n'en a « que 30 », et elle n'en donne, évidemment, « qu'un unique exemplaire par personne ». 
Frissonnements général. 
La jolie dame ouvre le passage.
 Comme tout le monde, tu essayes fébrilement de compter le nombre de personnes qui s'engouffrent devant toi, mais évidemment un tel bordel dans ce petit kiosque, tu n'y parviens pas. 
Tu croises les doigts et prends ton mal en patience, regardant avec envie les chanceux servis, qui, déjà, ouvrent leur journal à peine leur monnaie rendue, et défilent vers la sortie, souriants déjà de ce qu'ils découvrent à l’intérieur de ce qui est désormais "un trésor national"? La réponse à ta question ne se fait pas attendre.. Tu es... la 32ème. AAAAAAAAAAAAAAAAAAAARGH ! (des années qu'on me le dit que je bois trop de café). Et ton adorable petit vieux, 31ème, lui, n'aura qu'une photo de cette fameuse couv'. Ton père non plus ne l'a pas trouvé ce matin. 
Pas plus que tes amis journalistes arpentant pourtant Paris dès 6h et demie, ni même ta sœur ou tes copains qui l'ont cherché pour toi un peu partout en région parisienne. 
Merci quand même, pour le jeu de piste (Camille, Tristan, Marie, Pascal). Merci surtout à toi, Papa, de m'avoir transmis ton amour de Charlie. Justine Le Cor   PS : juste un peu triste que celles et ceux qui ont toujours lu et soutenu Charlie n'aient pas, aujourd'hui accès à leur journal, à ce numéro. PS 2 : du coup je me suis inscrite sur la (très) longue liste de "résa", système que je trouve assez discutable. A suivre...   Charlie-Une-Mahomet-Je-suis-charlie [post_title] => Dur, Dur d'Être Charlie ce Matin... [post_excerpt] => "Te lever à 6 heures (alors que c'est ton jour de congé). Arriver à 6 heures et demie à ton kiosque, (soit une heure avant l'ouverture). Constater qu'il y à déjà la queue, une petite quinzaine de personnes..." Justine Le Cor, ex-reporter-citoyenne, a essayé d'acheter Charlie Hebdo ce matin. Elle vient de nous envoyer ce témoignage que pas mal de Français ont du vivre aujourd'hui. [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => dur-dur-detre-charlie-ce-matin [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2015-01-14 16:58:16 [post_modified_gmt] => 2015-01-14 15:58:16 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://latelelibre.fr/?p=33711 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 1 [filter] => raw ) [5] => WP_Post Object ( [ID] => 33688 [post_author] => 2 [post_date] => 2015-01-10 21:39:51 [post_date_gmt] => 2015-01-10 20:39:51 [post_content] => [video https://www.youtube.com/watch?v=3O-2klyE80w#t=54] [post_title] => #jesuischarlie [post_excerpt] => Les peoples sont Charlie. [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => jesuischarlie [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2015-01-10 21:39:51 [post_modified_gmt] => 2015-01-10 20:39:51 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://latelelibre.fr/?p=33688 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw ) ) [post_count] => 6 [current_post] => -1 [in_the_loop] => [post] => WP_Post Object ( [ID] => 33750 [post_author] => 2 [post_date] => 2015-01-23 19:20:32 [post_date_gmt] => 2015-01-23 18:20:32 [post_content] => [video https://www.youtube.com/watch?v=G18PmHamWhM&feature=youtu.be]

Épisode 2

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Je marche avec toi

« Si tu ne te sens pas de marcher seul, demande moi et je marche avec toi ». Voilà le programme des jours à venir : l’autre est une richesse, pas une menace. Dimanche 11 janvier, nous étions des millions à marcher en France pour une société libre, généreuse, sans peur et sans haine. Ma première rencontre ce jour-là ? Une femme et sa « maman d’adoption ». L’une était juive, l’autre musulmane. Elles m’ont donné envie de prolonger la marche, comme toutes les personnes avec qui j’ai parlé ce jour-là. Et quand le lendemain, un ami musulman m’a raconté qu’il n’osait pas sortir de chez lui de peur des amalgames, quand un ami juif m’a dit qu’il avait peur de prendre le bus avec sa kippa, et quand tant d’autres amis m’ont dit : « J’aimerais faire quelque chose, mais quoi ? », je me suis dit qu’il y avait urgence à agir, à proposer à chacun un geste à faire en direction de l’autre, même infime. Porter un autocollant #JeMarcheAvecToi, c’est dire à l’autre, quelle que soit sa couleur, sa religion, sa langue ou son look : « Tu n’es pas seul, on marche ensemble, alors sens-toi libre d’être ce que tu es ». #JeMarcheAvecToi est une initiative citoyenne, spontanée et indépendante née dans l’élan de la marche du 11 janvier. Elle vise à soutenir tous ceux qui seraient victimes de stigmatisation et d’amalgames à cause de leur couleur, leur religion, leur langue ou leur look. Porter un badge / un autocollant #JeMarcheAvecToi, c’est inviter l’autre avant même qu’il le demande. C’est lui dire : « Si tu ne te sens pas de marcher seul, viens me voir, et je marche avec toi ». C’est affirmer l’existence d’une France solidaire, généreuse, fraternelle, où chacun, quel qu’il soit, a droit à une place au soleil.

Épisode 3

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Épisode 4

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Épisode 5

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Épisode 6 : À Dakar !

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Épisode 7

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Épisode 8

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Épisode 9

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Le site web

#JEMARCHEAVECTOI jemarcheavectoi.fr

Facebook

PS : #jemarcheavectoi est né au détour d’une conversation, sur un modèle australien (#illridewithyou) et grâce à une phrase transmise par un ami : "L'espérance est un risque à courir" (G. Bernanos) [post_title] => Je Marche Avec Toi [post_excerpt] => Pour profiter du magnifique élan de la manif du 11 janvier 2015, notre ami Romain Potocki, réalisateur itinérant, nous fait parvenir sa dernière idée inspirée d'un mouvement citoyen Australien. #JeMarcheAvecToi, pour proposer son soutien et son aide à tous. [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => marche-toi [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2015-02-06 13:44:42 [post_modified_gmt] => 2015-02-06 12:44:42 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://latelelibre.fr/?p=33750 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 1 [filter] => raw ) [comment_count] => 0 [current_comment] => -1 [found_posts] => 6 [max_num_pages] => 1 [max_num_comment_pages] => 0 [is_single] => [is_preview] => [is_page] => [is_archive] => 1 [is_date] => 1 [is_year] => [is_month] => 1 [is_day] => [is_time] => [is_author] => [is_category] => [is_tag] => [is_tax] => [is_search] => [is_feed] => [is_comment_feed] => [is_trackback] => [is_home] => [is_privacy_policy] => [is_404] => [is_embed] => [is_paged] => [is_admin] => [is_attachment] => [is_singular] => [is_robots] => [is_favicon] => [is_posts_page] => [is_post_type_archive] => [query_vars_hash:WP_Query:private] => f2ab2017203fa085ae3093ea7625ce0a [query_vars_changed:WP_Query:private] => [thumbnails_cached] => [allow_query_attachment_by_filename:protected] => [stopwords:WP_Query:private] => [compat_fields:WP_Query:private] => Array ( [0] => query_vars_hash [1] => query_vars_changed ) [compat_methods:WP_Query:private] => Array ( [0] => init_query_flags [1] => parse_tax_query ) )