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Dans la peau d’un milliardaire

L’occasion n’est pas commune de partager les joies et hobbies des milliardaires de ce monde. D’abord car le mélange interclasse n’est pas accessible, ensuite car une méfiance réside comme un réflexe de survie au sein de la haute bourgeoisie à l’encontre des journalistes qui veulent s’immiscer dans leur milieu cadastré. Philippe Ginestet appartient au club restreint et fermé des grands patrons Français et détonne avec ses méthodes de management atypiques. Nous nous retrouvons confondus de tant de relations fraternelles entre ses ‘collaborateurs’ et lui-même. Les séminaires de motivation et séjours extraprofessionnels s’enchainent et le spectateur pourrait être convaincu que le juste équilibre a été trouvé par cet autodidacte afin de fluidifier les rapports sociaux et la mécanique du salariat.

(bande annonce)

Il y a de quoi être rapidement fasciné par des démarches aussi singulières qui ont l’air d’être acceptées, recherchées par tous les membres de l’entreprise. Et le film de mettre en lumière cette exception qui confirmerait la règle voulant que la méritocratie fonctionne, que chacun osant prendre son destin en main le dessinerait à volonté, la résolution et l’acharnement étant manifestement les seuls comburants efficients en ce monde néolibéral. Ginestet incarnerait l’exemple vivant de la réalité de l’American Way of Life à la française : un mélange de maitrise managériale mâtinée de simplicité déconcertante, baignant dans un fleuve d’abondance. Le film est donc d’abord une sucrerie. L’atmosphère est bon enfant, les digues semblent rompues, le fossé rebouché, entre patron et salariés, une camaraderie fructueuse permet de tirer le meilleur de chacun, une culture d’entreprise voulue familiale plastronne… Le tout est piloté par un patron en mode GO, chef de troupe bienfaiteur visant à l’excellence de relations humanisées. Ginestet tour à tour étonne, fascine et subjugue devant cette réussite apparente. Et cet accueil d’une équipe de tournage serait la preuve de sa franche naïveté, sa totale confiance à se confier et livrer son quotidien empli de yatch, jets (autant de ski que d’aviation privée), sans réticence. Comment voudriez-vous condamner la richesse d’un homme si altruiste, si généreux, si ouvert, si compréhensif ? Mais rien n’est plus vite digéré que du glucose, un sucre rapide. Vient, surgit, en lame de fond, l’amertume. Ces scènes se révèlent être une manipulation géante, ces messages purement à visée corporatiste. A mesure, le spectateur prend conscience d’un management tour à tour effrayant et malaisant.

Kaa d’école

La fascination est un problème de pauvres vis-à-vis des classes richissimes. Qu’une empathie n’arrange en rien. A ce jeu, nous sommes victimes faciles et proies évidentes de ce personnage à première vue touchant par sa sincérité, son extravagante loufoquerie. Passée la subjugance, remis de notre déconcertement, la position hiérarchique ressurgit, la supériorité de classe refait surface. Et nous nous interrogeons sur la tentative de Ginestet de prendre le pouvoir sur l’écriture du film, d’imposer son récit, sa perception nombriliste et sa sensibilité égotique, allant jusqu’à suggérer le découpage narratif, un scénario ciselé, à entreprendre des sketchs, comme Bolloré en son temps avec feu ‘Les Guignols de l’info’. Car voilà bien le fond de la trame. Le patron ne doute de rien, soumet sa vision comme vérité, offre ses intuitions comme autant de fruits de la réussite à venir d’une diffusion en salles obscures. Ce patron reproduit les mêmes errements que sa propre classe bourgeoise, les identiques débordements largement documentés, convaincue qu’elle est de la justesse des chemins qu’elle emprunte, des choix qu’elle opère, pour le bien commun.

(l'envieuse demeure de Ginestet)

Accaparés que nous sommes par l’agréable présage d’un pertinent format ‘Strip-tease’ (format atypique qui a fait ses preuves et la renommée de l’émission), le réalisateur se préserve de l’attrait de son personnage truculant en adjoignant une voix-off, afin de le resituer dans le monde global, de mieux nous inviter à considérer le conte de fées dans son contexte illusoire. Nulle fiction en effet, le documentaire rappelle qu’il s’agit bien d’une réalité, inscrite de manière indélébile par-delà les murs de la demeure clinquante dans un rapport de force présent à tous niveaux.
« Il fallait sortir des affects et du personnage. Il n’est pas question de morale mais de souligner qu’il n’est que le produit de ce système », souhaitait Brice Gravelle
Loin d’une histoire purement humaniste, Ginestet ne se déporte d’aucune conclusion sociologique concernant sa classe sociale. L’univers aristocratique en moins. Au sein de son univers, tout reste totalement question de pur business, d’intérêts financiers comme premiers objectifs vitaux et de réussite personnelle, par le truchement du travail rémunéré d’autrui. [embed]https://youtu.be/nmcQtTi1EZI[/embed]  

(interview du réalisateur Brice Gravelle sur BFM Business, la chaine de l’orthodoxie économique)

La problématique première se rappelle à nous. Celle de toujours considérer les techniques de management variées présidant à la manipulation des employés, avec comme exemple contemporain la recherche d’une motivation heureuse des employés, comme fil conducteur un dévouement sans faille pour l’entreprise que les salariés sont invités à adorer. Les séminaires que proposent Ginestet se dévoilent crument : ce sont des moments de ‘boss building’, à la gloire d’un milliardaire paternaliste qui aura sempiternellement besoin de rassurer son seul affect.

En rire à pleines sans-dents

Pour ridicule ou touchante que l’image de ce milliardaire pourrait renvoyer, il faut pourtant rapidement ne pas craindre de rire gratuitement de ce patron, de ses extravagances, de cette caricature de lui-même que jamais les copies n’égaleront. Ne boudons pas notre plaisir, fusse par moqueries interposées. Le documentaire ne se veut aucunement une investigation de la grande galaxie Ginestet (qui ne pourrait se limiter à l’entreprise GiFi et ses franchises). Ricanant sous cape, pour obtenir l’obéissance des salariés, les patrons usent et abusent de moyens qui n’ont jamais cessé de se succéder, au détriment des premiers. Ce n’est que juste retour des choses.
« Cela m’inspire de l’angoisse. J’ai ressenti beaucoup de gêne. Le cas de l’autodidacte est toujours le plus dérangeant car il casse la ligne de la lutte des classes classique. Mais c’est un patron comme les autres. Il exploite tout et tout le monde. […] Il ne faut oublier que derrière, il y a un chainon de terreur et de pollution », exprimera l’invité Nicolas Framont, journaliste enquêteur sur la classe bourgeoise
Ce management participatif, ce management du bonheur, sont de nouveaux stratagèmes déconstruisant la lutte des classes. Pourtant, la place des milliardaires et les croyances qu’ils inspirent doivent être révisées. Même si la population est accompagnée à adhérer à ce rêve idéalisé défendu par ceux-là même qui en profitent mais que les données infirment pourtant. [embed]https://www.youtube.com/watch?v=roJpZftZvFE[/embed] De toutes ces mises en scène, de ces manipulations, nous ne devons être dupes. Car voilà, il n’y a pas d’empire qui ne se soit bâti sans mains sales. L’empire de Ginestet s’est grossi sur la base d’une consommation outrancière d’objets et gadgets à petits prix, fabriqués sans grande considération écologiques et salariales en mode ‘made in China’. Ce patron, protagoniste principal, est bien à l’image du bazar qu’il vend, tout à son souci d’être aussi populaire que cette enseigne de zone commerciale périphérique : foutraque, tapageur, de mauvais goût. Tout ce management est factice et en toc. Ginestet n’a plus que sa dispendieuse monnaie pour s’acheter un miroir géant déformant qu’il est seul à contempler. La question est de savoir qui brisera ce genre de miroirs. Quand. Comment. Gare aux sept ans de malheur.

Lurinas

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Dans la peau d’un milliardaire

L’occasion n’est pas commune de partager les joies et hobbies des milliardaires de ce monde. D’abord car le mélange interclasse n’est pas accessible, ensuite car une méfiance réside comme un réflexe de survie au sein de la haute bourgeoisie à l’encontre des journalistes qui veulent s’immiscer dans leur milieu cadastré. Philippe Ginestet appartient au club restreint et fermé des grands patrons Français et détonne avec ses méthodes de management atypiques. Nous nous retrouvons confondus de tant de relations fraternelles entre ses ‘collaborateurs’ et lui-même. Les séminaires de motivation et séjours extraprofessionnels s’enchainent et le spectateur pourrait être convaincu que le juste équilibre a été trouvé par cet autodidacte afin de fluidifier les rapports sociaux et la mécanique du salariat.

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Kaa d’école

La fascination est un problème de pauvres vis-à-vis des classes richissimes. Qu’une empathie n’arrange en rien. A ce jeu, nous sommes victimes faciles et proies évidentes de ce personnage à première vue touchant par sa sincérité, son extravagante loufoquerie. Passée la subjugance, remis de notre déconcertement, la position hiérarchique ressurgit, la supériorité de classe refait surface. Et nous nous interrogeons sur la tentative de Ginestet de prendre le pouvoir sur l’écriture du film, d’imposer son récit, sa perception nombriliste et sa sensibilité égotique, allant jusqu’à suggérer le découpage narratif, un scénario ciselé, à entreprendre des sketchs, comme Bolloré en son temps avec feu ‘Les Guignols de l’info’. Car voilà bien le fond de la trame. Le patron ne doute de rien, soumet sa vision comme vérité, offre ses intuitions comme autant de fruits de la réussite à venir d’une diffusion en salles obscures. Ce patron reproduit les mêmes errements que sa propre classe bourgeoise, les identiques débordements largement documentés, convaincue qu’elle est de la justesse des chemins qu’elle emprunte, des choix qu’elle opère, pour le bien commun.

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