L'ARGENT POUR LES NULS
Publié le | par La Rédac'
L’ARGENT DETTE (MONEY AS DEBT)
L’argent Dette ou une leçon d’économie en vidéo !
Plan Paulson américain de 700 milliards de dollars. « 360 milliards d’euros» accordés par le gouvernement français lundi pour « restaurer la confiance » dans un système bancaire déboussolé. Les plans de sauvetage de l’économie se succèdent. Et les journaux relaient une question que se posent beaucoup de Français: mais d’où vient cet argent ? La crise financière est donc le moment de suivre un cours de rattrapage en économie. Et de revenir sur les fondamentaux, à savoir la monnaie.
Un artiste et vidéographe québécois a essayé de répondre aux questions que vous vous posez peut-être en ce moment : qui crée la monnaie ? Comment circule-t-elle ? Comment fonctionnent les banques ? … grâce à un long-métrage. Il s’appelle Paul Grignon. N’hésitez pas à partager des informations sur cet homme car il est un quasi inconnu sur la toile. Un vide curieux compte tenu du succès de son film d’animation sur l’origine de la monnaie. L’argent dette ou Money as debt, circule sur l’internet et connait un tel phénomène que le réalisateur a renoncé à toute poursuite contre le piratage. Une version française est disponible. Une occasion pour la télé libre de vous le présenter.
Un film à charge contre les banquiers
Selon Paul Grignon, le système monétaire international repose entièrement sur les banques. Des institutions auxquelles les gouvernements, les entreprises comme les particuliers font confiance pour gérer leur argent. Mais aujourd’hui le système bancaire est caduc. Pourquoi ? Son raisonnement est simple : « La dette des gouvernements, des entreprises et des ménages a atteint des proportions astronomiques et enfle de plus en plus démesurément de jour en jour.
D’où vient tout cet argent ? Comment peut-il y avoir tant d’argent à prêter ? La réponse est… qu’il n’y en a pas. De nos jours, l’argent s’est fait dette. S’il n’y avait pas de dette
il n’y aurait pas d’argent ».
Ce long-métrage vaut le détour si vous avez du temps (il dure 52 minutes). Les dessins sont simplistes certes, l’incontournable famille Rothschild y est vaguement associée à une pieuvre ! Mais à part ce « détail » et quelques inexactitudes, à la fin, on a l’impression de mieux comprendre le système des banques et de circulation de la monnaie. De plus, Paul Grignon ne se contente pas de décrire un système mais propose des solutions.
Kelly Pujar
VERSION FRANÇAISE:
[video
L’Argent Dette de Paul Grignon (Money as Debt FR) from Bankster on Vimeo.]
VERSION ANGLAISE PARTIE 1:
VERSION ANGLAISE PARTIE 2
VERSION ANGLAISE PARTIE 3
Plus d’infos sur les sites officiels :
Money as debt, version originale : http://moneyasdebt.net/
Les commentaires (11)
Pour ce qui est du mécanisme, c’est pas mal. La lecture d’un manuel d’économie de lycée vous en apprendra autant.
Euh, ouais, et puis la tonalité complotiste, les citations tronquées, hors contexte ou non sourcées. Vous retardez un poil, quand même.
Et le plus ridicule : la proposition d’une création monétaire centralisée pour aboutir à une croissance zéro.
Merci de diffuser ce film que je trouve pour ma part absolument génial.
Le language économique n’est aujourd’hui qu’une vaste succession de mot que personne ne comprend et je maintient: JE DIS BIEN PERSONNE…Posez des questions simples à un économiste, il vous répondra par quelque chose de très compliqué que vous ne comprenez pas pour la bonne et simple raison qu’il n’y a dans notre économie aucune réponse pragmatique ou tout simplement mathématique (si vous dites que vous comprenez, c’est que vous mentez.).
Les lois de la physique ont tout simplement voulues être balayés par un système que nous avons tous construit et QUI NOUS ARRANGE BIEN (il n’y a là aucune sorte de complot mais plutot le fruit de l’irresistible besoin de possession des hommes). Malheureusement, on ne s’arrange pas avec les lois de la physique qui régissent notre monde. Ou tout du moins on n’a pas encore trouvé une alternative à : RIEN NE SE CREE, RIEN NE SE PERD, TOUT SE TRANSFORME.
Alors quand la nature nous renvoie à nos croyances et bien ça fait mal, mais moi je trouve que ça fait du bien!!!!
Ce film n’est qu’une simple traduction en mot simple de ce que tout le monde voit bien ou ressent (à défaut de comprendre) mais que personne ne veux accèpter.
Et ça fait 2000 ans que ça dure….
VERSION FRANCAISE :
http://vimeo.com/1711304?pg=embed&sec=1711304
De rien.
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2246
Sujet très largement débattu sur le net (et qui date un peu :( ).
Des commentaires intéressants sur @si
@TOM, faut revoir la vidéo ou nous dire ou IL EST ECRIT ou DIT au lycée ou DANS L’ENSEMBLE DES MEDIAS FRANCAIS
que LE GOUVERNEMENT EMPRUNTE A INTERETS AUPRES DE BANQUES PRIVES, et que l’ensemble de l’impot sur le revenu ne sert qu’a payer ses intérets ?
Vous voulez bien répondre ? vous pouvez pas ? alors LISEZ !!
Oui tout était expliqué sur la création monétaire, c’est vrai, fallait chercher un peu, fallait bien écouter a l’école et on avait une chance de l’entendre. (très petite disent certains..ils l’ont jamais entendu disent d’autres)
Par contre décret 73 et Art104 Maastricht ? alors … ou c’est ? ils sont ou vos liens la dessus ? Archive nationale audiovisuelle, quelqu’un me retrouve la trace de qui que ce soit de publique dans l’ENSEMBLE des médias francais qui ait cité cela une seule fois ?
Voila ce que les gens COMPRENNENT avec cette vidéo (du moins ceux qui ont un cerveau pour aller gratter plus loin), voila ce que les gens ne comprennent pas en écoutant les milliards tombés SANS AVOIR vu cette vidéo.
Et VOILA ce que vous ne voulez pas qu’ils comprennent.
POUR COMPRENDRE CE QU’IL SE PASSE IL FAUT:
– Savoir que l’argent c’est de la dette, et que la dette on l’a rembourse tous avec intérêts a des banquiers privées.
– Le gouvernement ne fait plus d’argent depuis 1973, il a abandonnée le droit régalien des peuples acquis en 1789 sans consultation ni notification, ni signification. Il a déguisé l’abandon monétaire à travers l’art 104 de maastricht (au passage il est INCONCEVABLE de faire une émission TV ou radio de plus de 5 min sur l’ECONOMIE et les DETTES SANS MENTIONNER CET ARTICLE , chercher donc quel journaliste et quel politique vous en a parlé ? 0 , tres bien vous avez la réponse.
letemps.ch/template/economie.asp?page=9&article=241564
Pour une réforme radicale du système bancaire
L’invité.
Christian Gomez, Docteur d’Etat en sciences économiques, ancien élève du Prix Nobel Maurice Allais et directeur de banque à Zurich
Samedi 11 octobre 2008
L’économie mondiale est au bord du gouffre. Tout le monde s’interroge sur la sécurité et la valeur de son épargne et beaucoup subiront demain le chômage et l’angoisse du lendemain. Les pertes économiques et financières promettent d’être considérables. Pourquoi? Une raison de fond: le mode de création monétaire dans nos économies. A l’heure où cette crise marque la faillite quasi-totale de la plupart des schémas intellectuels en vogue au cours des vingt dernières années, le temps est peut-être venu de penser «out of the box» et de proposer des solutions radicalement nouvelles. En l’occurrence, la solution proposée s’inscrit dans une lignée prestigieuse des plus grands et des vrais économistes libéraux de notre temps: Irving Fisher, l’Ecole de Chicago et Milton Friedman, Maurice Allais…
Peu d’économistes nieront que les causes de la crise d’aujourd’hui résident dans une expansion démesurée des agrégats monétaires et de crédit. En fait, même si celle-ci a donné lieu à plus de débordements que d’habitude, elle ne diffère pas dans sa cause ultime de celles qui l’ont précédée et cette raison, c’est le pouvoir de création monétaire des banques. Pour bien comprendre ce point, il faut résumer le mode de fonctionnement du système monétaire en trois traits:
– Les banques, par leurs opérations de crédit, disposent du pouvoir monétaire, c’est-à-dire du pouvoir de créer ou de détruire de la monnaie;
– La mise en œuvre de ce pouvoir dépend en fait des «humeurs» d’acteurs privés: les désirs conjugués des banques de prêter et des agents économiques d’emprunter;
– De ce fait, l’évolution de la quantité de monnaie en circulation, dont dépendent les fluctuations de l’activité économique et le mouvement des prix, résulte de décisions «privées» et est soumise aux emportements des acteurs économiques.
Par ailleurs, ce système aux origines historiquement frauduleuses distord indûment la répartition des revenus, car le privilège de création monétaire crée une rente, qui n’est pas différente conceptuellement des gains qu’obtiendrait dans son activité une association de faux-monnayeurs qui achèterait des biens et/ou des actifs sur le marché ou prêterait à d’autres personnes avec la monnaie fabriquée.
Vouloir modifier cette situation, c’est d’abord vouloir rendre le pouvoir de création monétaire, et la rente qui lui est attachée, aux seules autorités monétaires et, in fine, à l’Etat, qui retrouverait ainsi la plénitude de son pouvoir «régalien»; ensuite faire en sorte que tous les types d’investissement soient financés par de la «vraie» épargne, c’est-à-dire que le crédit bancaire soit financé par des dépôts d’épargne à maturités fixes sans aucune transformation possible des échéances pour éliminer tout germe d’instabilité.
Pour réaliser cet objectif, un des grands partisans de ce système, le Prix Nobel français (1988) Maurice Allais, a proposé dans de nombreux travaux de séparer les fonctions bancaires en les faisant exercer par des entités distinctes, principalement:
– Les banques de dépôts, qui ne s’occuperaient que de la gestion des encaisses des clients (cash management), en les couvrant à 100% par de la monnaie de base (banque centrale) et en se faisant rémunérer pour ces services.
– Les banques de prêts, qui recevraient les dépôts à terme/d’épargne et les prêteraient à des termes légèrement plus courts aux emprunteurs.
Les conséquences de la mise en œuvre d’un tel système seraient considérables. Du point de vue de la politique économique, le contrôle total de l’offre de monnaie donnerait des moyens très efficaces de régulariser l’évolution économique et l’inflation, tout en prévenant tout risque systémique. Du point de vue de l’efficacité économique, non seulement la gestion des encaisses serait optimisée par les banques (baisses des coûts) et par les agents économiques (du fait du coût d’usage de la monnaie), mais le rôle régulateur des taux d’intérêt dans l’orientation de l’épargne et la sélection des investissements serait magnifié. Enfin, en ce qui concerne la répartition des revenus, la capture de la «rente» monétaire permettrait d’obtenir une recette budgétaire supplémentaire d’un montant significatif (pour la zone euro, en première approximation, l’équivalent de la moitié de l’impôt sur le revenu pour un taux de croissance de la masse monétaire de 4,5%). Par ailleurs, du fait des caractéristiques du processus de transition du système actuel au système projeté, une large partie des problèmes liés à l’existence d’une dette publique imposante serait réglée, comme nous le montrons ci-après.
Difficile à mettre en oeuvre? Pas vraiment. Dès la décision de réorganisation prise, les banques actuelles seraient invitées à se transformer en holdings bancaires (voir schéma ci-dessus). Pour couvrir les besoins en monnaie de base nécessaires au passage des dépôts à vue dans les banques de dépôts, les techniques les plus simples de la titrisation pourraient être utilisées, parmi d’autres solutions possibles. Les banques actuelles créeraient chacune des structures de titrisation ad hoc auxquelles elles vendraient le montant de créances nécessaires détenues à leur bilan, le financement étant assuré par l’émission de notes souscrites par la banque centrale. Comme les banques resteront en charge du service de ces créances (recouvrement des intérêts et du principal), aucune interruption des relations clients ne serait à prévoir et, comme ce service serait rémunéré, le compte d’exploitation des banques serait protégé.
Dans la période de transition, on assisterait à un double mouvement conjugué au fur et à mesure du remboursement des créances placées dans la structure de titrisation: d’un côté, la banque centrale, pour éviter tout recul de la masse monétaire, les remplacerait à son bilan par des achats de titres publics; de l’autre, les banques de prêts renouvelleraient à l’échéance les créances initiales à partir des dépôts d’épargne effectués par leurs clients. C’est dans ce processus que se trouve une solution, radicale elle aussi, au problème de la dette publique puisqu’une part substantielle de celle-ci serait absorbée par la banque centrale qui rétrocéderait les intérêts de cette dette à l’Etat sous forme de profit de l’institut d’émission.
Ce système n’a jamais vraiment existé, même si des économistes prestigieux ont soutenu des approches similaires. Contre lui, il y a le poids des idées reçues sur l’inéluctabilité du système actuel et le choc des intérêts. Rendre la rente de la création monétaire aux citoyens, sous forme d’une ressource budgétaire, forcément, cela ne plait pas à tout le monde et surtout pas aux banquiers… Mais peut-être que les peuples pourraient s’intéresser à un système qui leur assurerait la prospérité, en libérant l’initiative, et la sécurité, en éliminant les «manias» qui ruinent périodiquement nos économies. Et si la refondation d’un nouveau capitalisme passait par là?
«Et si la refondation d’un nouveau capitalisme passait par là?»
On ne veut pas d’un nouveau capitalisme, on ne veut PLUS du capitalisme tout court!
Ce système est mauvais, il nous conduit droit dans le mur tout en accélérant et il ne cesse de nous le prouver.
La seule solution et d’instaurer une vraie démocratie direct avec un contrôle total de la population sur ce qui la concerne elle même avec la mise en place d’une juste répartition des richesses et un mode de production qui respecte la logique de l’environnement, du besoin et non du profit et même simplement des droits de l’homme.
Tiens sinon, pourrait on avoir votre avis (LTL, John Paul et autre) sur ce/ces documents.
Vos critiques etc.
Ca serait intéressant de pouvoir avoir différents avis sur ce type de documents.
C’est ce que disait déjà Jacques DUBOIN (théoricien de l’économie distributive) en 1961 dans une brochure intitulée « POURQUOI MANQUONS-NOUS DE CRÉDITS? » (sans la pieuvre et tout le folklore!), et aussi, avant lui, les partisans du crédit social de Clifford Hugh DOUGLAS…
Tant mieux si cette vidéo instruit les gens et les pousse à enfin réagir pour faire abroger l’article 123 du traité de Lisbonne!!!
Ces vidéos sont géniales car elles font réfléchir.
Critique : La décision d’augmenter les crédits ne vient pas des banques mais de George Bush qui a été élu démocratiquement. DONC, le fait de nationaliser les banques ne changera rien au problème !
Les décideurs, qu’ils soient publics ou privés peuvent prendre des mauvaises décicions. La différence c’est que si un banquier prête trop, il fait faillite, alors que si un décideur national se trompe, cela impacte le pays entier !
Donc mettre le pouvoir monétaire entre les mains des banquiers est un moindre mal, à condition qu’ils soient nombreux et de les contrôler.
@eric dumond:
« La différence c’est que si un banquier prête trop, il fait faillite, alors que si un décideur national se trompe, cela impacte le pays entier ! »
> oui, c’est cela, j’espere que l’actualité vous a fait changé d’avis !
c’est on privatise les profits et on nationalise les pertes.
les 1000 plus riches possèdent chacun plus de 10 milliards.
C’est grosso modo ce qui a été injecté depuis le début de la crise dans le monde soit 10.000 milliards.
Il aurait fallu demander a ceux qui ont profité du système depuis 1945 de le renflouer, pas au peuple !
vous aurez beaucoup de mal a trouver 1 milliards de contribuables dans le monde, même si vous y arrivez, ca fait 10.000 par personne et la crise n’est pas finit.
les banques créent de la monnaie. C’est la monnaie scripturale (« ce qui est écrit ») qui n’existe que sous forme électronique, celle qui figure sur les relevés de compte de ses clients.
Les banques centrales (BC), premier étage de cette escroquerie pyramidale, créent de la monnaie centrale qui existe sous deux formes :
– la monnaie fiduciaire, seule à avoir cours légal, représentée par les billets et pièces que nous avons en poche ou que nous déposons “à la banque” et que cette dernière garde très précieusement.
– la monnaie centrale électronique qui n’existe que dans la mémoire de l’ordinateur de la BC et est affectée à ses banques de premier niveau (les « primary dealers » de la FED). Cette forme électronique présente l’avantage de pouvoir être créée et détruite instantanément et à peu de frais. Cette création (destruction) de monnaie centrale électronique est essentiellement réalisée en contrepartie des TOMO, que le grand public connait désormais par les expressions urbaines « d’injecter (éponger) des liquidités » ; en gros la banque dépose en garantie un avoir de grande qualité (p.ex. des bons du trésor notés triple-A), qu’elle s’engage à reprendre à l’issue du prêt (de 1 à 14 jours en général, mais parfois jusqu’à 3 mois, comme en cette période troublée) et la BC crédite le compte de cette banque en monnaie centrale ainsi créée ex-nihilo. Le prêt porte sur pourcentage de la garantie offerte, selon sa qualité. A l’issue, la banque rembourse la BC, avec l’intérêt convenu (le fameux taux d’escompte que fixe la BC ou un taux négocié lors « d’appels d’offres »), et la BC lui restitue sa garantie. C’est une classique opération d’escompte.
A partir de la monnaie centrale qu’elles contrôlent (sous forme électronique à son compte à la BC, ou en stock via les dépôts de ses clients) ces banques de premier niveau peuvent créer autant de monnaie bancaire que leur permet le « coefficient de réserves obligatoires » fixé par la BC. Ce coefficient dont “on” (= les médias) ne parle jamais est pourtant bien plus important que le taux d’escompte ou que ce fameux « taux monétaire » dont les mêmes “on” nous rebattent les oreilles (sans même préciser qu’il ne s’agit que d’un objectif que la BC va essayer d’imposer sur le marché monétaire de par ses interventions, mais qu’elle ne peut pas fixer !)
En accordant un prêt, la banque crée à son tour, ex-nihilo, de la monnaie bancaire électronique qui s’appelle euro, dollar ou pesos mais qui n’existe pas. Ou plutôt, elle n’en possède sous forme matérielle (billets) que ce pourcentage.
Prenons un exemple. Mr M vend, pour 100 kE, une maison à Melle Z et tous deux ont un compte à la banque Q. Q accorde 100 kE de prêt à Z. Pour cela il suffit que Q ait encore 8 kE de réserves en monnaie centrale non utilisée … ou qu’elle les emprunte chez ses consoeurs sur le marché monétaire ou, plus cher, à la BC au guichet d’escompte. Alors, toutes choses égales par ailleurs, Z à une maison nantie par Q et un compte à -100 chez Q ; M à un compte à +100 chez Q ; Q est en équilibre *comptable* avec un compte à +100 et un autre à -100. Financièrement et bancairement la situation de Q est fort différente : M peut à tout instant retirer ses 100 tandis que Q ne peut pas les exiger de Z (qui se contentera de rembourser selon l’échéancier prévu). Q a pour seule obligation d’avoir, mettons, 8 en petites coupures usagées ; pas 100 !
C’est le deuxième étage de l’escroquerie pyramidale. Avec un coefficient de 8% (pour reprendre celui de Bâle II qui concerne les fonds propres minimaux qu’une banque doit avoir par rapport à tous ses engagements) une banque peut donc créer 12 fois plus de monnaie bancaire qu’elle n’a de monnaie centrale !
Ca semble fou ? en réalité c’est pire, bien pire ; aux USA que vous semblez bien connaître, on trouve du 2% ! un effet de levier de 50 ; enfoncés les hedge funds avec leur misérable fois-15. Comment est-ce possible ? et bien ce taux de réserve dépend de la nature du dépôt. Il est très important sur les comptes à vue (puisque, par définition, le client peut en demander tout le solde à tout moment). Les banques US ont trouvé la parade : le “sweep”. Elles proposent au client de rémunérer son compte, ce qu’il accepte évidemment. Mais il ne comprend pas que deux choses se passent alors : (1) la banque met cet argent sur un compte miroir et peut alors utiliser presque toute cette monnaie avec un beaucoup plus gros effet de levier et (2) c’est le client qui assume le risque du placement monétaire (et on a vu cet été ce qu’il en était de la sécurité associée). Merci Greenspan, JPM et Clinton, circa 1999 (abolition du « Glass-Steagall Act »)
Conclusion intermédiaire : dans un système bancaire à réserves fractionnaires toute banque est en permanence en faillite potentielle !!!
Il suffit qu’une partie seulement des M décident de retirer leurs avoirs (en espèces donc, c’est-à-dire en monnaie fiduciaire). Si les M de la LCR ou de la CGT comprenaient, ils pourraient détruire le système, et ce, de façon légale ! C’est ce qui s’appelle un « bank run ». On l’a vu avec Nothern Rock. Les banques comptent sur les statistiques, la loi des grands nombres. Or en cas de crise ces modèles sont inopérants. On se retrouve hors de « l’enveloppe de vol ». C’est ce qui menace aujourd’hui.
La quantité de monnaie bancaire est estimée par l’agrégat M3, à comparer avec M1 qui contient la monnaie fiduciaire …
Le troisième étage de cette escroquerie pyramidale est constitué des autres banques non clientes de la BC et des autres organismes financiers (crédit à la consommation p.ex.).
Question : quelle différence réelle entre un « taux monétaire » inchangé à 4% ou en hausse à 4.25%. Que se passerait-il si, à la place -ou en complément- de cette hausse, la BC remontait le coefficient des réserves obligatoires ? Indice : regarder ce qui se passe en Chine depuis un an. La banque nationale (pas centrale) chinoise augmente ce coefficient qui est à 15.5% maintenant (en fait elle s’en sert pour stériliser les USpesos sur-numéraires de ses importeurs).
Question : Si les CDO et autres ABS triple-A que la FED accepte sont dégradés par les agences de notation, comment les banques US pourront-elles se refinancer ? on comprend l’enjeu vital de sauver les monolines.
Quizz : (pour voir si le lecteur a bien compris) quelle différence entre un billet de 100 €, un relevé de compte avec solde de 100 €, un chéquier, une carte bancaire ?
– le billet a cours légal. De part la loi, nul ne peut le refuser, c’est ce qui lui donne sa force. C’est un contrat juridique « au porteur » et qu’on peut donc transmettre librement. C’est une promesse qu’on reçoit en échange d’un bien ou d’un service (son salaire p.ex.) et qu’on pourra plus tard utiliser pour consommer un bien ou un service. Sauf que cette promesse se dévalue du fait de l’inflation. C’est une promesse mensongère.
– le relevé est une promesse bancaire de remettre « à vue » la promesse mensongère précédente. Du fait du coefficent de réserve factionnaire, on peut dire que cette promesse bancaire est elle aussi mensongère et, en plus, intenable.
– le chèque, qui n’a pas cours légal et que chacun peut refuser (sauf exceptions prévues par la loi, seuil des 3 000 €, salaire) est un moyen de transmettre la promesse bancaire mensongère et intenable à autrui. Mais c’est gratuit.
– la carte bancaire est aussi un moyen de refiler la patate chaude à un tiers. Mais c’est payant annuellement, ça trace où et quand a eu lieu la transaction et même en quoi elle consistait.
http://www.mediapart.fr/club/blog/ivanvilla/251008/crise-yves-cochet-groupe-gdr-verts-0