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Des Kurdes à Paris en Exil

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200 000 Kurdes vivent en France. Plus de 90 % de cette immigration sont des Kurdes de Turquie, la plupart réfugiés politiques. Pour cette communauté, le 21 mars dernier est devenu un jour historique. Abdullah Ocalan, fondateur du Parti des Travailleurs du Kurdistan, en résistance armée contre Ankara depuis 1984, appelle à un cessez-le-feu. Un espoir de mettre fin à presque 30 ans de guerre civile dans le sud-est de la Turquie.

L’annonce d’un cessez-le feu crée l’espoir de voir la situation des réfugiés Kurdes évoluer

Les guerriers du PKK entameront leur retrait hors des frontières turques dès le 8 mai 2013. La diaspora en exil en Europe et en France, attend désormais des garanties de la part du gouvernement turc, notamment sur la rédaction d’une nouvelle constitution plus libérale sur les droits des minorités du pays. Ils insistent sur la question de la langue kurde, longtemps interdite dans le pays et qui pourrait être enseignée comme langue secondaire dans les écoles.
Avec la guerre, la pression sur la communauté s’était accentuée. Toute affirmation marquée de son identité kurde entrainait la suspicion des autorités turques.

Samiye est serveuse dans un restaurant kurde, dans le 10e à Paris

A Istanbul, Samiye était comédienne et avait fait le choix de jouer uniquement en langue kurde. Plusieurs procès ont été ouverts contre elle, et en 2006, un dernier procès la condamne à sept ans de prison. Profitant d’un visa touristique encore valable, elle fuit immédiatement en France. A Paris, elle peine à s’intégrer et rêve de rentrer au pays.
Ali, lui, rêvait de Paris depuis l’enfance. Pointé du doigt comme « le Kurde » lors de sa scolarité, il refuse, en grandissant, de faire le service militaire dans l’armée turque et d’aller tuer ses « frères » Kurdes. Il fait depuis sa vie en France et reste sceptique sur le processus de paix en cours.

Janvier 2013 : 3 femmes kurdes assassinées en plein Paris

L’élite intellectuelle kurde tente de faire vivre la littérature en langue kurde. Des associations relaient les nouvelles du pays. Certaines réalisent un travail de lobbying important auprès des institutions françaises et Européennes pour les sensibiliser à la question kurde. C’était la fonction du centre d’information du Kurdistan, un bureau situé au 147 rue La Fayette à Paris.

Le centre culturel défraie la chronique le 9 janvier dernier lorsqu’elle devient le théâtre d’un triple meurtre. Trois femmes, militantes kurdes sont alors assassinées de plusieurs balles dans la tête. Parmi elle, Fidan Dogan 28 ans, la responsable du centre. Ce jour là, elle était avec Sakine Cansiz 55 ans, une des fondatrices du PKK et Leyla Soylemez 24 ans, jeune activiste.
Le drame a lieu quelques semaines seulement après l’annonce des pour-parlers de paix. Beaucoup voient dans ces assassinats une tentative de déstabiliser le processus. Mais le 21 mars dernier les discussions semblent aboutir.

Ces pour-parlers démontrent l’impasse de la solution militaire. Le pari du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdoğan apparaît clairement. En réglant la question kurde, il entre dans l’histoire du pays et assois ses chances de devenir le premier président de la république de Turquie en 2014. Il facilite également les relations avec la riche région pétrolière du Kurdistan d’Irak et renforce l’influence turque sur le Moyen-Orient. Une « pax ottomana », pour le journal turc Zaman, avec la construction d’un pays multi-ethnique, uni par la religion musulmane et par des intérêts communs de stabilité dans la région du Moyen-Orient.

 

Pauline Compan, Esra Olcaycan
Images : Esra Olcaycan, Gwenaëlle Le Gall
Montage : Larry Waxman, Gwenaëlle Le Gall

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