Le concept du tourisme solidaire, c’est de faire qu’au bout du compte, tout le monde est content. Dans ce système de « donnant-donnant », le touriste n’est pas qu’un consommateur passif. Sa présence constitue déjà une action. Dans « tourisme solidaire », comprendre « responsable, équitable et alternatif ». L’idée est que l’activité ne profite pas qu’à un seul individu, mais à un groupe, dans un esprit d’échange et de respect.
Pour le moment, le tourisme solidaire est encore une activité marginale, qui concerne surtout des voyages à l’étranger. Mais le concept commence à séduire à l’intérieur des frontières françaises. L’alternative Urbaine a de beaux projets et l’avenir devant elle. Ce mois-ci, deux nouvelles ballades vont ouvrir dans Paris, en plus de celles du Xème et du XXème arrondissements. En marge de la COP21, une balade centrée autour des initiatives environnementales dans Paris est prévue. Et au détour de ces annonces, Amandine Mutin (co-fondatrice avec Selma Sardouk) a également confié que l’association était entrain « d’essaimer » à l’étranger.
Créer du lien, reprendre sa vie en main
Dans cette affaire, le lien social est la clé. Les éclaireurs urbains sont des personnes de tous âges et de tous horizons, mais fragilisés par les difficultés de la vie. Pour certains c’est un chômage de longue durée, pour d’autres c’est un isolement… L’Alternative Urbaine permet à ces hommes et ces femmes de recouvrer une estime d’eux-mêmes, une dignité, un but et des envies.
Les ballades permettent également de donner un nouveau souffle à la vie de quartier, en offrant la possibilités aux habitants de travailler ensemble à l’élaboration d’un tracé. Chacun découvre alors des lieux insoupçonnés, à quelques pas de chez lui. C’est l’occasion de pousser la porte des galeries d’art, des ateliers d’artistes, des bars et restaurants originaux. Avant de permettre à des touristes de comprendre Paris, ce sont d’abord les parisiens eux-mêmes qui travaillent à l’appropriation de leur propre environnement.
Pour raconter la ville, les éclaireurs urbains ne s’appuient pas que sur les stigmates du passé. Les différents quartiers de Paris sont habités par des street-artistes, graffeurs colleurs, photographes… qui font la ville aujourd’hui. C’est une visite non-conventionnelle que nous a proposé Antonio, mais pourtant ô combien instructive et pédagogique.
Journaliste et camerawoman : Hélène Corbie
Montage : H.C. et Christophe Moreau
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