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[L’ABCD’R de la COP] La Couillonnade Carbone

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[C comme « Couillonnade Carbone »] Aujourd’hui Charlotte décortique le système des bons à polluer – plus connus sous le nom de crédits carbones – et vous explique en quoi c’est une belle fumisterie.

Focus sur le mystérieux « marché carbone », qui depuis son apparition, sème la discorde entre ceux qui le considèrent comme une solution novatrice – bien que perfectible -, et ceux qui estiment qu’il ne s’agit que d’une simple distribution de « droits à polluer ». Comme ça – j’en confesse – ça parait un peu barbare ; mais avec ce nouvel épisode de l’ABCDaire de la COP (où l’on s’est un peu lâchés…), la « couillonnade carbone » n’aura plus de secret pour vous  !

Ca se vend ça, le carbone ?

Hé oui ! Tout se vend dans ce bas monde… Le prix de la tonne de carbone émise – ou « droit à polluer » – dépend comme toute autre marchandise de l’offre et de la demande.

Ce marché carbone fait partie intégrante de la « finance carbone » – qui vise à réduire les émissions industrielles de gaz à effet de serre en leur donnant un prix – et répond à une réglementation internationale, dictée par le Protocole de Kyoto de 1997

Aujourd’hui cible de maintes critiques, la « finance carbone » a été imaginée par les Etats membres de l’ONU il y a plus de 20 ans avec la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), dont la signature a été faite à Rio lors du Sommet de la Terre en 1992. Elle suit le principe de « polluer-payeur ».

L’objectif de ce mécanisme financier est d’atteindre la « neutralité carbone ». Pour cela, un plafond annuel d’émission de CO2 est imposé aux entreprises sous la forme de quotas; sachant que les entreprises qui les dépassent peuvent racheter des quotas à celles qui ne l’ont pas atteint, s’octroyant ainsi des « droits à polluer ».

Le marché mondial du carbone

Il existe dans le monde 17 marchés carbone au total. À titre d’exemple :

  • L’Europe.
    • Elle a été la première à mettre en place un marché d’échange de quotas de CO2 (Emission Trading Scheme, ou ETS / qui couvre environ 40% des émissions européennes de gaz à effet de serre.C’est le plus gros marché mondial de crédit carbone.
    • Problème: à cause de l’allocation initiale d’un volume trop important de quotas et de la récession économique, le prix de la tonne de carbone a chuté. Il est passé de 30€ la tonne en 2005 à 5€-7€ en 2015, un niveau trop bas pour avoir un effet d’entrainement sur les entreprises. Une réforme du marché communautaire serait toutefois sur les rails et en juillet, Bruxelles a décidé de geler 900 millions de quotas jusqu’en 2020.
  • La Chine.
    • Elle a d’abord expérimenté ce système dans sept villes et provinces et prévoit désormais la mise en place d’un système national pour 2017.

La neutralité carbone: grosse couillonnade ?

En réalité, dans biens des cas, la compensation carbone permet aux entreprises de continuer à extraire des énergies fossiles du sol, des les brûler… Et de planter en échange quelques arbres dans un pays du sud pour « neutraliser » cette pollution. En plus, le fait même de vouloir « neutraliser » – c’est-à-dire maintenir à un niveau constant – les émissions de gaz à effet de serre ne répond pas à l’objectif de réduction affiché.

Et surtout, on est bien loin d’être certains que le carbone fossile, extrait par les industries polluantes, ait la même valeur carbone biologique que celle capturée par les arbres. En témoigne le Rapport du Global Carbon Project qui avance une augmentation de 2,1% des émissions de gaz à effet de serre en 2014, mettant à mal le mythe de la neutralité carbone.

Le marché carbone, vu de la COP

La principale leçon que nous a apporté le Protocole de Kyoto (qui a mis en place le système d’échange des quotas entre Etats) est qu’un marché carbone doit se baser sur un partage de l’effort entre Etats et des objectifs de réduction suffisamment ambitieux pour créer une rareté. Or, sur la route de la COP 21, nous n’allons pas vers un système de partage de l’effort de réduction entre Etats. Les débats se centreront sur l’élargissent du marché carbone. En cela, les Etats membres de l’ONU chercheront à imposer un cadre aux industries qui ne sont pas aujourd’hui concernées par le marché carbone ou qui agissent hors du marché réglementé de Kyoto.

Restera à composer avec le lobby des industries les plus polluantes présentes à la COP – réticentes à l’idée de voir filer leurs droits à polluer en toute impunité. Tu m’étonnes !

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