SIMONE VEIL RALLIE NICOLAS
Publié le | par La Rédac'
C’était le 8 mars 2007. Simone Veil, l ‘ancienne ministre de la Santé annonçait son ralliement à Nicolas Sarkozy. Elle devrait présider le comité de soutien du candidat.
La décision de Simone Veil, l’ ancienne ministre de la Santé et porte-voix du droit des femmes, était attendue. Elle devrait prendre la tête de son comité de soutien. C’est le candidat lui-même qui a fait cette annonce au sortir d’un déjeuner avec l’ancienne ministre de Valery Giscard d’Estaing. François Bayrou en a pris pour son grade. François Godart était au QG de Nicolas Sarkozy ce jour-là.
La plupart des séquences de cette vidéo ont été gardées en longueur, avec les attentes, les silences et un aurevoir touchant de Nicolas.
Sur ce ralliement, aux journalistes qui le suivent sur cette campagne, M. Bayrou répète volontiers : « Sarkozy se sert d’elle ». Il dit regretter le choix de Mme Veil, « plus dicté par la rancoeur que par la raison ». Une « rancoeur » qu’il attribue, au-delà de l’échec de la liste qu’elle conduisait aux élections européennes en 1989, alors qu’il était son directeur de campagne – « le problème, c’est que certains lui avaient fait croire qu’elle ferait beaucoup plus que ce qu’elle était en mesure de réaliser » -, à la rupture intervenue entre les partisans d’Edouard Balladur et ceux de Jacques Chirac, en 1995, après l’élection de ce dernier à la présidence de la République. « Elle n’a pas aimé que je reste au gouvernement quand les balladuriens en ont été écartés ».
Le candidat de l’UDF ironise sur « le groupe des balladuriens de 1993, Balladur, Sarkozy, Veil, qui se reforme pour défendre son beefsteak ». « Est-ce que le retour des balladuriens au pouvoir est la question principale qui se pose aujourd’hui ? J’en doute. En tout cas, ajoute M. Bayrou, la Simone Veil que j’ai soutenue et admirée ne doit pas accepter la création d’un ministère de l’immigration et de l’identité nationale que propose Sarkozy et de se compromettre ainsi. »
Le 16 mars à l’Elysée, lors de remises de décorations, Simone Veil n’était pas d’humeur à sourire. Même assez contrariée par le « ministère de l’immigration et de l’identité nationale », proposé par le candidat Nicolas Sarkozy, qu’elle soutient. « Je crois qu’il ne le dit plus », avance-t-elle d’abord. « Immigration et intégration cela m’irait beaucoup mieux », ajoute l’ancienne ministre qui avait déjà jugé maladroit l’emploi des mots « racaille » et « Kärcher » par le ministre de l’intérieur, pour parler des banlieues.
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« Bon, c’est comme ça », conclut-elle avec un brin de fatalisme, puis elle ajoute : « Il faut savoir choisir et Bayrou, c’est pire que tout ».
( source Le Monde)
De son côté, le candidat Nicolas Sarkozy rencontrait le 19 mars 2007, à l’occasion d’un grand meeting au Zénith, la jeunesse de France. Il est revenu sur cette question d’« identité nationale », un axe central de son programme. « J’aime cette France de toutes les couleurs et de toutes les religions, où s’entremêlent tant d’histoires, de souvenirs et de cultures. J’aime cette France de la diversité, des différences et des mélanges», lance-t-il. Il n’a évoqué hier qu’à demi-mots sa proposition de « Ministère de l’immigration et de l’identité nationale». Une dernière salve pour dire qu’il combattra le communautarisme mais favorisera la discrimination positive.
Interrogé le même soir par Christine Ockrent dans l’émission France Europe Express sur l’affaire, il n’y voyait qu’un simple détail de vocabulaire. Simone Veil est une personnalité aimée des Français. Nicolas Sarkozy saura-t-il en comprendre toute la portée pour que ce soutien ne se transforme pas en handicap ?
Les commentaires (5)
Bonjour,
Quand ferez-vous un reportage sur le QG de N. Sarkozy à Paris.
En attendant une vraie vidéo, je vous envoie cette photo:
http://havelock.blog.lemonde.fr/files/2007/03/att3582518.1174030651.jpg
Tout le monde a été très attristé de voir Simone Veil se ranger derrière un candidat qui prône le conflit civil et la guerre des civilisations. Il paraît qu’elle a critiqué le ministère de l’Immigration et de l’identité nationale. Tant mieux. La lepénisation rampante est en train de déshonorer notre pays.
Je ne comprends qu’à moitié le soutien de S. Weil à N. Sarkozy. Il me semblait qu’elle était avant tout une grande amie de Jacques Chirac. D’ailleurs, c’est après cette déclaration que j’ai compris qu’il ne se représenterait pas.
En quelque sorte, elle représente l’aval du président pour que Sarkozy récupère l’héritage politique de Jacques Chirac, qu’il gomme les désaccords et qu’il s’impose dans une continuité.
A l’écouter il est assez évident que le choix de Mme Veil (et non Weil, la philosophe…) est avant tout dicté par son expérience personnelle et un conflit de personne avec F. Bayrou.
Nicolas Sarkzoy est un grand charmeur, un homme charismatique qui sait aussi bien parler aux gens qu’aux foules.
Je regrette profondément que Mme Veil soit tombée dans ce piège.
Si pour elle « Bayrou, c’est pire que tout” car, à l’écouter, il n’est pas assez à la gauche du centre (ce qu’elle revendique), alors pourquoi ne pas soutenir Ségolène Royal ?
————— Sarkozy, casseur… de la Nation —————–
Nicolas Sarkozy, qui n’en est plus à un amalgame près, lancé qu’il est dans sa stratégie de la stigmatisation, a déclaré : “[Les Français] devront choisir entre ceux qui ne veulent plus entendre parler de la Nation et ceux, dont je suis, qui exigent qu’on respecte la Nation”.
Passons cette fois sur un discours visant systématiquement là diviser les français en deux camps qui s’affrontent, ou qu’il voudrait voir s’affronter, et lisons attentivement ce qu’écrivait François Mitterrand, il y a seulement quelques jours, à propos de la Nation et de Nicolas Sarkozy :
« Nicolas Sarkozy, et, pour être exact, M.Henri Guaino, l’homme qui lui écrit ses discours, ont décidé de s’approprier ces temps derniers la Nation. Ils vont même, chacun le sait, jusqu’à citer Jaurès. Pourquoi pas ? Il n’est jamais trop tard pour apprendre, encore faut-il comprendre.
« La Nation, c’est une assemblée d’individus égaux en droit qui décide souverainement de son sort en s’en remettant au respect aux Droits de l’Homme et du Citoyen. La Nation offre les même droits à tous, libre à chacun d’en faire ce qu’il veut dans le respect des droits de l’autre. La Nation n’est donc pas un assemblage de communautés, de corporatismes, de clientèles à qui l’Etat octroie des droits à raison de leur particularisme tout en déniant ces mêmes droits à autrui. La Nation ne divise pas, elle rassemble. Sans exception. C’est dans ce sens qu’il faut entendre Jaurès lorsqu’il disait que la Nation, « c’est le dernier bien des pauvres ». La Nation offre, même au plus démuni de ses membres, les mêmes droits qu’au plus fortuné, mais elle ne lui accordera pas de droits particuliers à raison de sa pauvreté, ou de ses croyances, ou de ses opinions politiques, ou de ses mœurs, ou de sa religion… Et si la puissance publique intervient en ces domaines, ce sera pour rétablir l’égalité des droits qui serait, pour une raison ou pour une autre, menacée de disparaître entre membres de la Nation, situation qui mettrait en péril la Nation elle-même. Rétablir un ordre juste, en somme. Relisez ce que j’ai dit sur ces questions lors du tricentenaire de la révocation de l’édit de Nantes en 1985. Dans l’une des premières manifestations de l’esprit national, en 1598, Henri IV avait finalement accordé la liberté de religion. Il avait compris que faute d’égalité religieuse entre tous, les désordres et les guerres continueraient. Il appartenait à l’Etat de faire triompher ce qui n’était pas de l’ordre de la religion, de la foi, de la conscience individuelle, où l’Etat n’a que faire. Mais de l’ordre de la politique, dès lors que ce qui était en danger, c’était la Nation.
« Je le déplore pour lui, mais c’est le contraire de ce que professe M.Guaino par la bouche de M.Sarkozy. Ce qu’ils appellent Nation, c’est l’opposition des uns aux autres, c’est la division des uns et des autres, qui mène inévitablement à l’oppression des uns par les autres. »
******** le 29 mars 2007, dans le blog de François Mitterrand *********
Bref, en politique comme ailleurs, il y a de grands hommes et des petits bonhommes. Sarkozy avoue lui-même que lire l’ennuie. Mais lire c’est comme manger de la soupe, ça aide à grandir…
—-> extrait de http://sarkononmerci.fr