La rédaction d’ITélé vient d’achever la première semaine de grève de son histoire. Reconduite chaque jour à une très large majorité pour 24h depuis lundi 17 octobre. Si l’arrivée de Jean Marc Morandini dans une tranche quotidienne intitulée « Morandini live » fut sans doute l’élément déclencheur, ce n’est en rien la raison principale de cette grève. La chaine perd de l’argent, près de 70 postes (essentiellement des CDD ou des CDDU, comme beaucoup dans l’audiovisuel) ont été supprimés avant l’été, les moyens de la rédaction sont en baisse, des « cost-killers » sont à l’oeuvre. Serge Nedjar, ancien patron de Direct Matin (autre titre de la galaxie media de Vincent Bolloré), est désormais à la fois directeur général et directeur de la rédaction de ITélé, au mépris de tous les usages. Jean Marc Morandini, bien que présumé innocent, est sous le coup de 2 mises en examen, pour corruption de mineurs, et corruption de mineurs aggravée, ainsi que d’une injonction judiciaire d’interdiction d’être en contact avec des mineurs dans le cadre de son travail. Au sein du gigantesque réseau du groupe Vivendi, qui comprend Direct Matin, Canal +, ITélé, D8, Havas, des recompositions sont en cours, et les salariés craignent à la fois pour leur indépendance éditoriale (qu’ils estiment entachée par l’émission de Jean Marc Morandini qui fait de l’infotainement, concept venu des États Unis, mêlant people, faux scoops et informations approximatives) et pour leur avenir. Même le CSA s’en est mêlé jeudi dernier par un communiqué laconique mais lourd de sens. Ce lundi 24 octobre, la direction d’ITélé vient d’annoncer la suspension de l’émission de Jean-Marc Morandini jusqu’à la fin de la grève, et qu’elle reprendrait à l’issue.

Christophe Tisseyre

Anna Guillerm

Hélène Jones

Des liens

L’organigramme du groupe Bolloré

Le compte Twitter de soutien aux grévistes d’ITélé

La pétition contre la présence de Jean Marc Morandini sur >ITélé

Le communiqué du CSA

Le courrier adressé au CSA par la SDJ ITélé le 24 octobre