DON D'ORGANES: JOURNEE DE REFLEXION
Publié le | par La Rédac'
Si par malheur, vous êtes victime d’un accident mortel aujourd’hui ou demain, il sera trop tard pour sauver quelqu’un d’autres si vous n’avez pas pris vos dispositions au préalable.
Valentine, jeune femme de 25 ans, est atteinte de leucémie. Elle n’attend qu’une chose, une greffe, pour continuer ce long chemin de la vie.
Les dons d’organes sont encore trop insuffisants. Ils étaient 12 450 l’an dernier à attendre une greffe. Parmi eux, 4428 ont pu être opéré. Bien que les greffes pratiquées augmentent sensiblement, les listes d’attente demeurent encore longues. En France, il existe une vraie pénurie. Car si effectivement il y a eu une augmentation des greffes de 38 % depuis 2000, les inscrits eux aussi se multiplient. Pour qu’une personne puisse faire don de ses organes, il faut qu’elle soit en état de mort encéphalique, c’est-à-dire dans un état irréversible de mort cérébrale. Or seulement 1 % des décès hospitaliers sont encéphaliques ! Faute de greffons disponibles, 239 personnes sont décédées l’année dernière. L’agence biométrique voudrait atteindre les 5000 greffes d’ici à 2010.
La journée nationale de réflexion des dons d’organes qui se déroule aujourd’hui est l’occasion de sensibiliser la population et d’encourager les familles au dialogue. « Dire sa position c’est aussi aider ses proches », voilà le message de la campagne menée par l’agence de la biomédecine à l’occasion de cette 7ème édition. Objectif : sensibiliser toutes les générations aux dons d’organes. L’agence mène deux campagnes distinctes. L’une destinée aux adultes et l’autre, davantage explicative pour les jeunes de 16 à 25 ans qui montrent un réel intérêt aux dons. Parce qu’il n’y a pas d’âge pour commencer à mûrir une position quelle qu’elle soit sur le don d’organes mais surtout de la partager avec ses proches. Parler à sa famille, c’est s’assurer que sa volonté sera exhaussée mais aussi l’épargner de cette pénible réflexion « à un moment où le temps est précieux et la douleur importante (…) Ne pas savoir est une source de désarroi et d ‘hésitation pour la famille » affirme l’agence de biomédecine. Autrement dit, prendre ses responsabilités.
Donner : un choix individuel et solidaire
Le don d’organe est régi par la loi bioéthique du 6 août 2004 : chacun à la possibilité de faire son choix. Comment ? Il existe deux moyens de faire connaître sa volonté : obtenir une carte de donneur d’organes ou au contraire s’inscrire sur le registre national du refus, possible dès l’âge de 13 ans. Bien que la carte matérialise le choix, elle n’a pas de valeur légale, d’où l’importance d’aviser ses proches de sa possession. Brice Toniolo témoigne de la difficulté de prendre une telle décision : « Mon père est décédé, et on m’a posé la question sur le prélèvement de ses organes. (…) Dans la vie, mon père était quelqu’un qui donnait beaucoup. Il donnait son sang, il faisait attention aux autres. C’est en remuant tout ça… ça nous a aidé à penser à ce qu’il aurait choisi, lui. Aujourd’hui c’est une décision que j’assume, bien sûr. Mais j’aurais largement préféré qu’il nous le dise : « donnez » ou « ne donnez pas ». »
La Télé Libre est très sensible à l’histoire de Valentine, aussi nous avons demandé ce que représentait aux yeux d’Eloise, sa cousine, l’importance de donner son organe, son sang, sa moelle osseuse. Selon Eloise, il faut encore plus sensibiliser les gens. Pour elle, personne est à l’abri de tomber un jour. « Valentine me disait toujours : « si ça tenait qu’à moi je guérirai ». Aujourd’hui sa vie ne dépend plus d’elle : « Son destin est entre nos mains ». Il ne fait nul doute qu’Eloise fera don de ses organes. La leucémie de Valentine a changé son approche face à ces choix personnels qu’elle considère désormais comme des priorités. Si une leçon était à retenir, ce serait de « ne pas attendre que ces choses-là vous arrivent pour donner ». « Donner un organe, ce n’est rien pour sauver une vie » conclut-elle. Faire un geste pour l’autre, être solidaire les uns des autres, réfléchir, décider et en parler, voici la clef.
Pour plus d’informations, vous pouvez visitez le site de l’Agence de la biomedecine
Angélique Boilet