LES PRIMAIRES AUX USA #3: HILLARY, GUILIANI ET LES AUTRES

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Trois événements notables ont eu lieu durant la semaine qui vient de s’écouler : un nouveau candidat dans les deux partis, la visite d’Hillary Clinton en Iowa, et le septième débat entre candidats républicains.

 

ATLANTA, CORRESPONDANCE

La semaine dernière, un nouveau candidat aux investitures républicaine et démocrate s’est donc manifesté. Oui, je dis bien « un » candidat « aux investitures ». Il s’agit du très célèbre et populaire comédien Stephen Tyron Colbert, animateur du « Colbert Report ». Il est un ancien membre du « Daily show with Jon Stewart » qui anime sa propre émission depuis trois ans maintenant, et qui est diffusée juste après.

 

Après des spéculations suite à la publication de son dernier livre « I Am America (and So Can You) », (« Je suis l’Amérique, vous pouvez donc l’être aussi ») il a fait une première declaration dans le « Daily Show » mardi soir annonçant qu’il donnerait la réponse à cette question prochainement, avant de déclarer dans son émission qu’il est candidat aux investitures démocrate et républicaine pour les élections présidentielles, mais seulement en Caroline du Sud, état dont il est originaire. Il va remplir les formulaires des deux partis et tout faire pour remplir les conditions.

Il lui sera plus facile d’être admis chez les démocrates que chez les républicains : pour les premiers, il lui faut ou 3000 signatures de militants (faciles à trouver, le milieu étudiant, qui adule Colbert, à lancé une campagne de soutien) ou 2500 dollars de frais d’inscription, tandis que les seconds demandent 45 000 dollars de frais (ces deux sommes correspondant seulement à la Caroline du Sud).

 

Dans les deux partis, la direction en Caroline du Sud a souhaité la bienvenue à Colbert s’il réussit à remplir les conditions, même si les républicains lui ont répondu qu’il valait peut-être mieux qu’il s’achète avec les 45 000 dollars une nouvelle voiture de sport. S’il était candidat chez les démocrates, il est possible que sa présence puisse gêner de quelques points certains candidats, surtout si le résultat final est serré.

 

L’animateur est très populaire depuis le lancement de son émission qui bat des records d’audience réguliers sur Comedy Central. Il est connu pour avoir notamment été invité à parler lors du diner des correspondants de la Maison Blanche en 2006, devant un public estomaqué par ses propos, après que des républicains zélés aient pris au premier degré ses interventions télévisées.

 

Vidéo : Stephen Colbert sur CNN chez Larry King

 

 

Chez les démocrates, Hillary Clinton, première dans les sondages démocrates nationaux avec plus de vingt points d’avance par rapport à Barack Obama, ce qui constitue une des surprises de cette rentrée politique, s’est rendue dans l’Iowa, un des premiers états à voter en janvier.

 

Elle a déclaré que malgré son avance elle faisait campagne comme si elle avait vingt points de moins. Dans le dernier sondage qui a eu lieu auprès d’un échantillon représentatif de 399 militants qui iront voter lors des caucus en Iowa, elle dispose par contre de seulement 29 points, John Edwards de 23 points, Barack Obama de 22 points. La marge
d’erreur est de 4,9 points.

 

Si la place pour la première place du ticket » présidentiel lui semble acquise, Obama et Edwards, contrairement aux apparences, sont tous deux en position de l’emporter et de postuler pour la vice-présidence. Les premiers résultats en janvier seront décisifs et sont comme chaque fois susceptible de lancer une vague en faveur d’un candidat s’il a une avance majeure.

Pour finir, nous avons eu droit à la première confrontation lors du débat entre républicains qui a eu lieu dimanche 21 novembre, à Orlando, en Floride. Chacun a essayé de prouver qu’il était le plus conservateur de tous, avec des propos souvent assez critiques. Nous sommes loin des premières rencontres policées : la bataille a véritablement commencé avec l’abandon de Sam Brownback et l’arrivée de Fred Thompson comme challenger.

 

Avortement, immigration, et Hillary Clinton au menu. Il a commencé par des échanges vifs entre Mitt Romney et Rudolph Giuliani. Thompson a quant à lui accusé Giuliani d’avoir fait
de New York un sanctuaire pour les immigrés, lui reprochant d’avoir soutenu le financement fédéral de l’avortement et voté pour la réélection du gouverneur démocrate en 1994 : selon lui, sur tous ces sujets, l’ancien maire de New York est aux cotés du mal incarné en politique selon les conservateurs : Hillary Clinton.

 

Lequel a répondu que Thompson avait été le principal obstacle d’une reforme votée par les
républicains mais rejetée en raison de son front avec les démocrates.

 

Fred Thompson a dû répondre à une critique qui lui a été faite ces dernières semaines, celle de sa fainéantise. Rappelant son parcours politique et professionnel, il a conclu sous les applaudissements de la salle en disant : « Si un homme peut faire tout cela et être fainéant, je le conseille à tout le monde. » Il a d’ailleurs été assez dynamique et vif tout le long de son second débat après son premier durant lequel il avait réellement manque de repartie et d’énergie.

 

Hillary Clinton a finalement été la cible de tous les candidats, aux dépens de Rudolph Giuliani qui a été comparé à l’ancienne First Lady : « Vous devez être en train de plaisanter », a-t-il dit à deux reprises.Son projet de subvention d’un million de dollars pour construire un musée de Woodstock a été raillé par John McCain : « Mais je n’y étais pas, a-t-il ajouté. Je suis sûr que c’était un événement culturel et pharmaceutique », faisant référence à sa présence et sa captivité au Vietnam à cette époque.

Ils se sont tous déclarés en faveur d’une position plus dure envers la Russie et l’Iran que celle de George W Bush : McCain voit dans les yeux du président russe Vladimir Poutine trois lettres « K, G et B ». Giuliani a ajouté qu’un élargissement de l’OTAN en Europe Centrale pourrait tempérer la Russie et ses ambitions. Sur la question de l’Iran, il pense que les conséquences d’une attaque de prévention sont moins graves que ce qui est possible si l’Iran obtient l’arme nucléaire.

 

Le zapping présidentiel

 

En attendant les premiers reportages réalisés par Jean-Baptiste Faby, notre deuxieme correspondant aux Etats-Unis, voici une vidéo qui circule, montrant Rudolph Giuliani, alors maire de New York, se travestissant en femme, lors d’une émission télévisée, en compagnie du milliardaire Donald Trump. En réaction, les partisans de Giuliani ont ressorti une vidéo de McCain se disant favorable au mariage homosexuel.

 

 

Bonus : une nouvelle reprise de « I feel pretty », déjà utilisée la semaine dernière dans une vidéo assez drôle de John Edwards, au sujet de Rudolph Giuliani.

 

 

Nicolas Condom

 

PS: Pour les vidéos en anglais, si des traducteurs ont envie de nous faire des résumés accessible à tous, merci d’avance.

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