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Le Vote Blanc-Bleu-Marine

Publié le | par

Avec 17,9% des voix au premier Tour, le premier discours de Marine Le Pen place de l’Opéra était attendu. A cette occasion, elle a quasiment rebaptisé le Front National par le « Mouvement Bleu-Marine », le MBM. Sans donner de consigne de vote, elle s’est clairement positionnée pour le « vote blanc », au deuxième Tour de la présidentielle. Qu’en est-il des militants? Margaux et Clément, à bord du frêle esquif de LaTéléLIbre, se sont frayés un passage dans la vague bleue marine… Ils sont revenus.

Au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle, où le Front National a totalisé 17,9 % des voix. La Télé Libre se devait d’assister au défilé de ce parti pour la Fête du Travail, au moins pour tenter de comprendre. Car ne nous voilons pas la face : près d’une personne sur cinq a voté pour le Front National. Une sur cinq.

Bien sûr, la plupart d’entre eux vous diront qu’ils ne sont pas racistes. Qu’il n’y a pas de mal à aimer son pays, sa patrie, à vouloir protéger les siens. Ils vous diront aussi que si le « père » a pu déraper par la passé et ne s’attardait qu’aux thèmes de la sécurité et de l’immigration, Marine, elle, a abordé d’autres sujets comme la santé ou l’éducation, la mondialisation. A force de noyer le poisson, on en oublierait presque que le parti propose, dans son programme*, d’interdire les manifestations de soutien aux clandestins, de supprimer l’Aide médicale d’Etat réservée aux migrants clandestins, d’inciter à retourner dans leur pays au bout d’un an d’inactivité les étrangers en situation légale, de rétablir la peine de mort, d’accroître la responsabilité pénale de tous les mineurs de plus de 13 ans, d’appliquer la préférence nationale pour les logements sociaux, de fermer les frontières, de sortir de l’Euros…

Un vieux frontiste, militant depuis plusieurs dizaines d’années, nous explique que depuis que Marine Le Pen a repris les rênes du parti, les jeunes et les femmes sont plus nombreux : « Marine est une femme actuelle. Maintenant, nos femmes viennent avec nous. » Le parti change, Marine fédère… Et en effet, la jeunesse est extrêmement visible dans le cortège. Comment en sont-ils arrivés à militer pour le Front National ? Comment, si jeune, adhère-t-on à des idées aussi radicales que celles présentées par ce parti d’extrême droite ? Certains parlent de leur éducation, des valeurs que leur ont inculquées leurs parents. Pour d’autres, Internet a joué un grand rôle aussi : « Nous sommes très présents sur la toile. » Quoiqu’il en soit, ils sont libres et ils ont fait leur choix. Pour eux, c’est Marine.

 

Dédiabolisation

Le Front National tente aujourd’hui de se positionner en tant qu’alternative à l’UMP, qui « n’est pas un parti de droite », selon eux. Probablement pour marquer la rupture avec le « Front National de Jean-Marie Le Pen », les responsables actuels, autour de sa fille, pensent à changer le nom du parti. Le sigle « FN » pourrait peu à peu s’effacer, même s’il est encore très présent sur les drapeaux du défilé. Mais dans deux mois, pour les élections législatives, il est possible que les militants se présentent sous la bannière du « Rassemblement Bleu Marine ». Nicolas Sarkozy a voulu draguer les électeurs du Front National. Finalement, ce sera le parti d’extrême droite qui profitera le plus de sa mauvaise gestion du pays… L’arroseur arrosé, en quelque sorte.

 Nicolas Sarkozy a fait une politique de gauche »

Si certains militants venus défiler attendent le discours de Marine avec impatience pour connaître ses consignes de vote, d’autres savent déjà ce qu’ils feront dimanche prochain : ils iront pêcher, un point c’est tout. « Aller à la pêche », c’est le leitmotiv de la journée. A croire qu’ils se sont passés le mot.

Lors de son discours, Marine La Pen a dit deux choses. Dans un premier temps : « Vous êtes des citoyens libres, votez en votre âme et conscience ». Puis elle a annoncé qu’elle-même voterait blanc le 6 mai. Elle a également encouragé ses électeurs à voter en masse pour les listes frontistes lors des législatives, en juin prochain.

 

Le 6 mai, je vote blanc. En juin,  je vote Bleu-Marine. »

Pour finir, nous avons croisé des sympathisants FN qui ont annoncé voter pour Sarkozy, dimanche prochain, « dans l’unique but de faire barrage à la gauche ». Malgré nos recherches, en revanche, nous n’avons pas rencontrés de personnes qui pensent voter pour François Hollande, pendant le défilé…

 

*http://www.frontnational.com/pdf/projet_mlp2012.pdf

 

Margaux Duquesne
Image : Clément Montfort

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Les commentaires (5)

  1. Bravo Margaux ! Fallait y aller !!!
    Ce que dit le jeune homme, à la fin de l’interview, est assez édifiant ! Marine Le Pen refuge de ceux qui n’ont plus confiance aux partis de gouvernement et qui espèrent trouver dans ce parti une autre forme de politique, par une fermeture sur le monde, un protectionnisme rassurant…sans pousser l’analyse jusqu’au delà du mal être, en lisant un programme qui n’est ni social, ni alternatif…la seule différence est l’exclusion des arabes, qu’on nomme plus poliment des « étrangers » mais qu’on associe quand même à l’islam..toujours la même confusion entre religion et nationalité, savamment entretenue…peur de perdre sa terre , s’identifiant sans doute inconsciemment à des Charles Martel , à force de lavages et rinçages de cerveaux…
    Enfin, le gros de la troupe, qui fleure toujours le racisme, et les idées aussi courtes que les cheveux, est toujours là, de père en fille, et quel que soit le masque !!!

  2. « Fallait y aller ». Oui, et pour y être allée, elle y est allée !
    Mais ça va ils ne se la sont pas jouée persecutés.

  3. La Télé « libre », côté désinformation :

    – c’est « rassemblement bleu marine » et non « mouvement bleu marine ».

    – c’est « maîtriser les frontières » et non « fermer les frontières ».

    La Télé « libre », côté rigolade :

    Margaux dit « on n’est pas obligé d’être d’accord avec ses parents » à un jeune électeur FN. Mais il ne viendra jamais à l’esprit de la pauvre Margaux de poser la même question à un jeune électeur de gauche. Et pourtant, « je suis de gauche parce que mes parents sont de gauche » est sans doute l’un des clichés politiques les plus indémodables qui soient.