WHITE HOUSE STORY#14: TROIS KO ET UN NOUVEAU FAVORI

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La semaine qui vient de s’écouler a été l’une des plus passionnantes de la campagne électorale américaine depuis ses débuts. Trois candidats majeurs, ou qui l’ont été dans les sondages, ont quitté la course à la Maison Blanche tandis qu’un quatrième donné pour mort il y a quelques semaines est devenu le favori dans le camp républicain.

John Edwards, Fred Thompson, et Rudy Giuliani se retirent de la course

Les résultats de la Caroline du Sud, état natal de John Edwards, sont sans appel : son « fils préféré », pour citer la querelle de mots qui l’a un temps opposé à l’animateur Stephen T. Colbert, ne peut plus prétendre à ce titre. Barack Obama l’a emporté avec 55% des voix, devant Hillary Clinton (27%) et John Edwards (18%).L’électorat noir a voté majoritairement pour le sénateur de l’Illinois, à plus de 80%, alors qu’il représente 50% de l’électorat démocrate de l’Etat.
Il a obtenu de mauvais résultats en Floride devancé par Barack Obama et Hillary Clinton qui remporte ce « concours de beauté ». Le parti démocrate de Floride a changé es dates de la primaire sans l’aval du parti national. Il a été sanctionné par ce dernier qui l’a privé de délégués. Les résultats définitifs sont : 50% pour Hillary Clinton, 33% pour Barack Obama, et 14% pour John Edwards.

Ce dernier a tiré les leçons de cette double défaite. Il a annoncé, mercredi 30 janvier, son retrait de la primaire démocrate, affirmant qu’il est temps de laisser place à l’histoire.

Rudolf Giuliani est le grand perdant du côté républicain : après avoir tout misé sur la Floride, réalisant l’une des plus mauvaises et arrogantes campagnes de l’histoire des présidentielles américaines, il a obtenu le score de 15%, derrière John McCain (36%) et Mitt Romney (32%). Il se retire en faveur de son « vieil ami » John McCain, auquel il avait toujours déclaré qu’il apporterait son soutien si lui-même n’était pas candidat. C’est un soutien de poids pour ce dernier qui
devient le seul opposant à Mitt Romney, talonné par Mike Huckabee qui peut lui faire perdre un nombre substantiel de délégués dans les Etats du Sud comme la Géorgie ou l’Alabama, traditionnellement conservateurs. La situation contraire, donc, d’un Barack Obama qui fera tout pour reprendre le flambeau de John Edwards comme candidat des pauvres, dans des Etats où ce dernier est très populaire.

Lors d’un rallye organisé par le Parti Démocrate de Géorgie, Hillary Clinton a elle aussi voulu reprendre le flambeau de son ancien rival, le remerciant de tout ce qu’il a fait durant sa campagne, et avant, pour défendre les plus pauvres et ceux qui n’ont pas les moyens de porter leur voix sur la place publique. Un rôle très important et passionné qu’elle compte jouer, au moment où les questions économiques préoccupent de plus en plus les Américains. Elle a lance plusieurs propositions concrètes : instauration d’un salaire minimum décent, crédits d’impôt importants pour les familles de la classe moyenne qui envoient leurs enfants à l’université, soutien des vétérans qui reviennent d’Irak.

Fred Thompson a aussi renoncé à l’investiture, après ses piètres résultats en Caroline du Sud. Cela n’est pas surprenant après une campagne durant laquelle il a manqué cruellement d’énergie. Vers la fin, il semblait mener campagne guidé bien plus par l’ambition de sa femme que par la sienne. A moins qu’on ne lui ait proposé le rôle de président dans un film…

Barack Obama obtient le soutien du clan Kennedy

Edward Kennedy, en compagnie de son fils Patrick et sa nièce Caroline, qui a annoncé son soutien dans un éditorial du New York Times ce week-end, se sont rendus avec Barack Obama à l’Université Américaine de Washington lundi 28 janvier.

« Le temps est venu pour Barack Obama », a-t-il dit, continuant «comme vous, je veux un président qui fait appel aux espoirs de ceux qui croient encore au rêve américain ». « J’ai trouvé ce candidat, et il me semble que vous aussi. »

Apres son discours, Obama lui a répondu « Je sais ce que votre soutien signifie. Je connais la place chérie que la famille Kennedy a dans le cœur des Américains. » Il s’est clairement posé en successeur de John Fitzgerald Kennedy et de son rêve qu’il s’est engagé à entretenir.

Kennedy a aussi dit qu’il avait toujours voulu « supporter le candidat qui [l’] inspire, qui inspire [tous les Américains], qui peut élever notre vision, appeler nos espoirs et renouveler la croyance que les meilleurs jours de notre pays sont encore à venir. »

Répondant à un des thèmes de campagne d’Hillary Clinton, Edward Kennedy a affirmé que Barack Obama « est prêt à être président dès le premier jour. »

Ce soutien est très important pour Barack Obama qui a quelques difficultés pour séduire l’électorat hispanique et blanc dans certains Etats : Edward Kennedy va lui apporter des réseaux financiers, et peut en outre convaincre un électorat que Barack Obama avait du mal à toucher, tant la famille Kennedy, et lui-même, sont très populaires dans les milieux libéraux.
Le Super Tuesday peut-être abordé avec plus de force et de conviction désormais.

Les Clinton avaient multiplié les appels à la neutralité auprès du frère de JFK, sans succès. On reproche de plus en plus à Bill Clinton son engagement auprès de son épouse, dans une stratégie à deux coups.
Hillary s’occupe des propositions tandis que Bill lance des attaques permanentes contre Barack Obama, obligé de se défendre sans cesse, ne pouvant faire de propositions. Barack Obama a décidé d’arrêter de répondre aux provocations de Bill Clinton. On parle de plus en plus de  » Billary » comme adversaire du sénateur de l’Illinois, qui doit affronter deux personnes en même temps.

Sa résistance aux appels des Clinton est en outre un message envoyé aux autres « super-délégués », qui hésitent entre ne pas se prononcer ou soutenir les Clinton, par peur de représailles. C’est une façon de leur dire : « Vous n’avez rien à craindre ».

Plusieurs conseillers d’Hillary Clinton sont agacés du comportement de Bill Clinton qui est selon eux à l’origine du faible score de son épouse en Caroline du Sud. Ce dernier a changé son comportement lors de ses dernières interventions, bien plus conciliantes.

Nicolas Condom

Le Blog de Nicolas

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Les commentaires (4)

  1. Malgré l’inclination démocrate des medias français, il faut néanmoins admettre que le génome des USA est plutot conservateur et religieux et que l’hypothese d’une réelection républicaine probablement John Mac Cain n’est pas à exclure meme si elle est moins probable qu’une election démocrate. Il faut dire qu’en matiere d’anticipation, nos medias traditionnels qui nous annonçaient un duel inévitable entre Rudy Giulani et Hillary Clinton démontrent encore une fois leur profonde incompétence et leur absence d’imagination

  2. Mike Huckabee vient de remporter la primaire de la Virginie de l’Ouest, qui avait lieu sous la forme d’une convention du Parti. Il gagne les 18 délégués qui partiront à la Convention. Le premier tour avait donné Mitt Romney vainqueur. Il obtient 52%, contre 47% pour Mitt Romney et 1% pour John McCain.

    Suite des résultats sur mon blog…