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[Même pas Peur…] De leur Parler Normalement

Publié le | par

[MÊME PAS PEUR] ]Frédéric est parti à la rencontre d’un monde inconnu : le handicap. Il est devenu, le temps d’un séjour, encadrant de vacances adaptées. Et a ainsi changé son propre regard.

Des maux qui le frappent en plein visage

« Je suis pas folle moi, je le sais bien ! C’et vrai que je m’énerve des fois, oui, mais c’est pas pour ça que je dois aller en asile de fous ! J’aime être dans mon foyer ! »  Frédéric reçoit les larmes de colère d’Annie. « Et ma mère est morte le mois dernier, alors maintenant, y a plus personne pour me défendre… ». Il se fait le réceptacle de l’aveu de la vacancière, enfin apaisée après un moment de colère foudroyante : Denis qui aime taquiner, a touché cette fois-ci une corde sensible en lâchant un « t’es foooooooole ! » à Annie, entre deux éclats de rire innocents.

Frédéric accueille les mots de la soixantenaire, des mots qui le frappent en plein visage. Des maux qui chantent le désespoir de cette femme à jamais trop jeune pour perdre sa mère. La mélopée désespérée hérisse ses poils et l’atteint jusqu’à l’os. Oui, une mère, c’est quelque chose…

Son propre regard le dérangeait

Ingénieur tout nouvellement diplômé, Frédéric ne connaissait que de loin le monde du handicap, et son propre regard le dérangeait. De la gêne, une pointe de pitié et une once de peur : autant d’embuches sur la moindre tentative de communiquer. Conscient de son manque de naturel et de spontanéité, il savait pourtant bien qu’il n’y avait qu’un pas pour franchir ce gouffre creusé par la méconnaissance.

Partir encadrer un séjour adapté

Comme chaque été, Frédéric doit travailler. Alors cette fois-ci, il a décidé d’encadrer un séjour de vacances adaptées pour des personnes ayant une déficience intellectuelle. Fin juillet, pour la première fois, il faisait ainsi partie de la foule des casquettes jaunes tourbillonnant sur le parking de la halle Clémenceau à Grenoble, à la recherche des vacanciers qui arrivaient des quatre coins de France.

Parmi les 700 000 français ayant une déficience intellectuelle ( qui comprend les difficultés de l’apprentissage, du langage et les retards mentaux), la plupart quittent leur quotidien pendant deux ou trois semaines l’été et partent en vacances. Là, des organismes et des associations spécialisées prennent le relais des familles et des foyers. L’occasion pour Frédéric de partir à leur rencontre.

« Quand j’ai dit que je partait encadrer un séjour, les gens n’ont pas forcément compris. Il y a peut-être un peu d’inquiétude de leur part, que je m’égare, que je perde mon temps… ».

Ce n’est pas son domaine non, mais malgré l’étonnement de son entourage, l’incompréhension parfois, il est parti. Des journées denses l’attendaient, il le savait, mais il n’a pas hésité bien longtemps et s’est laissé surprendre par cet univers dont il était coupé. « Je m’attendais à un vrai marathon ! Mais la richesse des échanges prend le pas sur la fatigue. Je dirais presque que c’est cool »

Une humanité retrouvée

Un univers de simplicité et de chaleur humaine où les relations sociales se déchargent de l’inhibition et des arrière-pensées. Où les échanges authentiques créateurs de moments forts, et drôles aussi, souvent surprenants, se sont érigés pour Frédéric en modèle de relation entre des personnes que tout rapproche, en commençant par l’essentiel : les peurs et les doutes. L’angoisse de voir disparaître ses proches, l’inquiétude quant au lendemain, la crainte de décevoir, celle de ne pas réussir… Et dans toutes ces personnes réunies le temps d’un séjour de vacances, déficientes ou non, certaines mettent le doigt sur ces peurs et osent les exprimer sans inhibition, tandis que d’autres savent prendre le recul nécessaire pour espérer parvenir à les calmer.

Si Frédéric ne repart pas de ce séjour les poches bien pleines, il repart riche d’apprentissage sur les autres et sur lui-même. Car en 3 semaines, il aura appris à tisser des liens sincères et à se sentir proche de personnes ayant un handicap mental. Un bel échange qu’il regrette ne pas avoir dans son quotidien amputé d’un bout d’humanité.

Réalisation : Flore Viénot

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Les commentaires (2)

  1. Ben toi toi tu t’appelles Flore et t’as même pas peur, même pas peur de tout ce qui est beau, fin, sensible, fragile, et du coup, ils te le rendent bien. Merci