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[DOC] La Villeneuve, l’Utopie Malgré Tout

Publié le | par

Un film en colère contre la stigmatisation des « banlieues », mais aussi constructif pour une nouvelle relation entre médias et quartiers populaires. 10 ans après les émeutes d’octobre 2005, voici un documentaire surprenant par l’originalité de son propos et sensible grâce aux regards de deux membres actifs de LaTéléLibre : Vincent Massot et Flore Viénot. C’est leur premier film.

Ajout du 4 février 2016 :

SELECTION AU FIGRA 2016 : notre film « LA VILLENEUVE, L’UTOPIE MALGRÉ TOUT » a été retenu dans le cadre de la section « AUTREMENT VU ». Le FIGRA est le Festival International du Grand Reportage d’Actualité et du Documentaire de Société, « Les écrans de la réalité », qui se déroulera au Touquet-Paris-Plage du 30 mars au 3 avril 2016. 

Chronologie du film

1973
Le réalisateur Claude Massot raconte “Une raisonnable utopie” d’une ville nouvelle au coeur de Grenoble

2012
Sofien et Kevin meurent dans une bagarre de rue

2013
Dans un reportage d’Envoyé Spécial, la télévision déclare que “le Rêve est brisé”
Les habitants portent plainte

2014
Dans le quartier, de nombreuses initiatives naissent en réaction à cette stigmatisation.
Vincent Massot décide de reprendre le flambeau de son père
avec Flore Viénot, journaliste originaire de la région

2014-2015
Ils tournent “La Villeneuve, l’Utopie malgré tout”

samedi 17 octobre 2015 à 22h00, diffusion sur Public Sénat,
malgré une menace de référé
venant de la réalisatrice de l’Envoyé Spécial

04 TEDDY

Teddy, réalisateur et comédien

FloreEtVincent Villeneuve

Flore et Vincent, co-auteurs du documentaire

Drone-villeneuve

L’UTOPIE DE LA VILLENEUVE

Par Flore Viénot

Le quartier de la Villeneuve au sud de Grenoble, c’est l’histoire d’une utopie née du désir de créer un lieu où la proximité spatiale réduirait la distance sociale, où l’harmonie naitrait de la diversité, l’Homme nouveau d’un nouvel habitat. A partir de 1969, une équipe pluridisciplinaire faite d’architectes, de sociologues, de paysagistes, d’ingénieurs et d’économistes concrétise ce projet : autant d’appartements en location qu’en accession ; des équipements collectifs intégrés dans la construction : des lieux de convivialité et de rencontres dans les coursives par lesquelles tous les habitants passent et s’arrêtent, une salle de spectacle, une bibliothèque, un studio de télévision, une médiathèque et des salles de réunion accessibles à tous ; les écoles au centre du Grand ensemble, pensé autour d’un projet éducatif de pédagogie alternative ; des centres de santé regroupant tout ce dont les habitants avaient besoin ; une maison de retraite et un foyer de jeunes travailleurs en plein cœur du quartier et sur le passage des jeunes écoliers…

Mais 40 ans plus tard, qu’est devenue cette utopie ? « Morte », peut-on parfois entendre. « Oubliée, enfouie, disparue ». Certains, qui en venant à la Villeneuve pensaient trouver le nouvel Homme, clé en main, sont repartis dès les années 1970, déçus de ne l’avoir pas trouvé. D’autres, qui venaient en France répondre aux besoins de main d’oeuvre, se sont vus installés dans ce tout nouveau quartier, mais sans le choisir. Placés là sans savoir où il posaient leurs valises, ils ont parfois pu se sentir pris pour les « cobayes » d’une expérience de jeunes militants et idéologues. Les années 1980 ont vu s’accentuer cette tendance : le départ de ceux qui avaient choisis de venir, et l’arrivée de nouveaux venus, toujours plus nombreux, à qui on ne donnait pas le choix. Le malaise grandit en même temps que la mixité s’estompe et que les loyers baissent. La violence sociale s’infiltre et se manifeste alors ponctuellement dans des actes de violence physique, qui attirent particulièrement l’attention des médias, jusqu’en 2010 où Nicolas Sarkozy déclame un discours dans lequel il explique l’origine de la délinquance par l’immigration, suite à l’assassinat de deux jeunes du quartier voisin par un groupe de jeunes de la Villeneuve. L’utopie serait donc « morte », « oubliée » ? Devenue « horreur » comme l’affirmait encore en 2012 Valeurs Actuelles, ou « enfer » comme a voulu le démontrer un Envoyé Spécial en 2013 ?

Absurde. Une utopie ne meurt pas, car par définition, elle n’existe pas. Eu-topos, elle est cet « endroit de nulle part », ce « non-lieu », cet objectif inatteignable, cette idéologie qu’on ne peut concrétiser. Et c’est ce qui la rend immortelle. Paradoxalement, c’est justement dans ce « non lieu » que se situe sa condition d’existence même. Car sitôt qualifiée d’« accomplie » ou de « stable » elle serait alors morte avant d’être née. C’est la Terreur de Robespierre, la dictature de Staline ou le monde totalitaire que décrit Orwell dans « 1984 ».

L’utopie n’est en effet pas figée. Pour exister, elle doit être faite de ratés, d’échecs et de tentatives vaines qui viennent la bousculer à chaque pas. Elle est une dynamique éprouvée. A la Villeneuve, les déchets jetés par la fenêtre, les incompréhensions entre jeunes et policiers, les violentes colères des habitants contre les journalistes ou encore les étincelles des quarante nationalités qui se frottent dans le groupe de percussions brésiliennes, sont ces tentatives et ces ratés qui sont une succession de déséquilibres, nécessaires à la bonne marche de l’utopie.

Lorsqu’un conflit survient au sein de la BatukaVi (le groupe de percussions), c’est à chaque fois l’occasion d’affirmer à nouveau le « respect » qui doit être le seul guide selon Willy, le chef d’orchestre. Ou, bien plantés sur leurs jambes, comme enracinés dans la fierté d’une identification aux murs de la Villeneuve en opposition aux « autres » (tantôt ceux du centre-ville, tantôt les journalistes) qui se perdent dans les méandres de la galerie de l’Arlequin en même temps que dans ceux de l’Histoire et de la Philosophie du quartier, les habitants ont été bousculés par le reportage d’Envoyé Spécial, jugé particulièrement à charge contre le quartier. Une secousse douloureuse mais finalement salutaire car, alors assoupis, les habitants se sont levés et organisés collectivement pour porter plainte contre France Télévisions. Se mettre ensemble, agir, reprendre possession de son image : ils redonnaient ainsi un nouveau souffle au projet collectif alors en léthargie.

L’utopie avance donc sur un fil, à jamais instable. De l’utopie au cauchemar, il n’y a alors qu’un pas : entre la colère destructrice et celle bâtisseuse, la frontière est poreuse. Devant un sentiment d’injustice face à un reportage jugé discriminant : proposer une autre image ou vouloir détruire tout ce qui pourrait appartenir de près ou de loin au monde des médias. De l’un à l’autre la distance n’est pas si grande.

« Villeneuve, l’utopie malgré tout », c’est donc l’histoire d’une utopie, inscrite dans le patrimoine génétique du quartier de la Villeneuve. Non pas « raisonnable », comme la décrivait dans son film réalisé en 1972 Claude Massot, le père du réalisateur Vincent Massot, mais une utopie en construction, jamais acquise. Une utopie dont le « malgré tout » inclut les déséquilibres, nécessaires à sa bonne marche qui n’en est, par définition, qu’une succession.


01 Couverture Villeneuve

 « La Villeneuve, l’utopie malgré tout »

Une coproduction

ON Y VA ! media et Public Sénat

Produit par John Paul Lepers

Un film de Vincent Massot et Flore Viénot

Réalisation
Vincent Massot

 

Montage
Sandrine Romet Lemonne

Musique originale
Thibault Pomares

Images additionnelles
Joseph Haley

Images drone
Service Communication de la Mairie de Grenoble

Habillage
Vincent Tardif

Etalonnage
Olivier Nainfa

Mixage
Christophe Hammarstrand

Assistants de post-production
Larry Waxman

Chargé de production
Charles Dayot

 

Moyens Techniques
LaTéléLibre
Nova Spot
Atlantis TV

Images d’Archives
Une raisonnable Utopie
Claude Massot – Ina
La Villeneuve, le rêve brisé
Amandine Chambelland
Ligne de mire – Envoyé Spécial

Extraits de films
Guy Moquet
Demis Herenger – avec l’autorisation des sociétés Baldanders Films et Vill9 la Série.
4 mois plus tôt
Teddy Lukunku – HD Productions

Remerciements

Baptiste Guichot
Antoine Conort
Mickael Klein
Jules-Antoine Bougeois
Mars Lefébure
Manon Pignot
Denis Foubert
Eric Dehédin
Sylvain Frappat
Patrick Coulmeau

Abdessamad Habib
Monique Dallet
Pauline Damiano
Stéphane Damiano
Willy Lavastre
Gilles Bastin
Jérôme Berthaut
Benjamin Bultel
Naïm Aït-Sidhoum
Daniel Populus
André Béranger
Marie-France Chameck
Alain Manach
Denis Réquillard
Lucie Duriez
Sabrine Fourek
Mame Fall
Claire Lajoie
Jean-François Parent
Mustapha Beladj
Pierre Loïc Chambon

Les habitants de la Villeneuve

La Régie de quartier
L’Arbre Fruité
La Petite Fringale
Le collège Lucie Aubrac
L’Espace 600
La BatukaVi
Ville9 la Série
télégrenoble

Avec la participation du Centre national du cinéma et de l’image animée
avec le soutien de la Commission Image de la diversité du CGET/Acsé
et la participation de l’Âge de Faire


Public Sénat

Direction des programmes
Mireille Thibault

Service documentaires
Hélène Risser

Chargée des programmes documentaires
Elise Aicardi

Chargée de communication
Elsa Faimali


Une coproduction
ON Y VA ! media – Public-Sénat

Production
John Paul Lepers


Merci aux 160 donateurs qui ont contribué au financement de ce film

Marion Abela, Myriam Abouzaid, Olivier Alexandre, Jean-Philippe Bailly, Lilas Bass, Isabelle Baudiment, Jean-Nicolas de Beaucoudrey, André Beranger, Chantal Berby, Fanette Boisot, Caroline Bouissou, Marie Braz, Stephanie Braz dos Santos, Marie-Aude Bregeault Fargette, Clément Burelle, Manuel Capilla, Vanessa Caru, Marie-Jeanne Casgha, Julien Chalais, Jean-Philippe Chalté, Corentin Chrétien, Johanna Clairet, Arnaud Clement, Antoine Conort, Béatrice Consigny, Wendy Cornu, Frédéric Costa, Patrick Coulmeau, Manon Dalban, Pauline Damiano, Fabrice Dautref, Christine Daveau, Sophie David, Eric Derrien, Coline Deplaude, Lydie Desplanques, Marie Doyeux, Armony Dumontier, Isabelle Edouard, Anne-Valerie Escoffier, Lionel Fantin, Monique Floch, Clémence Foucher, Nathalie Galera, Naima Ghermani, Anne Gintzburger, Christine Halbwachs, Pélagie Harbour, Madeleine Hautson, Arthur Hennequin, Hélène Hirtz, Nathan Houee, Francois Hubaud, Pascal Huissoud, Fabien Husson, Alix Isaac, Hiroko Kageyama, Yvan Kerberenes, Marielle Lachenal, Stéphanie Lanoux-Vanderbecken, Laurence Lavigne, Erwan Lecoeur, Mars Lefebure, Nathalie Leruch, Fabienne Lesieur, Gilles Linger, Thierry Marcotte, Céline Marsteau, Stéphane Marzin, Bruno Marzloff, Thierry Marzloff, Olivier Mallet, Stephanie Mallet, Alice Massot, Stéphane Massot, Eric Mathieu, La Mèche à Lunette, François Meurisse, N’Fanteh Minteh, Claire Monnier, Clément Montfort, Marjorie Monot, Jean-Michel Noblat, Caroline Obin, Benoît Palacci, Clément Pancol, Claire Marie Perrodin, Didier Piau, Manon Pignot, Romain Potocki, Antoine Ricard, Françoise Robert, Françoise Rodary, Denis Rollier, Aurélie Roy, Olivier Royer, Nicole Sanchez, Philippe Savoye, Marine Simon, Marc Sousbie, Gianni Taglioni, Yaya Tashk, Nico Tepo, Vanessa Thiebaud, Daniel Thierry, Sarah Thierry, Maëlle Trouillas, Troupe Batukavi, Annie Uhry, Myriam Van Haaren, Odile et Jean Vedel, Camille Vedel, Véronique Vermorel, Jean Veslin, Anais Viénot, Chloé Viénot, Fanny Viénot, Laurence Viénot, Martine Viénot, Michel Viénot, Mikaël Viénot, Isabelle Villecourt, Agathe Vincent, Patrick Volson, Cyril Wolmark, Yves Wolmark, Gabriel Wink, Joris Zylberman

 

© ON Y VA ! media – 2015 Public Sénat

 

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Les commentaires (5)

  1. Bonjour
    Je n’arrive pas a télécharger le documentaire pourriez vous remettre un lien valide? le mieux serais sur 1fichier ou uptobox (beaucoup plus rapide) Merci

  2. Bonjour, le torrent n’est pas disponible sur ce film, donc pas téléchargeable… En revanche, ce doc restera en diffusion gratuite et intégrale ici même et pour toujours :)

    Bonne journée Nicks et merci.

  3. Merci pour cette mise au point face à tous ces clichés dont on est imprégné. On parle encore aujourd’hui de ce reportage minable de France 2 dans la cuvette de Grenoble !

    Un cas d’école ….